Psychologie

La psychologie plus efficace que la médication pour traiter l’insomnie

La psychologie plus efficace que la médication pour traiter l’insomnie

Auteur : Coup de Pouce

Psychologie

La psychologie plus efficace que la médication pour traiter l’insomnie

La prise de somnifères (médicaments hypnotiques), en association avec une thérapie cognitive comportementale (TCC), est efficace pour le traitement à court terme de l'insomnie, mais à long terme, la thérapie seule est plus efficace, selon une étude du professeur Charles Morin de l'École de psychologie de l'Université Laval publiée en mai 2009 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Le professeur Morin avait déjà vérifié l'efficacité d'une thérapie psychologique incluant l'information sur le sommeil, la sensibilisation aux bonnes habitudes et la prise en charge par le patient de la gestion de son sommeil. Avec cette étude, il cherchait à vérifier si l'emploi d'un somnifère pouvait contribuer à améliorer ce traitement pour l'insomnie.

Insomnie chronique

L'équipe du professeur Morin a recruté 160 personnes souffrant toutes d'insomnie chronique depuis en moyenne 10 ans. On parle d'insomnie chronique quand une personne éprouve de la difficulté à s'endormir le soir, se réveille prématurément ou a de courtes périodes de sommeil de mauvaise qualité.

La moitié des participants à l'étude a été traitée par thérapie cognitivo-comportementale seulement, alors que l'autre moitié prenait quotidiennement 10 mg de zolpidem, un somnifère hypnotique classique, en plus de suivre la séance hebdomadaire de thérapie.

Après la première phase de l'étude, soit six semaines, les participants qui ont pris le médicament ont amélioré davantage la qualité de leur sommeil. Ils ont mis moins de temps pour s'endormir et réduit la durée de leurs périodes d'éveil au cours de la nuit. Mais au bout de six mois, ceux qui ont continué de prendre le médicament ont obtenu de moins bons résultats (rémission chez 42 %) que ceux qui ont cessé de le prendre tout en poursuivant la thérapie mensuelle (rémission chez 68 %).

Encore trop d'insomniaques

À la lumière de ces résultats, le professeur Charles Morin souligne que la médication serait utile surtout au début du traitement de l'insomnie chronique ou pour traiter les insomnies ponctuelles associées à des situations passagères.

Le titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les troubles du sommeil croit qu'il faut maintenant mieux faire connaître la thérapie cognitive comportementale auprès des cliniciens puisqu'elle contribue à améliorer la qualité de vie de nombreux patients. Il faut cependant poursuivre la recherche et investir dans le développement de la thérapie pour qu'elle génère des résultats positifs chez une plus grande proportion des patients.

Soulignons, que les frais de psychothérapie ne sont généralement pas couverts par le régime d'assurance-maladie du Québec, contrairement aux somnifères.

  

Saviez-vous que?

L'insomnie chronique touche environ une personne sur dix. Elle entraîne de la fatigue, une diminution importante du fonctionnement durant la journée et de l'absentéisme. Elle augmente aussi le risque de dépression majeure et d'hypertension.

Sources

Morin CM, Vallières A, Guay B, et al, Cognitive Behavioral Therapy, Singly and Combined With Medication, for Persistent Insomnia: A Randomized Controlled Trial, JAMA,. 20 mai 2009, vol. 301, no 19, 2005-2015

L'approche psychologique plus efficace que la médication pour le traitement à long terme de l'insomnie, communiqué émis par l'Université Laval, le 19 mai 2009.

 

 

Écoutez cet extrait d'entrevue sur l'apnée du sommeil.

 



 

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