Entrevue avec Annie St-Pierre
Bientôt centenaire, le Cercle des fermières du Québec réunit quelque 35 000 membres. Au-delà des bébelles et du tricot, la documentariste Annie St-Pierre tisse, dans son film <I>Fermières,</I> un étonnant portrait du mouvement à travers quatre femmes inspirantes.

Coup de Pouce
Par votre âge et vos expériences professionnelles, vous semblez loin de cet univers. Ma grand-mère, une chapelière, en fait partie depuis plus de 50 ans. Petite, je m'en moquais, mais plus tard, j'ai trouvé fascinante cette idée d'aller dans un même lieu, avec les mêmes femmes, pendant toutes ces décennies. Ç'a été l'élément déclencheur.
Leurs passions ne sont pas très cinématographiques. C'était un défi? Je voulais montrer une année dans la vie du mouvement et j'ai choisi des personnages qui se complètent. Je me suis attardée à leurs discours, leurs talents. À travers ces menus travaux se dessinent des thèmes universels, dont la solidarité et le désir de transmission.
Vous ne masquez jamais l'aspect kitsch de leur travail, mais sans moquerie. Il y a une poésie dans leur quotidien. En même temps, ça ressemble parfois à une extension de l'univers des Belles-Soeurs. Un concours de dégustation de desserts, ça ne s'invente pas! C'est d'ailleurs une de mes scènes préférées du film.