Grossesse

Le point sur l'amniocentèse

Le point sur l'amniocentèse

Auteur : Coup de Pouce

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Le point sur l'amniocentèse

L’amniocentèse sert à déceler une éventuelle anomalie génétique au cours de la grossesse. Ce test n’est toutefois pas sans risque pour le bébé. Le passer ou pas? Voici quelques pistes pour nous aider à prendre une décision éclairée.

L'amniocentèse est un examen qui consiste à introduire une aiguille dans le ventre de la femme enceinte pour prélever du liquide amniotique. La ponction est pratiquée de façon stérile sous guidage échographique. L'analyse des cultures recueillies permettra ensuite de révéler si le fœtus présente une anomalie génétique, telle que la trisomie 21.

Cet examen se déroule durant le deuxième trimestre de la grossesse, en général entre la 15e et la 22e semaine. «L'idéal est de le passer durant la 16e semaine, explique Dominique Bérubé, cytogénéticienne et directrice du laboratoire génétique de la clinique de fertilité OVO à Montréal. Le fœtus n'est pas encore trop gros et on peut prélever suffisamment de liquide pour faire une bonne analyse.» «Il s'agit d'une intervention plus stressante que douloureuse», affirme Yolande Leduc, médecin de famille et accoucheuse à l'hôpital Pierre Boucher de Longueuil. En effet, l'introduction de la longue et grosse aiguille peut s'avérer impressionnante, mais la procédure dure une quinzaine de minutes et ne provoque aucune souffrance chez la mère. Néanmoins, après l'intervention, la spécialiste recommande le repos pendant 24 heures. «Les femmes sortent en général épuisées de l'examen, car elles n'ont pas dormi la veille, angoissées à l'idée de perdre leur bébé à cause de l'intervention.»

 

 

 

À qui s'adresse l'amniocentèse?

Au début des années 80, l'amniocentèse était fortement recommandée par les médecins à toutes les femmes de 35 ans et plus. De nos jours, l'âge de la mère n'est plus l'indicateur principal de risque. Les tests de dépistages et la mesure de la clarté nucale lors d'une première échographie permettent désormais d'indiquer si la probabilité que le fœtus ait une anomalie génétique est élevée. Le cas échéant, et ce, peu importe son âge, la mère pourra avoir une amniocentèse. Par contre, une femme de plus de 35 ans pourra, si elle le désire, passer l'examen sans nécessairement avoir à passer de tests prénataux.

Enfin, une femme de moins de 35 ans dont les tests ne présentent pas de risque élevé d'anomalie, mais qui demeure inquiète «pourra avoir une amniocentèse seulement avec la prescription d'un médecin», rapporte Dominique Bérubé. De son côté, Yolande Leduc dit éviter ce genre de cas en expliquant à sa patiente que les risques liés à l'intervention sont, dans son cas, beaucoup plus élevés que celui d'avoir un bébé avec une anomalie génétique.

Par ailleurs, avant de passer une amniocentèse ou même de s'engager dans un processus de dépistage, «il est primordial que les parents discutent de ce qu'ils feraient dans l'éventualité d'un résultat positif», insiste Yolande Leduc. De même, certaines femmes sont sûres qu'elles garderont le bébé peu importe le résultat. Elles ne voient alors pas l'intérêt de passer une amniocentèse. Yolande Leduc en rencontre souvent. La médecin comprend très bien que certains couples préfèrent ne pas anticiper de scénarios pendant la grossesse et aviser en temps voulu. Mais selon Dominique Bérubé, connaître la condition de l'enfant permettrait aux parents et à l'équipe médicale de se préparer à accueillir de manière adéquate un bébé avec des besoins spécifiques.

 

Amniocentèse: quels risques pour le fœtus?

Les risques de fausse couche liés à l'amniocentèse sont rares, mais ils existent. On les chiffre à environ 0,5%. En effet, l'intervention peut engendrer une infection maternelle qui entraînerait un accouchement prématuré ou encore provoquer une rupture de membrane. «Les risques liés à la procédure sont bien réels, mais ils ne doivent pas faire oublier les conséquences de ne pas avoir recours à l'amniocentèse», affirme Dominique Bérubé. Selon elle, grâce à l'amniocentèse, les patientes présentant un haut risque et dont les résultats sont négatifs, pourront vivre une grossesse plus sereine. Les autres? Elles pourront alors faire un choix éclairé et décider si elles souhaitent poursuivre ou non leur grossesse.

Les résultats

On doit attendre entre dix jours et trois semaines pour avoir les résultats de l'amniocentèse, fiables à 99%. La plupart du temps, ils sont négatifs et donnent l'assurance aux parents que le fœtus ne présente aucune anomalie génétique. Dans le cas contraire, le médecin sera avisé et annoncera lui-même la nouvelle aux parents. Neuf parents sur 10 choisiront alors d'interrompre la grossesse.

 

À LIRE: Avoir un bébé à 20, 30 ou 40 ans

 

 

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