Loisirs et culture

Littérature : la tendance Cinquante nuances de Grey

Littérature : la tendance Cinquante nuances de Grey

Quarante-neuf nuances de Loulou, Rossella Calabrò, chez Albin Michel Auteur : Coup de Pouce

Depuis le tournant du troisième millénaire, chaque nouvelle décennie semble rimer avec nouvelle tendance littéraire. Après les années Bridget Jones, qui ont permis à la chick lit d'acquérir ses lettres de noblesse, et les années Twilight, qui ont revampé les histoires de vampires en leur injectant du sang neuf aromatisé à l'eau de rose, on a maintenant droit aux années Cinquante nuances, qui déclinent le genre romantico-érotique sur tous les tons. Car, après avoir titillé la curiosité et la libido de plusieurs millions de personnes, les ébats hauts en couleur de Christian Grey et d'Ana Steele ont donné naissance à une pléthore de bouquins qui teintent désormais nos lectures et notre quotidien d'une touche de BDSM (Bondage et Discipline, Domination et Soumission.)

Reste à savoir si ce «livre-boom» post Cinquante nuances a engendré des descendants dignes d'intérêt. Voici un tour d'horizon des titres les plus récents.

DU CÔTÉ DES ROMANS

La trilogie Crossfire
Sylvia Day, chez Flammarion, 24,95$ chaque tome

Publié en français l'automne dernier, Dévoile-moi, le premier tome de cette sulfureuse trilogie, nous a permis d'assister en direct au coup de foudre de Gideon Cross et d'Eva Tramell, deux tourtereaux encore plus olé olé et torturés que le tandem Grey-Steele. Quant à Regarde-moi, second opus qui vient tout juste de paraître, il nous entraîne dans un torride chassé-croisé amoureux dont le dénouement se révèle assez surprenant.

Ce qu'on a aimé: Même si on n'a pas encore lu le troisième volet - sa sortie n'est prévue qu'au début de 2014 -, cette trilogie est, à notre humble avis, nettement plus réussie que celle de Mme James. Autre plus et non le moindre, les hommes y trouveront aussi leur compte.

Ce qu'on a moins aimé: Le style, qui nous a hélas arraché quantité de grimaces...

Délivre-moi
J. Kenner, chez Michel Lafon, 460 pages, 26,95$

Ancien champion de tennis aujourd'hui à la tête d'un immense empire qui génère chaque année des milliards de dollars, le très sexy Damien Stark a l'habitude de toujours obtenir ce qu'il veut. Nikki Fairchild, une jeune beauté ingénue qui vient tout juste de débarquer à L.A., ne tardera d'ailleurs pas à le découvrir à ses dépens.

Ce qu'on a aimé: Retrouver rapidement les deux ingrédients qui ont assuré le succès de la trilogie Fifty Shades, à savoir une bonne pincée de sexe combinée à plusieurs tasses de romantisme.

Ce qu'on a moins aimé: Les personnages et la trame dégagent un puissant parfum de «déjà-lu». Damien est en effet aussi beau, riche, mystérieux et dominant que Christian Grey, alors que la fragile et impétueuse Nikki emprunte à Ana Steele l'idée de raconter au «je» tout ce qu'elle vit et tout ce qu'elle ressent. L'auteure a même réduit son prénom à une simple initiale... comme E. L. James!

 

80 notes de jaune
Vina Jackson, chez Milady Romantica, 444 pages, 24,95$

Summer Zahova, une rousse incendiaire qui gagne sa vie en jouant du violon dans le métro londonien, fréquente depuis six mois un type incapable de combler son féroce appétit sexuel. Lorsque le hasard mettra sur sa route un séduisant prof d'université qui ne demande pas mieux que de lui enseigner l'abc du BDSM, Summer découvrira donc une toute nouvelle gamme d'émotions!

Ce qu'on a aimé: La mise en place des personnages, qui nous donne le temps de les cerner et de les apprécier avant d'être emportée dans un tourbillon de sensations fortes.

Ce qu'on a moins aimé: La fin, qui se termine en queue de poisson. Mais d'après ce qu'on a pu comprendre, il y aura bientôt une suite intitulée 80 notes de bleu.

Le Sanctuaire de la soumission
Marina Anderson, chez City, 270 pages, 26,95$

En Angleterre, très peu de gens ont entendu parler du Sanctuaire. Rien de plus normal, puisque ce lieu de retraite coté XXX n'accueille qu'un petit cercle d'initiés. Jan, qui en a récemment grossi le nombre, incitera donc sa meilleure amie Natalie à se convertir aux fessées et aux menottes, même si son principal bourreau a toujours été le travail...

Ce qu'on a aimé: Après quelques pages seulement, on entre dans le vif du sujet. Autrement dit, on plonge illico dans l'univers sulfureux de Natalie sans passer par la case «préliminaires»!

Ce qu'on a moins aimé: Les passages sado-maso, souvent un peu bruts de décoffrage.

DU CÔTÉ DES GUIDES PRATIQUES

Le décodeur de Cinquante nuances de Grey
Ana de Lis, chez First, 196 pages, 11,95$

Ce guide non officiel démystifie par ordre alphabétique les principaux thèmes et mots clés (bâillon, déesse intérieure, fantasme, limites, pouvoir, sexe-vanille, etc.) de la trilogie. La dernière partie propose également une vingtaine d'exercices s'adressant essentiellement aux apprenties soumises!

Ce qu'on a aimé: Les exercices, qui risquent fort d'ajouter du piquant à nos samedis soirs!

Ce qu'on a moins aimé: La plupart des entrées sont vides de sens. On songe entre autres à l'entrée «Couleurs», dans laquelle on nous apprend qu'Ana est plutôt blanche, alors que la mère adoptive de Christian est beige jusqu'à la pointe de son brushing...

50 secrets de volupté
Elsa Zimmerman, chez City, 254 pages, 24,95$

Grâce à ce guide, qui nous initie aux plaisirs du BDSM, on découvrira les jeux sexuels qui ont fait grimper Ana Steele aux rideaux. Du suçon au cunnilingus, en passant par la sodomie ou le bondage, rien n'a été laissé de côté.

Ce qu'on a aimé: L'auteure, qui n'est vraiment pas avare de détails, explique clairement tout ce qu'on doit savoir pour passer le plus agréablement possible de la théorie à la pratique.

Ce qu'on a moins aimé: Se faire constamment appeler «Mesdames». Ça nous a donné l'impression d'avoir dix ans de plus et on n'a pas trouvé ça particulièrement excitant...

Quarante-neuf nuances de Loulou
Rossella Calabrò, chez Albin Michel, 146 pages, 16,95$

On a gardé le meilleur pour la fin: une truculente parodie, qui dégomme en 49 très courts chapitres toute l'aura sexuelle de monsieur Cinquante Nuances. Car si Christian Grey existait réellement, il ne passerait sûrement pas ses nuits à jouer du piano, il ne serait pas toujours impeccablement vêtu, il ne banderait pas à tous coups et il n'aurait probablement pas les moyens de s'offrir un hélicoptère ou une chambre rouge.

Ce qu'on a aimé: Avoir des crampes aux joues! Contre toute attente, ce livre s'est révélé franchement hilarant et, surtout, il réussit à rendre notre propre Loulou encore plus attachant.

Ce qu'on a moins aimé: Le terme «Loulou», qui désigne ici notre conjoint ou notre amant du moment. Au Québec, on l'associe généralement à un parfum ou à une race de chien...

Sur notre blogue, lisez l'avis de notre rédactrice en chef sur Cinquante nuances de Grey.

 

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