Vie de famille

Survivre à la dépression post-partum

Survivre à la dépression post-partum

  Photographe : Anne Villeneuve

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Survivre à la dépression post-partum

Une grossesse de rêve, un amoureux qui s’implique, un entourage présent...rien ne prédestinait Véronique Gauvin à faire une dépression post-partum, si ce n’est qu’elle avait déjà vécu un épisode dépressif dans le passé.

Les premiers mois sont plus difficiles que prévu, car le petit William enchaîne les visites à l’hôpital. Véronique tient le coup en se disant que sa fatigue et son émotivité sont normales dans les circonstances. Mais un an après l’accouchement, sans crier gare, elle s’écroule: «Mon garçon pleurait dans son lit et j’étais physiquement incapable de me lever du canapé. Impossible d’aller consoler mon bébé. En larmes, j’ai appelé ma mère.»

Exténuée, elle consulte son médecin et obtient un diagnostic de dépression post-partum: «J’avais accouché un an plus tôt. Comment était-ce possible?»

Contrairement au baby blues, un phénomène hormonal modéré et passager, la dépression post-partum peut émerger plusieurs mois après l’accouchement. Elle s’exprime par un épuisement extrême, une dévalorisation et un découragement presque permanents, une grande anxiété, de l’irritabilité, de l’insomnie, un manque d’appétit, un désintérêt, même pour le bébé parfois.

«La dépression post-partum cause une détresse durable et significative, explique Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues. Si l’on ressent certains de ces symptômes pendant deux semaines, sans aucune bonne journée, on demande de l’aide.»

Refusant d’y voir un signe de faiblesse, Véronique parle ouvertement de sa dépression et accepte toute l’aide qu’on lui offre. Pendant un an, elle combine thérapie et médication pour se remettre sur pied.

La convalescence est longue, mais la jeune maman garde un lien fort et positif avec son enfant: «Je n’ai jamais eu peur que ma dépression affecte mon garçon. J’étais toujours présente. Il a tellement eu d’amour!» Quand Véronique tombe enceinte de sa fille, elle est aux anges, confiante. Elle ne veut surtout pas revivre la même épreuve: «Oui, on reste plus fragile, mais on est aussi plus aux aguets des signes annonciateurs. Je m’écoutais davantage, je me parlais davantage. Je pouvais passer un après-midi complet avec bébé en train de dormir dans mes bras même si la vaisselle n’était pas lavée. J’étais en congé de maternité, pas en congé pour faire le ménage!»

Selon la Dre Christine Grou, la psychothérapie introduit des changements durables qui modifient notre façon de penser et de réagir, réduisant ainsi les risques de récidive. Aujourd’hui praticienne en coaching familial, Véronique fait œuvre utile: elle se sert de son expérience pour aider et accompagner les jeunes mamans au quotidien.

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