Grossesse
Quoi faire quand on dépasse la date prévue d’accouchement?
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Grossesse
Quoi faire quand on dépasse la date prévue d’accouchement?
Les grossesses ont toutes une date d’expiration qui est la date prévue d’accouchement. Mais que se passe-t-il après le jour J, lorsque bébé reste au chaud dans notre ventre?
Remettons tout d'abord les pendules à l'heure: le terme d'une grossesse n'est pas la date prévue d'accouchement, mais bien une période dans le calendrier qui s'échelonne entre la 37e et la 42e semaine de gestation.
«On fixe la date d'accouchement dans la 40e semaine de grossesse, parce que de 90 à 95% des femmes accouchent dans cette période. Mais on ne parle pas de grossesse post-terme ou de risque de complications avant la 41e semaine», explique la Dre Isabelle Girard, gynécologue-obstétricienne et présidente de l'Association des obstétriciens-gynécologues du Québec.
On provoque ou non?
La date prévue d'accouchement est dépassée et bébé tarde à se montrer? La personne qui fait le suivi de grossesse évaluera, de concert avec la future maman, s'il est préférable d'attendre que le travail se déclenche naturellement ou s'il vaut mieux le provoquer médicalement. «Tant que la grossesse évolue normalement et que le bébé va bien, il n'y a pas lieu d'intervenir», poursuit la Dre Girard.
«Je désirais vivre des accouchements avec le moins d'interventions médicales possible, j'ai donc demandé à mon médecin de ne pas me provoquer, raconte Lucie, maman de deux filles de 1 an et de 3 ans. Mes deux accouchements ont finalement eu lieu la veille de la date prévue d'induction, à presque 42 semaines.»
41 semaines plus tard...
Le placenta a une durée de vie limitée: plus il vieillit, moins il transporte efficacement les nutriments et l'oxygène au fœtus. Comme cela entraîne une légère augmentation des risques pour l'enfant, la plupart des inductions seront planifiées avant la 41e semaine de grossesse.
Pour les femmes qui désirent tout de même attendre que la nature fasse son œuvre, un suivi médical sera planifié aux 2 ou 3 jours. On y vérifiera le rythme cardiaque du bébé à l'aide d'un monitorage ainsi que la quantité de liquide amniotique (qui reflète la fonction placentaire) avec une échographie. «C'est recommandé d'accoucher avant 42 semaines. Après quoi, les complications intra-utérines augmentent de façon significative», prévient la Dre Girard.
Pour éviter le déclenchement médical du travail, certaines expérimenteront des méthodes naturelles pour accélérer le mûrissement du col. «J'ai essayé plusieurs choses, dont l'acupuncture, "forcer" mon conjoint à faire l'amour tous les jours, faire de longues marches, laver le plancher à quatre pattes et me masser les mamelons», énumère Lucie.
«La seule recommandation médicale pour réduire le recours à l'induction est le décollement des membranes, souligne Dre Girard. Lors de l'examen vaginal, on passe un doigt entre les membranes et le col de l'utérus pour les décoller. Cela libère de la prostaglandine, une hormone naturelle qui fait ramollir le col.»
Le déclenchement du travail
Si aucune de ces méthodes ne fonctionne, une date d'induction sera fixée. Le moment venu, on fera tout d'abord mûrir le col avec de la prostaglandine ou un ballon mécanique (au besoin), puis on administrera par intraveineuse de l'ocytocine jusqu'à ce qu'on obtienne des contractions satisfaisantes.
Est-ce douloureux? «Ce n'est pas plus douloureux qu'un travail naturel, c'est différent. L'induction médicale provoque des contractions régulières qui gagnent en intensité de façon continue et rapidement, tandis que les contractions irrégulières d'un accouchement naturel permettent à la femme de s'habituer à la douleur», nuance la Dre Girard.
Après la 41e semaine de grossesse, difficile de statuer si c'est l'attente ou l'induction qui conduit le plus souvent à une césarienne. «Les deux options comportent leurs avantages et leurs risques. On pèse donc le pour et le contre avec les futurs parents et on jongle avec les dates pour que l'accouchement dont le terme est dépassé se déroule le mieux possible pour la mère et son enfant», conclut la Dre Girard.