Notre fils de 13 ans a refait la déco de sa chambre en collant des posters de filles en bikini lilliputien sur les murs, et cela nous rend mal à l'aise. Que faire?

Surtout, on résiste à la tentation de profiter de son absence pour retirer les photos olé-olé. Non seulement un tel geste ne nous apprendrait rien sur ses motivations, mais il aurait pour effet de braquer notre garçon contre nous et d'empêcher ainsi toute discussion. L'autre extrême (fermer les yeux et ne pas souffler mot) est aussi à éviter. «Notre rôle de parent est de transmettre des valeurs et de poser des balises, rappelle la sexologue Josée Livernoche, qui travaille auprès des adolescents. Pour cela, il faut ouvrir le dialogue sur les questions délicates.»

D'abord, on lance la balle dans son camp en lui demandant pourquoi il ressent le besoin d'exposer ces photos, ce qu'il trouve beau, etc. On enchaîne ensuite en exprimant notre malaise ou notre désaccord et on l'explique: image de la femme-objet, manque de respect pour les femmes, présence d'enfants plus jeunes dans la maison, etc. Finalement, et c'est le plus important, on précise nos limites. Celles-ci peuvent varier selon nos valeurs et notre degré de tolérance. On peut, par exemple, permettre les photos de filles en bikini, mais pas celles de filles aux seins nus ni celles où les modèles prennent des poses trop suggestives, etc. Bref, on se positionne sur ce qu'on juge acceptable ou non. Josée Livernoche déconseille cependant de tout interdire. «L'idée, c'est d'encadrer le jeune tout en lui laissant un peu de latitude.»