8 signes que vous êtes peut-être codépendant sans le savoir

Coup de Pouce
J’ai toujours ressenti un profond besoin d’aider les autres. Tellement, que j’en oubliais parfois mes propres désirs.
Je me voyais comme une personne bienveillante, aimante, toujours prête à tout mettre sur pause pour répondre aux besoins des autres.
Puis un jour, en écoutant les sages conseils de Louise Sigouin dans la série Si on s’aimait, j’ai eu un déclic: et si ce que je prenais pour de la générosité était en fait... de la codépendance?
La codépendance est un phénomène plus répandu qu’on le croit. Pourtant, ses effets sont souvent minimisés, voire ignorés. Et c’est là que le vrai travail commence: apprendre à s’aimer soi-même autant qu’on aime les autres.
C’est quoi, la codépendance?
La première étape est sans aucun doute de comprendre ce qu’est réellement la codépendance. Il s’agit d’un schéma relationnel dans lequel on dépend du bien-être de l’autre pour exister. On se définit par le rôle qu’on joue pour quelqu’un: sauver, plaire, consoler, gérer, comprendre... quitte à s’abandonner soi-même dans le processus. C’est une forme d’amour qui semble dévouée, mais qui est, en réalité, déséquilibrée et épuisante.

Quelques questions pour déterminer si vous êtes codépendant·e:
- Vous avez du mal à dire non sans culpabilité.
- Vous ressentez le besoin d’être «utile» pour mériter l’amour.
- Le bien-être de l’autre passe avant tout.
- Vous absorbez les émotions et les problèmes des autres.
- Vous avez peur d’être abandonné·e ou rejeté·e.
- Vous sauvez ou essayez de réparer vos partenaires.
- Vous tolérez des comportements qui vous blessent, en espérant que ça change.
- Vous avez du mal à savoir ce que vous, vous voulez vraiment.
- Si vous avez répondu «oui» à la majorité de ces questions, vous pourriez être codépendant·e.
Et maintenant, quoi?
Voici quelques actions simples pour débuter votre guérison:
1. Reconnaître les comportements problématiques et les nommer
Identifier les signes de codépendance — comme le besoin excessif d’être utile, la difficulté à poser des limites ou la peur du rejet — est déjà un grand pas. Il peut être aidant d’en parler avec des personnes de confiance. Lire et consulter des ressources fiables peut aussi vous aider à mettre des mots sur ce que vous vivez.
2. Comprendre l’origine
La codépendance prend souvent racine dans l’enfance ou dans des dynamiques relationnelles passées. Explorer ces origines avec un·e thérapeute peut permettre de mieux comprendre vos schémas.
3. Établir des limites claires
Dire «non», sans culpabilité, est un apprentissage essentiel. Cela ne veut pas dire être égoïste, mais plutôt se respecter soi-même autant que les autres. Sachez que vos premiers «non» risquent de surprendre ou de déstabiliser votre entourage, habitué à pouvoir toujours compter sur vous — parfois à vos dépens.
4. Reconnecter avec soi-même
Faites des choses pour vous, par plaisir et non par devoir. Demandez-vous: Qu’est-ce que je veux, moi? Qu’est-ce qui me fait du bien? Choisissez des activités qui vous nourrissent, sans vous demander si vos enfants ou votre partenaire voudront participer. Apprenez à être seule et à savourer ces moments rien que pour vous.
5. Se faire accompagner
Consulter un·e psychologue ou un·e thérapeute spécialisé·e en relations ou en dépendance affective peut offrir un cadre sécurisant pour avancer. La codépendance peut prendre différentes formes, et un accompagnement professionnel est souvent essentiel pour naviguer dans ce processus de guérison.
FAQ
1. Comment savoir si je suis codépendant·e?
Les signes courants incluent: difficulté à dire non, besoin constant d’être utile, peur du rejet, tendance à s’oublier pour les autres, et sentiment de vide quand on n’est pas dans une relation. Si vous vous reconnaissez, il peut être utile d’en parler avec un professionnel.
2. Est-ce que la codépendance est une maladie mentale?
Non, ce n’est pas une maladie mentale reconnue, mais plutôt un schéma relationnel dysfonctionnel. Elle peut toutefois être liée à des troubles comme l’anxiété ou la dépendance affective.
3. Peut-on être codépendant·e sans s’en rendre compte?
Oui. Beaucoup de comportements codépendants sont valorisés socialement (altruisme, loyauté, dévouement), ce qui rend leur reconnaissance difficile. C’est souvent un malaise ou une fatigue émotionnelle qui déclenche une prise de conscience.
4. Est-ce que la codépendance peut affecter mes relations au travail?
Oui. Elle peut se manifester par une surcharge de responsabilités, une difficulté à déléguer ou une tendance à vouloir «sauver» ses collègues, ce qui nuit à l’équilibre personnel et professionnel.
5. Est-ce que la codépendance se soigne?
Oui. Avec du travail sur soi, de la thérapie, des groupes de soutien et des lectures spécialisées, il est possible de déconstruire les schémas codépendants et de bâtir des relations plus saines.
6. Est-ce que je dois couper les ponts avec les personnes avec qui j’ai une relation codépendante?
Pas nécessairement. L’objectif est de transformer la relation en posant des limites claires. Dans certains cas, une prise de distance temporaire peut être bénéfique.
7. Est-ce que la codépendance est liée à l’estime de soi?
Oui. Une faible estime de soi est souvent à la base de la codépendance. On cherche à être aimé ou validé à travers les autres, au lieu de se reconnaître comme une personne complète et valable.
8. Est-ce que je peux être codépendant·e même si je suis très indépendant·e dans la vie?
Oui. L’indépendance matérielle ou professionnelle ne protège pas nécessairement contre la codépendance émotionnelle. On peut être autonome dans plusieurs sphères, tout en dépendant affectivement des autres.
9. Comment en parler à mes proches sans qu’ils se sentent attaqués?
Utilisez le «je» pour exprimer votre ressenti: «Je réalise que j’ai tendance à m’oublier dans mes relations et j’essaie de changer ça.» Évitez les reproches et privilégiez un dialogue ouvert.