Vie de famille
Le prénom influence-t-il vraiment la personnalité de notre enfant?

Photographe : Photo de Nathan Dumlao sur Unsplash
Le prénom que l’on donne à un enfant peut-il influencer sa personnalité? Selon certains spécialistes, ce choix symbolique façonnerait son identité et son comportement.
Selon une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology, notre prénom ne serait pas un détail anodin. Il influencerait certains de nos traits de caractère et parfois même notre apparence! En d’autres mots, nous finirions par «ressembler» à notre prénom.
«Un prénom, c’est ce que les parents projettent sur leur enfant. C’est le concentré de ce qu’il est ou de ce qu’il est destiné à devenir», explique le psychanalyste François Bonifaix à Femme Actuelle. Ainsi, appeler son enfant «Will» ou «Carl», ce n’est pas neutre: cela peut refléter des qualités valorisées par les parents, qui adapteront ensuite inconsciemment leur éducation à cette image.
Comment bien choisir un prénom?
S’il n’existe pas de «bon» ou «mauvais» prénom en soi, le choix mérite réflexion. Un prénom, aussi joli soit-il, peut parfois peser lourd dans la construction identitaire.
«Si l’on vit un mal-être sans en comprendre la source, il peut être utile de se pencher sur la signification ou l’histoire de son prénom», explique François Bonifaix. Un prénom trop original peut exposer l’enfant aux moqueries ou au sentiment de ne jamais vraiment trouver sa place. À l’inverse, un prénom plus classique peut offrir une forme de liberté: il laisse davantage de place pour se définir soi-même, en dehors d’un projet parental trop marqué.
Prénom courant ou original: quelles conséquences?
Les prénoms répandus, comme Emma ou Thomas, favorisent souvent l’intégration sociale. Moins connotés, ils laissent à l’enfant la liberté de se construire à son rythme.
À l’inverse, les prénoms originaux, très peu portés ou fortement associés à une époque, peuvent freiner ce processus. «Ils agissent comme une étiquette: l’enfant doit d’abord se détacher de ce que le prénom projette pour devenir lui-même», précise le psychanalyste.
Le poids symbolique des prénoms hommage
Donner à son enfant le prénom d’un proche disparu est une manière touchante de perpétuer la mémoire. Mais attention, cela peut aussi être vécu comme un fardeau.
«L’enfant devient parfois l’incarnation d’une personne absente, ce qui peut donner le sentiment que sa propre identité est étouffée», souligne François Bonifaix. Il est donc essentiel de s’interroger sur la charge émotionnelle que ce prénom pourrait véhiculer.
Le prénom n’est pas une simple formalité administrative. Il peut influencer notre manière d’être perçus… et même celle dont nous nous percevons. Ce choix intime, souvent instinctif, mérite qu’on y accorde du temps, sans se laisser guider uniquement par la mode ou la sonorité.