Sexualité
Une nouvelle étude explique l’écart orgasmique: pourquoi l’orgasme féminin est-il toujours aussi rare?

Photographe : Photo de Womanizer Toys sur Unsplash
Dans les rapports hétérosexuels, l’orgasme masculin reste une priorité, bien plus que celui des femmes.
Ce déséquilibre, loin d’être anodin, en dit long sur la manière dont on pense et vit la sexualité dans notre société.
Des chercheurs de la City University of New York ont suivi la vie sexuelle de 127 personnes en couple hétérosexuel pendant trois semaines. Sur 566 rapports sexuels, les hommes ont atteint l’orgasme dans 90% des cas, contre seulement 54% pour les femmes.
L’étude, publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships, introduit un nouveau concept: l’écart de recherche d’orgasme (OGP). Il désigne l’effort (ou son absence) fourni par chaque partenaire pour favoriser l’orgasme féminin. Et sans surprise, cet effort est loin d’être équitable.
L’orgasme féminin dans les mains des femmes
Même lorsque les femmes expriment le désir de jouir, elles sont souvent celles qui doivent "faire le boulot" pour y arriver. De leur côté, beaucoup d’hommes supposent que l’orgasme féminin viendra naturellement ou n’en font pas une priorité. Les auteurs de l’étude rappellent une vérité essentielle: une relation sexuelle satisfaisante repose sur un engagement mutuel. Et pour l’instant, cet engagement est souvent à sens unique.
Les chiffres révèlent que l’orgasme masculin reste la référence, y compris aux yeux des femmes. Dans la sexualité hétérosexuelle, tout semble pensé autour du plaisir des hommes, comme si le désir féminin n’était qu’un supplément facultatif. Le problème ne se limite pas aux comportements individuels. La culture, les attentes genrées et même les positions sexuelles les plus répandues sont encore largement centrées sur la performance et le plaisir masculin. Dès lors, hommes et femmes accordent instinctivement plus d’importance à l’orgasme masculin. Le plaisir féminin, lui, est encore trop souvent vu comme un bonus, quand il n’est pas carrément mis de côté.
Trop peu d’efforts sont faits pour atteindre l’orgasme
Cette étude sur l’écart de recherche d’orgasme montre que les inégalités ne s’arrêtent pas à la chambre à coucher. Il ne s’agit pas de femmes "plus compliquées" à satisfaire, mais d’un système qui accueille peu leur désir et dans lequel trop peu d’efforts sont faits pour y remédier.
Le plaisir féminin ne devrait pas être une surprise, un bonus ou une exception. Il devrait être une norme.