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5 femmes, 5 coiffures atypiques

© Andréanne Gauthier

Marie-Claude Marsolais

2017-08-24T21:57:56Z
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Cheveux courts, colorés, noduleux, crépus... ces femmes se font toutes remarquer pour leurs jolies têtes atypiques.

1- Chirianne | 22 ans | Assistante dentaire

Andréanne Gauthier
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Attachée à ses noeuds
L’an dernier, Chirianne a défait les dreadlocks qu’elle portait depuis plus de deux ans. Elle avait envie de revoir sa tête avec des cheveux lisses. Mais elle voulait aussi, elle l’avoue, plaire à son entourage. «Je l’ai fait pour faire plaisir à ma mère et à mon copain, qui me préfèrent avec des cheveux “normaux”, dit-elle. Mais, six mois plus tard, je suis revenue à mes dreadlocks. Sans eux, je me sentais incomplète. Maintenant, mes proches comprennent à quel point c’est important pour moi.»

La jeune femme souligne que ses cheveux ne l’ont jamais empêchée de faire ce qu’elle désirait. Or, c’est tout de même pendant sa période «lisse» qu’elle a décroché son emploi dans une clinique de denturologie. Et si elle avait eu sa tête atypique le jour de son entrevue? «Mes employeurs m’assurent qu’ils m’auraient engagée quand même, dit Chirianne. D’ailleurs, lorsque je leur ai parlé de mon désir d’avoir des dreadlocks à nouveau, ils m’ont donné leur accord sans hésiter. » Quant aux patients de la clinique, ils lui parlent plus souvent de ses tatouages que des noeuds dans ses cheveux. «Je crois que lorsqu’on est à l’aise avec son style et qu’on est soi-même, ça passe toujours mieux.» Toutefois, son look est loin de passer inaperçu. Surtout depuis qu’elle a quitté Montréal pour s’installer en banlieue, à Saint-Lazare. Les gens viennent avant tout la voir pour lui poser des questions. Est-ce que ça se lave? («Oui!») Est-ce facile à dénouer? («Ça demande beaucoup de patience et une tonne de revitalisant!») «J’aime me faire aborder par les gens, affirme-t-elle. J’adore être différente, j’ai un grand désir de sortir du lot. C’est précisément pour cela que je porte des dreadlocks.»   

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2- Marie-France | 41 ans | Chef des communications et du marketing

Andréanne Gauthier
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L’anticonformisme en tête
Marie-France a toujours voulu être à contre-courant. Alors qu’elle était au secondaire dans une école privée très stricte, elle a osé se teindre une mèche en bleu. Conséquence? Elle s’est attiré les foudres de la directrice, qui lui a refusé une sortie avec la classe sous prétexte qu’elle faisait honte à l’image de l’école! «Pour me punir, elle m’a demandé d’écrire un texte sur l’importance de suivre les règles, se souvient-elle. J’ai décidé d’en rédiger un sur l’importance de ne pas juger les gens à leur apparence. Aujourd’hui encore, cette notion est très importante pour moi.» Si l’objectif de la directrice était de donner envie à Marie-France de se conformer aux règles, elle a échoué. Pendant les 25 années qui ont suivi cette mésaventure, Marie-France a eu une tête atypique. Cheveux roses, mèches bleues et mauves... Sa tête a toujours été sa marque de commerce.

Il y a deux ans, elle a adopté une nouvelle coiffure signature: un carré bicolore. Mais cette transformation ne s’est pas décidée sur un coup de tête! Au contraire, Marie-France craint le changement comme la peste. «Je n’ai pas peur d’aller dans des looks extrêmes, mais lorsqu’il est question de faire un changement, c’est long avant que je passe à l’acte. Ça fait partie de mes petites contradictions.» Et pas question qu’elle change de tête pour mieux se couler dans un moule. «Je choisis des milieux de travail qui me correspondent. J’ai une manche de tatouages et des cheveux différents. Si ça dérange, je me dis que ce n’est pas un milieu de travail qui est approprié à ma personnalité.» Elle dit vouloir être originale à tout prix, mais ce n’est pas pour se faire remarquer. Elle est simplement faite comme ça.

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3- Patricia | 33 ans | Relationniste de presse

Andréanne Gauthier
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Une tête, un passe-temps
Naturellement brune, Patricia porte depuis trois ans un blond platine qui fait l’envie de plusieurs. Mais avis à celles qui seraient tentées de l’imiter: mieux vaut y penser deux fois avant de se lancer. C’est elle-même qui le dit: «Je ne le conseille pas à tout le monde, car ça requiert beaucoup d’implication. J’adore prendre soin de mes cheveux et j’aime passer du temps dans les salons de coiffure.» En effet, on ne devient pas platine en une seule visite chez le coiffeur, du moins si on souhaite garder une chevelure en santé. Ça prend des mois, voire un an. «Une fois qu’on obtient la teinte désirée, les cheveux décolorés requièrent énormément d’entretien, de shampoings et de traitements de toutes sortes, explique Patricia.

Je passe beaucoup de temps sur mes cheveux pour éviter qu’ils soient jaunes et rêches.» Et puis il y a la coloration. Sa chevelure platine, c’est un canevas sur lequel elle ajoute de la couleur. Rose, vert fluo, bleu foncé, Patricia change de nuance toutes les six semaines. Ça aussi, ça prend du temps. Couleur et style, rien n’est fait au hasard. Elle n’arrive jamais chez sa coiffeuse — qui est aussi une amie — sans lui avoir parlé de ce qu’elle veut. «Deux semaines avant mon rendez-vous, on s’appelle et on discute de mon prochain look. Je veux m’assurer d’avoir ce que je souhaite. J’aime la mode, et mes cheveux font partie de mon style. Je prends plaisir à penser à ma prochaine couleur ou coupe. Tout bien considéré, c’est un passe-temps!»

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4- Stéphanie | 42 ans | Instructrice de yoga

Andréanne Gauthier
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L’art d’assumer sa différence
Petite, elle avait un afro. «Dans une classe de maternelle, en France, dans les années 1970, disons que je détonnais! » lance-t-elle à la blague. Née d’une mère blanche et d’un père noir, elle s’est fait dire très tôt qu’avoir une différence est une richesse. Malgré tout, elle a longtemps détesté sa chevelure crépue. «J’avais envie d’avoir des cheveux longs et droits, comme les autres, dit-elle. Mais, petit à petit, j’ai appris à aimer mes cheveux. Ils font ma singularité, mon physique différent, et participent à l’image que je véhicule.» Du coup, Stéphanie s’est mise à utiliser sa tête pour se démarquer. À l’adolescence, son modèle était Grace Jones, célèbre chanteuse et mannequin anticonformiste. De la tête rasée aux coupes très géométriques, elle copiait ses looks hors de l’ordinaire.

À 20 ans, alors qu’elle assumait enfin ses cheveux frisés, Stéphanie a dû faire face à un autre défi capillaire: le poivre et sel. Voilà une couleur naturelle atypique chez les vingtenaires! «Je l’ai longtemps caché, avoue-t-elle. J’ai préféré jouer avec les couleurs: blond cendré ou platine, rouquine. Je me suis bien amusée! Mais depuis quatre ans, j’arbore fièrement ma tête grisonnante. Il faut arrêter d’avoir peur du gris, de comparer cela à la vieillesse.» D’autant plus que cette couleur lui attire une pluie de compliments. Soit on la félicite d’assumer son gris, soit on lui demande l’adresse de son coloriste! Bien entendu, ce concert de louanges la conforte dans l’idée qu’elle a fait le bon choix. «Mais, au-delà de tous ces beaux mots, j’ai surtout appris qu’il n’y a rien de tel que de se sentir soi-même.»  

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5- Véronique | 20 ans | Coiffeuse

Andréanne Gauthier
© Andréanne Gauthier

Chevelure sur mesure
Les cheveux, elle connaît bien! Non seulement Véronique est coiffeuse, mais c’est aussi le métier qu’exerce sa maman. Son désir d’avoir une tête atypique est en quelque sorte gravé dans son ADN. «D’aussi loin que je me souvienne, j’ai porté une grande attention à mes cheveux, tant à leur santé qu’à leur style», dit-elle. Sa chevelure ne reflète pas seulement sa passion, elle traduit sa personnalité créative et son perfectionnisme quasi maladif. «Je taille mon toupet moi-même. J’y passe des heures, avoue-t-elle. Ça peut prendre trois jours avant que je sois satisfaite!»

Quand on lui demande de décrire le style de sa coupe, la jeune femme répond: «C’est ma propre création. Je vais souvent sur le site Pinterest pour observer les tendances. Je retiens une foule de styles différents et je les ramène sur ma tête. Tous ces looks font en sorte que mes cheveux sont différents de ceux des autres.» Par contre, elle n’a pas envie d’exubérance: «Je voulais avoir un style assez discret. Avec cette coupe, j’ai un look classique lorsque je remonte mes cheveux en chignon, et original lorsqu’ils sont détachés.» Chose certaine, son carré milong et sa large frange ultradroite lui attirent de bons commentaires. On lui dit souvent qu’elle dégage une grande joie de vivre. «Je ne sais pas si c’est à force de me le faire dire, mais j’ai plus d’énergie depuis que je me suis coupé les cheveux, il y a deux ans», affirme-t-elle.

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