Vie de famille

Mère heureuse et pas (trop) à boutte

Mère heureuse et pas (trop) à boutte

  Photographe : Anne Villeneuve

Vie de famille

Mère heureuse et pas (trop) à boutte

Elles comptent les minutes avant de coucher les enfants. Elles s’accrochent au #vindredi pour survivre à la semaine. Omniprésentes, parfois déculpabilisantes, les mères indignes ne rejoignent pourtant pas toutes les femmes.

Catherine, libraire et mère de deux garçons, nous raconte sa maternité.

Catherine, 38 ans, ne pensait pas avoir d’enfants: «Quand j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai paniqué. Je n’arrivais pas à me convaincre que j’allais être une bonne mère!»

Après avoir subi les foudres des infirmières parce qu’elle n’arrivait pas à allaiter, elle a jeté son livre Mieux vivre au recyclage et a pris la résolution de vivre la maternité à sa façon.

«Je me fais souvent reprocher d’être trop avec mes enfants... et ça me fâche tellement! Ils grandissent si rapidement. Avant, j’étais celle qui restait toujours jusqu’à la fin des partys. Maintenant, mon moment préféré est celui où je mange du popcorn en regardant un film, collée contre mes cocos. Et je ne l’échangerais contre aucun vendredi soir vino!»

Catherine fait tout avec ses enfants: bricoler, cuisiner, dessiner, jouer au parc... Bien qu’ils aient respectivement six et deux ans, Léo et Henri ont déjà beaucoup voyagé. Islande, France, Costa Rica, les Rocheuses, New York, Israël, Palestine, Jordanie... Aucune destination n’est à leur épreuve! «Je m’intéresse à ce qu’ils font et je leur fais découvrir ce à quoi je m’intéresse. Parfois, leurs activités me plaisent moins, mais je tente d’y trouver mon bonheur. Et réciproquement!»

Évidemment, le quotidien n’est pas toujours rose. Il y a les lunchs, la vaisselle, les brassées de lavage, les conflits, les pleurs après avoir marché sur un jouet qui traînait... Mais il y a aussi (et surtout) les lectures emmitouflées, la farine qui revole partout quand on prépare les crêpes, les bricolages qui se terminent en bataille de pinceaux, les spectacles de danse devant une foule endiablée de toutous... «Je me considère comme une mère épanouie, mais échevelée et pleine de failles. Il m’arrive d’exploser. Il leur arrive d’exploser. Ça fait partie de la vie.»

Sa philosophie? Jouer au parent parfait ne rend service à personne: «Si on ne montre pas nos failles à nos enfants, comment réagiront-ils devant leurs propres faiblesses? Pour moi, être une mère épanouie, c’est d’abord tenter d’être le plus fondamentalement soi-même.»

Selon Hélène Racicot, docteure en psychologie, il peut parfois être difficile de composer avec le phénomène des mères indignes. «Certaines mères se sentent incomprises, par exemple quand elles veulent prolonger un congé parental ou quand elles traversent une séparation et qu’elles doivent faire le deuil de ne plus vivre certains moments avec leur enfant.»

Son conseil pour vivre une maternité épanouie? Réviser nos attentes: «Il ne faut être ni trop optimiste ni trop pessimiste, propose la psychologue. Il faut être réaliste, pour éviter les déceptions, tout en restant assez positive pour profiter des beaux moments.»

 

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