Vie de famille
Mon enfant s’ennuie… tant mieux!
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Vie de famille
Mon enfant s’ennuie… tant mieux!
Un peu d’ennui au programme, ce n’est pas mauvais. Même les spécialistes s’entendent pour dire que l’ennui, c’est bon pour nos petits… et même pour nous!
«L’ennui, ce n’est pas forcément négatif», explique Solène Bourque, psychoéducatrice et auteure. Dans un monde où les enfants sont surstimulés et surorganisés, un moment de répit leur est bénéfique. «En choisissant toujours ses activités pour notre enfant, il n’apprend pas à se découvrir et à déterminer ce qu’il aime ou non. Quand on le laisse s’ennuyer, cela l’oblige à faire appel à une créativité qui n’est pas souvent sollicitée», souligne la psychoéducatrice. On peut donc laisser notre enfant tourner en rond, à la recherche d’une activité qui lui plaît, sans lui offrir de décider à sa place. Parce qu’apprendre à s’ennuyer, ça implique aussi d’apprendre à décider soi-même. Habituellement, en moins de 30 minutes, il trouvera une activité qui lui plaît.
Oui, mais quand ça fait 15 minutes que fiston nous tourne autour, difficile de ne pas flancher! On est tentée de le laisser écouter la télé ou jouer à des jeux vidéo, activités qui stimulent rarement autant la créativité que les jeux libres. «On doit être patiente avec un enfant qui n’est pas habitué à s’ennuyer. Au début, pour l’aider, on peut lui proposer de faire une activité ensemble plus tard dans la journée», suggère Solène Bourque. Un autre bon truc selon la psychoéducatrice est de demander à notre enfant d’écrire, sur des petits bouts de papier, des activités qu’il aime faire: dessiner, lire, construire un vaisseau en Lego, etc. Quand l’ennui survient, il pourra alors piger une activité à faire parmi celles-là.
On peut commencer tôt, puisque même les petits de deux ou trois ans peuvent bénéficier de jeux qui ne sont pas organisés. «On devrait laisser un enfants de cet âge choisir lui-même ses jeux de temps à autre. On peut placer des bacs à sa hauteur et le laisser décider ce qu’il voudrait faire. Si on sent que c’est un peu plus difficile, on lui pose des questions sur ce qu’il a envie de faire, puis on lui propose de le rejoindre dans quelques minutes. En commençant tôt, notre enfant a des chances de développer de meilleures capacités à organiser son temps libre quand il grandira», ajoute Solène Bourque.
Et si on faisait de l’ennui une affaire familiale? «Les parents devraient, eux aussi, profiter de ce ralentissement d’activité en s’éloignant un instant des écrans pour profiter un peu plus de ce temps en famille», conclut la psychoéducatrice. On profite donc de ce court répit pour délaisser les écrans à notre tour et les remplacer par un livre, un cahier à colorier ou toute autre activité tranquille qui rechargera nos batteries!