Le point sur l'amniocentèse

Coup de Pouce
À qui s'adresse l'amniocentèse?
Au début des années 80, l'amniocentèse était fortement recommandée par les médecins à toutes les femmes de 35 ans et plus. De nos jours, l'âge de la mère n'est plus l'indicateur principal de risque. Les tests de dépistages et la mesure de la clarté nucale lors d'une première échographie permettent désormais d'indiquer si la probabilité que le fœtus ait une anomalie génétique est élevée. Le cas échéant, et ce, peu importe son âge, la mère pourra avoir une amniocentèse. Par contre, une femme de plus de 35 ans pourra, si elle le désire, passer l'examen sans nécessairement avoir à passer de tests prénataux.
Enfin, une femme de moins de 35 ans dont les tests ne présentent pas de risque élevé d'anomalie, mais qui demeure inquiète «pourra avoir une amniocentèse seulement avec la prescription d'un médecin», rapporte Dominique Bérubé. De son côté, Yolande Leduc dit éviter ce genre de cas en expliquant à sa patiente que les risques liés à l'intervention sont, dans son cas, beaucoup plus élevés que celui d'avoir un bébé avec une anomalie génétique.
Par ailleurs, avant de passer une amniocentèse ou même de s'engager dans un processus de dépistage, «il est primordial que les parents discutent de ce qu'ils feraient dans l'éventualité d'un résultat positif», insiste Yolande Leduc. De même, certaines femmes sont sûres qu'elles garderont le bébé peu importe le résultat. Elles ne voient alors pas l'intérêt de passer une amniocentèse. Yolande Leduc en rencontre souvent. La médecin comprend très bien que certains couples préfèrent ne pas anticiper de scénarios pendant la grossesse et aviser en temps voulu. Mais selon Dominique Bérubé, connaître la condition de l'enfant permettrait aux parents et à l'équipe médicale de se préparer à accueillir de manière adéquate un bébé avec des besoins spécifiques.
Amniocentèse: quels risques pour le fœtus?
Les risques de fausse couche liés à l'amniocentèse sont rares, mais ils existent. On les chiffre à environ 0,5%. En effet, l'intervention peut engendrer une infection maternelle qui entraînerait un accouchement prématuré ou encore provoquer une rupture de membrane. «Les risques liés à la procédure sont bien réels, mais ils ne doivent pas faire oublier les conséquences de ne pas avoir recours à l'amniocentèse», affirme Dominique Bérubé. Selon elle, grâce à l'amniocentèse, les patientes présentant un haut risque et dont les résultats sont négatifs, pourront vivre une grossesse plus sereine. Les autres? Elles pourront alors faire un choix éclairé et décider si elles souhaitent poursuivre ou non leur grossesse.
Les résultats
On doit attendre entre dix jours et trois semaines pour avoir les résultats de l'amniocentèse, fiables à 99%. La plupart du temps, ils sont négatifs et donnent l'assurance aux parents que le fœtus ne présente aucune anomalie génétique. Dans le cas contraire, le médecin sera avisé et annoncera lui-même la nouvelle aux parents. Neuf parents sur 10 choisiront alors d'interrompre la grossesse.
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