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L’épisiotomie: ce qu’il faut savoir

L’épisiotomie: ce qu’il faut savoir

Getty Images Photographe : Getty Images Auteur : Coup de Pouce

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L’épisiotomie: ce qu’il faut savoir

Accouchement et épisiotomie ne vont plus de pair comme c’était autrefois le cas. Zoom sur un acte médical en baisse.

L'épisiotomie est une incision de la vulve et des muscles du périnée (entre le vagin et l'anus) qui est parfois pratiquée par le médecin accoucheur ou la sage-femme pour faciliter la sortie du bébé durant un accouchement vaginal. La coupure, d'une longueur d'environ 2 à 6 centimètres, est précédée d'une anesthésie locale et nécessite des points de suture.

«On croyait autrefois que l'épisiotomie contribuait à prévenir les déchirures et à relâcher le périnée pour faire sortir le bébé. On la recommandait donc dans beaucoup de cas: bébé en siège, jumeaux, pour l'utilisation des ventouses et des forceps, etc.», explique la Dre Sylvie Bouvet, obstétricienne-gynécologue et présidente désignée de l'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec.

Des bénéfices infirmés

Les nouvelles données scientifiques ont démontré qu'il y a moins d'avantages liés à l'épisiotomie qu'on le croyait. L'intervention peut entraîner des déchirures plus profondes et importantes que les déchirures naturelles. Et, contrairement à ce qu'on anticipait, elle ne diminue pas le risque d'incontinence urinaire et fécale. «Désormais, l'épisiotomie n'est pratiquée que de façon occasionnelle, lorsque le périnée semble être la seule chose qui retarde la sortie du bébé, par exemple, ou pour contrôler des déchirures multiples imminentes du périnée», précise la Dre Bouvet.

Parce que la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada ne recommande pas l'épisiotomie de routine dans ses directives cliniques et qu'il est possible, comme tout acte médical, de la refuser, le taux d'épisiotomie dans les centres hospitaliers du Québec, qui était de 36,2% en 1996-1997, a chuté à 19,6% en 2008-2009 (un chiffre qui a probablement encore diminué). «Si ses bienfaits sont moins concluants qu'espérés, l'intervention demeure tout de même utile dans certains cas, précise l'obstétricienne-gynécologue. Elle est seulement moins nécessaire qu'on le croyait.»

Conseils en vrac

Selon la Dre Bouvet, il n'a pas été prouvé de façon concluante ou significative que les massages périnéaux sont efficaces et réduisent le risque de déchirure ou le besoin d'épisiotomie. «En même temps, ils ne causent pas vraiment d'effets indésirables, dit-elle. Alors, si ça procure un sentiment de confiance à la femme, il n'y a pas de contre-indications à en faire modérément, soit une ou deux fois par semaine à partir de la 34e semaine de grossesse.» Pendant l'accouchement, les massages périnéaux deviennent vite irritants; on leur préfère donc les compresses tièdes pour détendre les muscles du périnée.

Après avoir subi une épisiotomie, la majorité des femmes guérissent spontanément en environ trois semaines, et il n'y a pas de contre-indications aux bains de siège, aux bains ou aux douches durant cette période. L'inconfort et l'enflure qui persistent quelques jours après l'intervention peuvent être soulagés avec des compresses humides ou de la glace appliquées localement ainsi que par la prise d'analgésiques.

Parmi les complications possibles de l'épisiotomie, notons l'enflure à l'endroit de l'incision, les points de suture qui se défont, le risque d'infection ainsi que les déchirures du 3e ou du 4e degré (celles-ci pouvant provoquer de l'incontinence urinaire ou fécale). Si la douleur perdure plusieurs mois après l'intervention, on consulte un médecin pour déterminer la meilleure façon d'y remédier, comme des exercices périnéaux pour assouplir le muscle ou l'infiltration d'un anesthésique local.

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