Cette pratique sexuelle tendance serait en réalité risquée pour le cerveau

Lauréna Valette
Très populaire chez les jeunes, cette pratique sexuelle liée au BDSM n’est pas sans danger, même lorsqu’elle est consentie.
Avec la popularité croissante des fictions érotiques — tant dans les librairies qu’au cinéma —, les représentations sexuelles ont évolué, donnant à certaines pratiques autrefois marginales une nouvelle visibilité. Le rough sex (sexe brutal), associé au BDSM, n’est plus réservé aux initiés puisqu'il s’invite désormais dans les chambres à coucher de nombreux couples aux pratiques dites "vanille".
Parmi ces gestes, le choking, ou l’asphyxie érotique, gagne du terrain. Une étude menée en 2022 par plusieurs universités américaines auprès de 4254 étudiants a révélé que l’âge moyen de la première expérience d’étranglement sexuel se situait autour de 19 ans.
En quoi consiste l’asphyxie érotique?
Concrètement, il s’agit d’exercer une pression sur le cou de son ou sa partenaire — avec les mains, les bras, les jambes ou encore un accessoire — pendant un rapport sexuel. Cela va réduire le flux sanguin et l’arrivée d’air au cerveau et provoquer une sensation d’ivresse, censée intensifier le plaisir, notamment au moment de l’orgasme.
Même encadrée, même consentie, la strangulation n’est pas une pratique sans conséquences. Elle peut provoquer, à court terme, des ecchymoses, des douleurs à la gorge, des nausées ou des pertes de connaissance. Dans certains cas, des lésions internes peuvent survenir: atteintes au larynx, à la trachée ou aux vaisseaux sanguins.
Mais les effets les plus inquiétants sont ceux qui ne se voient pas. En 2025, une étude publiée dans The Journal of Sexual Medicine a comparé les analyses sanguines de 32 femmes — certaines pratiquant fréquemment l’asphyxie érotique, d’autres jamais. Les premières présentaient toutes des signes de neuro-inflammation, un processus inflammatoire du cerveau associé à un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC). L’étude avance même que l’asphyxie serait la deuxième cause d’AVC chez les femmes de moins de 40 ans.
Un risque vital trop souvent sous-estimé
Dans le cadre des jeux sexuels BDSM, l’étranglement est responsable de 88% des décès accidentels, selon une étude du International Journal of Legal Medicine. Les accidents surviennent principalement lors d’une perte de contrôle, souvent avec l’utilisation de cordes ou d’accessoires.