Loisirs et culture

On rencontre Véronique Cloutier

On rencontre Véronique Cloutier

Pierre Manning Photographe : Pierre Manning Auteur : Coup de Pouce

Loisirs et culture

On rencontre Véronique Cloutier

Le 6 septembre, ça fera 20 ans que Véronique Cloutier faisait sa première apparition à la télévision québécoise. À Musique Plus, Claude Rajotte présentait alors sa nouvelle veejay. Deux décennies plus tard, la populaire animatrice, qui aura 40 ans cette année, n'a qu'à se tailler une frange et afficher son plus bel air pour que soudain, une multitude de salons de beauté voient leurs carnets de rendez-vous occupés par des filles qui veulent une frange et «une peau comme Véro»!

D'ailleurs, la jolie blonde ne s'en cache pas, elle sait que ce qu'elle porte est observé et reproduit, et ce qu'elle dit publiquement, entendu et retenu. «J'ai déjà dit en ondes, à Rythme-FM, que, si on voulait vendre sa maison, il fallait mettre une statue de saint Joseph près de la pancarte. Cinq ans plus tard, on m'appelle encore pour me demander à quel saint se vouer pour vendre. C'est saint Joseph! Peux-tu l'écrire?» Elle rit. Elle-même n'en revient pas.

Femme d'affaires

On l'a lu dans les journaux l'hiver dernier, notre Véro nationale serait devenue une marque, une femme d'affaires, une «Véro Inc». Immédiatement, elle apporte un bémol à ces appellations. «C'est vrai que je suis le visage de Jouviance. Je suis aussi le porte-étendard d'une collection de vêtements pour femmes et pour enfants, d'une collection de bijoux, de lunettes et de lingerie, et j'ai une entreprise de production, mais, dans mon coeur, je reste une animatrice. Une fille qui a du fun, qui anime à la radio et à la télé, qui chante quand ça lui tente, une fille qui se sent proche des gens et qui carbure aux contacts humains. Je ne me sens pas pantoute une femme d'affaires, même si je reconnais qu'à certains égards j'en suis une! Mais je demeure beaucoup trop sensible quand vient le temps de dire non. Or, en affaires, tu dis non bien plus souvent que tu ne dis oui. Est-ce qu'il y a conflit entre la femme d'affaires et l'animatrice? Tout le temps!»

 

Elle a beau évoquer un certain conflit intérieur, elle affiche un air plutôt zen et serein. «Je fais équipe avec mon chum. Je pense qu'il faut apprendre à se concentrer sur ce qu'on fait de mieux. Louis, c'est le stratège. Il voit aux chiffres et à la mise en marché. Il a d'ailleurs étudié le commerce à l'université. Moi, je suis responsable de l'exécution des projets.»

Même si, à l'écouter, elle n'est «pas bonne en gestion, en administration, en stratégie et en management humain», Véro possède un atout solide que doivent lui envier bien des gens d'affaires: elle a de l'instinct. Des antennes de béton! À titre d'exemple, un million de vêtements inspirés de ses goûts et de son style ont trouvé preneur à L'Aubainerie ces deux dernières années. «Mon père avait beaucoup d'instinct en affaires, et ma mère est un véritable devin. Elle a des prémonitions qu'elle devrait écouter plus souvent. Je retiens ça de mes deux parents.» Pourtant, elle nuance. «Autour d'une table de réunion, je suis bien plus casseuse de party que Louis! Celle qui dit: "C'est bien beau, mais avez-vous pensé que...", c'est souvent moi!»

Au centre de ses préoccupations de «casseuse de party»: son public, qu'elle a à coeur et qu'elle semble connaître comme s'il s'agissait d'une deuxième famille. «Je connais les valeurs des gens qui me suivent, et je tiens à respecter ces valeurs avec les produits que j'endosse. Quand on a commencé avec ma collection de vêtements, par exemple, je voulais être certaine qu'on utiliserait des tissus de qualité. Je voulais de belles coupes et un design original, mais je ne voulais pas que ça coûte un bras! Moi, je sais que mon public élève des enfants et en veut pour son argent. Le coût au détail, c'est une notion qui m'importait.»

Véro au pays des parfums

Véro a d'ailleurs questionné le prix des petits pots chez Jouviance avant de prêter son visage à la marque. «Je sais qu'on peut avoir du fun avec un t-shirt à 20$, mais quand on parle d'une crème qui en coûte 92$ - 72$ lorsqu'elle est en promotion -, c'est une autre affaire. J'en ai appris beaucoup, notamment sur ce qui fait la qualité d'une bonne crème antiâge. J'ai insisté auprès de nos partenaires pour savoir s'ils pouvaient la vendre moins cher. Or, les éléments antirides qu'on retrouve dans la nature ou qu'on fabrique en laboratoire valent leur pesant d'or.»

La muse tenait alors à s'assurer que les gens allaient aimer le produit. «Je l'ai testé et retesté. Mes amies, mes collaboratrices, ma gardienne... j'en donne et tout le monde capote! C'est ma réponse. Ton visage, tu l'as pour la vie. Alors, peut-être que ça vaut la peine d'y investir un peu plus...»

Le coût des produits auxquels elle s'associe n'est qu'un des aspects qui retiennent l'attention de Véro. «Non, je ne suis pas dans le laboratoire à fabriquer mes parfums, mais je fais plus que mettre mon nom sur la boîte», dit-elle. Par exemple, pour créer des eaux de toilette à son image, Jouviance lui a fait rencontrer Ruby Brown, ex-mannequin internationale désormais connue dans l'industrie de la parfumerie. «On a puisé dans les souvenirs olfactifs de Véro, raconte Bénédicte Francon, qui coordonnait l'opération. Parlez à Véro des moments qu'elle a passés devant l'orgue, ce meuble typique des parfumeurs, dont le demi-cercle est rempli de fragrances pures enfermées dans de petits flacons.»

«Moi qui sens tout, j'étais servie! lance Véronique. C'est presque un automatisme, je porte tout à mon nez: mon linge avant de m'habiller, ma tasse avant de boire, les ingrédients avant de cuisiner. Là, avec l'orgue, j'en ai eu pour mon argent! J'ai aimé l'odeur de pommes, qui me rappelle les vergers qu'on visite à l'automne en famille. J'ai aimé le patchouli. Je me beurrais d'huile au patchouli quand j'étais ado. C'était l'époque de Led Zeppelin et des bas de laine par-dessus nos jeans trop serrés. Oui, Madame! Comme quand on avait 15 ans!» rigole-t-elle.

Les pommes et le patchouli ont été réunis pour créer Intense, la plus chaude, la plus capiteuse et la plus envoûtante des trois Eaux magistrales que lancent Jouviance et Véronique Cloutier. Véro a aussi été envoûtée par la fragrance florale Sensuelle, inspirée de l'odeur des fleurs blanches, freesia et jasmin, qui garnissaient son bouquet de mariage, en juin dernier. Quant au parfum Vive, il est conçu pour les filles dynamiques qui traversent la vie avec énergie, bien que la note de fond soit chaleureuse. «Petite, j'allais visiter mon grand-père en Floride. Il avait sa roulotte près d'une orangeraie. Il y a, là-dedans, les agrumes et l'odeur de l'herbe fraîchement coupée. C'est de la véritable vitamine!»

Si cette enfant de la télé s'intéresse particulièrement aux éléments qui composent les collections qu'elle représente, elle porte une plus grande attention encore aux gens avec qui elle devra collaborer. «Je ne suis pas une experte dans les domaines auxquels je m'associe. Ni en design, ni en mode, ni en cosmétiques. Mais je suis une méchante bonne consommatrice, par contre! Alors, je réagis en consommatrice. Je suis comme les lectrices de Coup de pouce et comme les auditrices des Midis de Véro. Je suis capable de dire aux experts: "Il me semble que cet échantillon sent un peu trop les agrumes." Après, c'est à eux de jouer...En ce qui me concerne, le parfum m'a enseigné que dans la vie, on n'est pas qu'une chose à la fois! Surtout pas quand on est une femme!» Et la voilà qui s'éclate de son fameux rire franc. Elle peut bien devenir «Inc», la Véro, elle ne perd pas une miette d'authenticité!

Échange de coups

COUP DE COEUR «Observer la trajectoire des produits une fois qu'ils sont offerts au public. Croiser quelqu'un qui porte un morceau de la collection. Voir la pub télé, la première fois, à la télé pendant que j'écoute une émission. En fait, mon fun, c'est que, rendu là, mon travail est fait. Je ne peux que tirer des leçons.»

COUP DU HASARD La crème Jouviance a été conçue par le dermatologue Guy Sylvestre... et c'était le médecin de ma mère! Alors, déjà, j'avais un grand capital de confiance. Quand ta mère cautionne, c'est un des meilleurs arguments!

COUP DUR En affaires, il arrive que tu doives décevoir. Pour une fille qui a conquis son public quasiment un par un, c'est dur! Savoir que je vais peut-être faire de la peine à quelqu'un en disant non m'est encore pénible. Ça me donne envie d'aller manger de la crème glacée à même le pot!

COUP DE HACHE J'ai réduit mon temps d'utilisation de téléphone cellulaire. Ce qui m'a convaincue? Une chicane de couple! Selon Louis, c'était lui ou mon cellulaire! (Elle rit.) Sérieusement, il s'agit d'une forme de dépendance. Désormais, quand je prends mon appareil, je me demande: «Est-ce que je suis obligée de le savoir maintenant?» Et souvent, je réalise que ça peut attendre. Dans nos 5 à 7 à la maison, cette fameuse heure de pointe familiale, je ferme mon téléphone. Je vis l'instant présent avec les miens...

Le 11 mars, TC Media annonçait la sortie, à l'automne, d'un tout nouveau magazine dont Véro sera la figure de proue.

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