Vie de famille

Témoignage: Monoparentale par choix

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Témoignage: Monoparentale par choix

  Photographe : Anne Villeneuve

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Adopter un enfant toute seule, avec toutes les difficultés que cela comporte, voilà le défi que Linda a relevé, il y a une dizaine d’années.

Le désir de maternité est venu petit à petit pour Linda, aujourd’hui dans la mi-cinquantaine. Comme elle n’était pas en couple, elle a considéré une foule d’options: le don de sperme, la fécondation in vitro, puis, finalement, l’adoption. «Je m’étais construit un idéal de maternité. Je voulais être la mère d’une petite fille blonde aux yeux bleus, comme moi», dit-elle. Mais son idéal a foutu le camp quand elle a commencé à analyser les critères d’adoption des différents pays. Son âge et le fait d’être une mère célibataire ont fait rétrécir de beaucoup la liste de pays qui acceptaient de lui confier un enfant pour la vie.

«Aujourd’hui, le désir de maternité ne va pas nécessairement de pair avec le désir d’être en couple. Il est possible d’être célibataire et de ressentir une pulsion très forte pour la maternité. Si notre désir dure depuis un certain temps et qu’on se sent assez stable psychologiquement pour plonger dans la parentalité, pourquoi pas?» affirme Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice et auteure.

En fin de compte, c’est un petit garçon aux yeux et aux cheveux foncés qui a conquis le cœur de Linda. Et c’est au Mali, un pays au cœur de l’Afrique de l’Ouest, que la nouvelle maman est allée à sa rencontre.

Pendant trois semaines, Linda a développé un lien solide avec Kali, son fils. «La première fois que j’ai pris Kali dans mes bras, il a blotti sa tête au creux de mon cou, un geste qu’il fait encore aujourd’hui.» Le reste du séjour demeure un tourbillon: trouver un médecin, s’habituer à un jeune enfant, le nourrir, prévenir la maladie. «J’ai été une des rares personnes parmi tous les parents présents à ne pas être malade. Je pense qu’inconsciemment je savais que je devais rester solide pour m’occuper de mon fils.»

De retour au Québec, elle a revu des parents ayant adopté un enfant en même temps qu’elle. «Ils étaient brûlés, eux aussi! Ça me rassurait de savoir que ce n’était pas plus facile à deux que seul. Je me sentais un peu plus dans le même bateau. Même si l’on assume pleinement le geste d’avoir un enfant seule, il faut aussi savoir qu’on n’est pas une superhéroïne qui peut tout faire. Les mères que je croise – qu’elles soient mono ou pas – en ont beaucoup sur les épaules. Je les encourage à ne pas se mettre trop de pression», dit-elle.

Dix ans plus tard, Kali est un préado dégourdi, qui a ses propres défis. Si Linda devait donner un seul conseil aux nouvelles mamans qui réfléchissent à l’idée de fonder une famille toute seule, c’est de bien s’entourer. «Quand on est seule pour élever un enfant, le soutien des autres devient essentiel. Ça s’applique à tous les parents, mais dans mon cas, cela a été véritablement ma bouée de sauvetage.»

Linda s’est créé une famille bien à elle. Elle habite avec sa sœur, maman d’une fille un peu plus vieille que Kali. Et comme des frères et sœurs, parfois, ils se chicanent. Et parfois, aussi, ils sentent que leur tribu, c’est l’endroit le plus confortable au monde. 

 

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