Loisirs et culture

Entrevue avec Mariana Mazza

Entrevue avec Mariana Mazza

  Photographe : Franca Perrotto

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Entrevue avec Mariana Mazza

Authentique jusqu’au bout des ongles, Mariana Mazza est reconnue pour ne pas avoir la langue dans sa poche. En tournée partout au Québec avec Femme ta gueule, son premier spectacle solo, la jeune étoile de l’humour n’a pas fini de briller.

 

Tu parles beaucoup d’affirmation de soi et de féminisme sur scène. Est-ce important, à tes yeux, d’être un modèle pour d’autres jeunes femmes? Mon but premier n’était pas d’être un modèle; ça représente beaucoup trop de pression. Par contre, je réalise maintenant que j’ai un pouvoir d’influence sur les gens, donc tant qu’à donner mon opinion et à m’affirmer, je le fais intelligemment. C’est facile de se rabaisser comme femme dans une société où l’on nous dit: «Si tu fais ça, tu es comme ci ou comme ça.» C’est à nous de décider si on suit ou non le troupeau.

La provocation est-elle un outil, pour toi? Selon moi, c’est l’arme la plus importante si tu veux te démarquer dans le milieu artistique. Je suis convaincue que tous les artistes provoquent, que ce soit en humour, en musique ou en arts visuels. Certains le font subtilement, d’autres plus intensément, comme moi. La provocation, ce n’est pas seulement dire des gros mots, c’est aussi ne pas avoir peur des gens, s’affirmer.

Dans Femme ta gueule, tu dénonces notamment certains internautes qui t’attaquent sur tes origines libanaises et latino-américaines. Comment es-tu affectée par les débats actuels sur l’immigration? Quand il arrive quelque chose à des immigrants qui tentent d’avoir une meilleure vie, ça me blesse tellement que j’ai de la misère à donner mon opinion. J’ai peur de ne pas être la voix parfaite pour les représenter. Ça me touche tant que j’essaie de ne pas confronter ça, sinon je passerais mes journées à pleurer. Je suis née ici, mais comme mes parents sont immigrants, je subis leurs épreuves par intérim.

On pourra te voir dans Bon Cop Bad Cop 2 et De père en flic 2 au courant des prochaines semaines. Le cinéma faisait-il partie de ton plan de carrière? Non. J’aime le cinéma, mais c’est la scène qui m’interpelle. Je rêve d’en faire toute ma vie! D’un autre côté, je dis ça maintenant, mais peut-être qu’à 30 ans je penserai autrement. Je ne veux pas établir ma vie pour les 20 prochaines années. J’ai plutôt envie de vivre mes passions comme elles viendront.

CV

2013. Finaliste du concours En route vers mon premier gala Juste pour rire

2014. Révélation du Festival Juste pour rire

2015. Collaboratrice à Code F. et Paparagilles

2016. Numéro d'humour de l'année aux Olivier pour Sable dans le vagin

De bons conseils

«J’admire le travail de Martin Petit. Je le trouve très équilibré dans sa démarche artistique. Il n’est pas dans la quantité, mais plutôt dans la qualité. Je l’ai appelé pour obtenir des conseils et il m’a beaucoup aidée. Il sait faire la part des choses, une attitude difficile à avoir à mon âge.»

Elle a dit

«Je me mets beaucoup de pression par rapport au fait qu’on me voit comme la fille forte qui a peur de rien. Mais je réalise que je suis pas tout le temps comme ça. Je suis une fille vulnérable, qui prend les choses à coeur, qui a de très gros high et de très gros down.» Accès illimité, novembre 2016

Une oeuvre marquante : Frida, de Julie Taymor

«Le film Frida m’a marquée. C’est une femme (Frida Kahlo) qui avait tout pour être dépressive, mais qui a utilisé sa tristesse pour devenir une des meilleures peintres du monde. Je l’admire énormément!»

 

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