Grossesse

Dur dur de choisir le prénom de son bébé!

Dur dur de choisir le prénom de son bébé!

  Photographe : Anne Villeneuve

Le choix du prénom de bébé peut être un véritable casse-tête pour les futurs parents. Comment faire pour trouver un compromis? Gérer les réactions de l’entourage? Témoignages et conseils pour y voir plus clair.

 

Comme bien des mamans, j’ai passé une partie de mes grossesses à compulser des livres de prénoms et à en tester la popularité sur le site de Retraite Québec.

Ayant dans ma jeunesse côtoyé quantité de Marie-Josée ou de Stéphane, à qui il fallait octroyer des numéros pour ne pas avoir à les distinguer par leur patronyme, j’ai tenu à offrir à mes enfants un prénom sortant des sentiers battus, une tâche difficile qui a réclamé des heures de recherches et de tractations, mon conjoint préférant d’emblée les grands classiques. «En voulant trouver le prénom parfait, celui qu’ils ne regretteront jamais, les couples auront ainsi parfois du mal à s’entendre, confirme la Dre Mélanie Lamarre, psychologue. Dans bien des cas, ils auront aussi l’impression que le prénom qu’ils choisiront aura un impact direct sur la personnalité ou l’avenir de l’enfant: “Si je l’appelle Alexis, il risque d’être tannant”; “si je l’appelle Lili, elle ne sera jamais avocate”. Des croyances qui ne s’appuient sur rien, car si l’enfant en a les capacités, ce n’est sûrement pas son prénom qui l’empêchera de devenir dirigeant d’entreprise!»

En ce qui me concerne, le plus pénible a été de constater que pratiquement tous les prénoms que je suggérais ne passaient pas le test auprès de mon conjoint. Elvire? «Elle vire à droite.» Gaspard? «Bouhhh... Gaspard et les fantômes!» Viveka? «Vivement autre chose.» Casimir? «C’est quasiment ça.» Adrienne? Là, un de nos amis nous a fait instantanément déchanter en hurlant «Adriennnne!» à la Sylvester Stallone, dans le film Rocky! Du coup, lasse de tourner en rond, j’ai fini par trouver un compromis: ma tendre moitié tenant absolument à ce que nos futurs chérubins héritent de son nom de famille, j’ai réussi à lui faire accepter que le choix de leurs prénoms me revienne.

 

À partir de là, les choses ont à la fois été très simples et très compliquées. Très simples parce que j’ai pu donner à mes nouveau-nés de chouettes prénoms, et très compliquées parce que leur originalité toute relative n’a pas instantanément été favorablement accueillie par les membres de notre entourage.

Le prénom de mon fils a tellement choqué ma belle-mère qu’elle a aussitôt affirmé qu’elle allait l’appeler «Ti-gars».

Ce qui, il faut l’avouer, n’est pas quelque chose de particulièrement agréable à entendre – et à digérer! «Quand on opte pour un prénom différent des autres, il faut s’attendre à ce qu’il y ait des réactions, dit Mélanie Lamarre. On doit s’y préparer et donner aux gens la chance de s’y faire, tout en sachant qu’avec le temps, le prénom devient l’enfant.»

Résultat? Mes enfants refusent mordicus que leurs prénoms soient divulgués dans cet article, parce qu’ils n’ont pas envie que de futurs parents nomment leurs bébés comme eux. Ils m’ont même parlé de copyright, se démarquer des autres sans avoir à fournir le moindre effort étant à leurs yeux un avantage précieux. Quel que soit notre choix, il est impossible de prédire la réaction de nos enfants; elle évoluera aussi sans doute au fil du temps, alors autant lâcher prise et choisir le prénom qu’on aime, populaire ou original. Le reste ne nous appartient pas...

Karine Vilder est maman d’un garçon de 12 ans et d’une fille de 10 ans.

 

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