Vacances et voyage
4 îles du Québec à découvrir
Photographe : André Carrier
Vacances et voyage
4 îles du Québec à découvrir
Elles ont des airs de bout du monde, et pourtant elles sont toutes accessibles par la route ou par bateau.
Voici quatre régions insulaires exceptionnelles où se dépayser sans avoir besoin de dégainer son passeport.
L’île d’Anticosti
Côte-Nord
© Marie-Julie Gagnon
Plus grande île de la province, Anticosti renferme de nombreux trésors géologiques. Reconnue pour ses fossiles exceptionnels, cette terre d’à peine 200 habitants étonne par sa faune et sa flore, mais aussi pour son histoire et ses légendes.
Ici, pas de réseau de téléphone cellulaire, mais des scènes qui semblent tout droit sorties d’un film d’animation. À Port-Menier, où la Sépaq offre en été des forfaits tout compris depuis juin 2021, les chevreuils se baladent tranquillement entre les voitures et dans les cours des résidents. Habitués de côtoyer les humains, ils ne semblent pas les craindre le moins du monde. Attention de bien fermer la porte, car ils pourraient s’inviter à souper!
Propriétaire de l’île de 1895 à 1926, le chocolatier français Henri Menier a introduit l’animal à l’époque où sa demeure opulente se dressait à Baie-Ellis – aujourd’hui Port-Menier. Seule une tourelle reconstituée rappelle le bâtiment, incendié en 1953. Heureusement, à l’écomusée, des photos nous offrent une incursion dans l’univers de l’homme d’affaires, mais aussi dans l’histoire fascinante d’Anticosti, convoitée par plusieurs au fil des ans, dont les Allemands.
© Jean-Pierre Huard
Bien sûr, les amoureux de plein air, de chasse et de pêche trouveront à Anticosti des airs de paradis. Sportifs ou contemplatifs, tous tomberont sous le charme du canyon de l’Observation, de la chute Vauréal et de la baie de la Tour, où l’eau cristalline contraste avec la plage de galets et les falaises de roches.
On y accède en avion ou en bateau, à bord du légendaire Bella Desgagnés de Relais Nordik. Depuis 1984, c’est la Sépaq qui gère la plus grande partie du territoire. Des forfaits en formule tout compris sont proposés pendant l’été, mais il est recommandé de réserver plus d’un an à l’avance. En attendant, on écoute le captivant balado Anticosti et ses histoires, produit par La Fabrique culturelle.
Les îles de la Madeleine
© Gaëlle Leroyer
La grande question: par quelle plage commencer? Car elles semblent toutes plus splendides les unes que les autres. Pas étonnant qu’elles attirent chaque été de nombreux visiteurs. C’est cependant loin d’être le seul atout des îles de la Madeleine. L’archipel envoûte tant les randonneurs que les mordus de sports de vent – planche à voile, kitesurf, cerf-volant –, les gourmets et les artistes.
S’y rendre comporte son lot de défis et exige une bonne planification, mais une fois sur place, les récompenses sont nombreuses. Les deux pieds dans le sable, les enfants comme les parents se synchronisent doucement au rythme des Îles. Au-delà des cartes postales où se déploient les falaises de grès rouge, la chaleur des Madelinots nous convainc de revenir avant même qu’on ait quitté Cap-aux-Meules.
© Marie-Julie Gagnon
En matière d’hébergement, on trouve de tout aux Îles. Le hic? Il faut réserver tôt, idéalement plus d’un an avant le voyage. Si la location de maisons est très prisée par les familles, deux auberges fort sympathiques sont aussi à considérer: La Salicorne, à Grande-Entrée, et l’auberge de jeunesse Paradis Bleu, à Fatima.
D’anciennes écoles de rang ont aussi été transformées en hébergements, l’Auberge La Butte Ronde à Pointe- Basse, à Havre-aux-Maisons, et La réCréation, à Bassin, sur l’île du Havre Aubert. Les campeurs apprécient quant à eux particulièrement le Parc de Gros-Cap, où l’on trouve aussi des cabanes en formule glamping inspirées des salines d’autrefois. L’entreprise d’économie sociale propose également de nombreuses activités nautiques.
© Gaëlle Leroyer
Surtout, on ne résiste pas aux plaisirs gourmands du Circuit des Saveurs! On se laisse tenter par les délices de la Fromagerie du Pied-De-Vent, du Fumoir d’Antan et de Gourmande de Nature, puis on s’arrête chez Les Biquettes à l’Air pour faire connaissance avec les chevreaux et goûter le fromage concocté sur place.
Envie de sensations fortes? On se rend à l’est de l’archipel pour explorer des grottes accessibles en longeant les falaises de la Bluff; on enfile pour cela une combinaison isothermique, et l’activité se déroule en compagnie d’un guide de la Salicorne. Un peu partout, planches à pagaie et kayaks peuvent aussi être loués.
Et si on souhaite user nos souliers, on parcourt les Sentiers entre Vents et Marées, qui ont été balisés par des pèlerins passionnés du Chemin de Compostelle. Il n’est pas nécessaire de compléter les treize étapes de 10 à 28km du circuit qui totalise 230km pour apprécier les paysages traversés.
L’île d’Orléans
Québec
© Marie-Julie Gagnon
Le parc maritime de Saint-Laurent, où on fabriquait jadis chaloupes et goélettes, à Saint-Laurent-de-l’île-d’Orléans, constitue un bon point de départ pour explorer l’île chantée par Félix Leclerc. On en profite pour remonter le temps avec la visite guidée, avant de replonger dans le présent en prenant part à une excursion en kayak chez le voisin, Quatre Natures. C’est l’occasion de découvrir le chemin Royal sous un autre angle et d’en apprendre autant sur l’histoire de l’île que sur les oiseaux qui traversent notre champ de vision.
Parmi les arrêts incontournables, mentionnons d’emblée Cassis Monna & Filles, ne serait-ce que pour savourer un cornet de crème glacée (au cassis, bien sûr!). Mais ce serait dommage de ne pas prendre le temps de manger sur la terrasse et de flâner sur le superbe site avec vue sur le fleuve. Bien sûr, on va saluer la statue de Félix, juste à côté, et on traverse la rue pour aller visiter le musée qui lui est consacré.
© Marie-Julie Gagnon
Pour notre hébergement, l’une des adresses les plus connues est la légendaire auberge Goéliche, à Sainte-Pétronille, sur la pointe ouest de l’île. Pour dormir sous la tente, le Camping de la Pointe, à Saint-François-de-l’île-d’Orléans, est à considérer. On y trouve aussi quelques prêts-à-camper. Entre les deux, le Motel Île d’Orléans, où il est possible de louer vélos électriques et scooters, convient à ceux qui cherchent petits prix, propreté, convivialité et qui se fichent de la déco!
Si on préfère opter pour une excursion guidée d’un jour au départ de Québec, Quebec Bus Tours propose des circuits en autobus. Différentes thématiques sont au programme, dont La Route des saveurs et La Route des vins. Une belle manière d’avoir un condensé d’histoire et de goûter à plusieurs produits qui ont fait la renommée de l’île.
L’île aux Lièvres
Bas-Saint-Laurent
© Marie-Julie Gagnon
Besoin d’une pause... de tout? Gérée par Duvetnor, qui veille à sa conservation, l’île aux Lièvres séduit autant les ornithologues que les amateurs de randonnée. Ici, pas de voitures, un nombre limité d’humains et un emploi du temps rythmé par les marées. C’est le dépaysement total! On s’y rend en bateau depuis Rivière-du-Loup. Le trajet d’une vingtaine de minutes est l’occasion d’observer les goélands, les guillemots à miroir, les eiders à duvet et les petits pingouins, selon la période où on y va.
Une fois installé, on redécouvre le plaisir des longues promenades, de la contemplation et d’une trame sonore 100% nature. Une quarantaine de kilomètres de sentiers balisés attendent les visiteurs.
© Nicolas Gagnon
Les plus douillets opteront pour l’auberge de neuf chambres fraîchement rénovée, qui propose des forfaits incluant les repas, ou la location d’un chalet. À noter que les enfants de 10 ans et moins ne sont pas acceptés à l’auberge, à moins de la réserver en entier. Des emplacements de camping rustiques peuvent aussi être réservés. Un petit café se trouve à l’entrée de l’île, qui s’est vu attribuer le statut de réserve de biodiversité protégée par le gouvernement du Québec en 2013.
Carnet d’adresses
- Tourisme Îles de la Madeleine
- Sépaq Anticosti
- Tourisme Anticosti
- Duvetnor
- Tourisme Côte-Nord
- Destination Île d’Orléans
- Québec cité
