6-12 ans

Plus de Ritalin pour les enfants du divorce?

Plus de Ritalin pour les enfants du divorce?

iStockphoto.com Photographe : iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

6-12 ans

Plus de Ritalin pour les enfants du divorce?

Le divorce constitue-t-il un facteur de risque pour le trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et pour une ordonnance de Ritalin?

Selon une étude récente menée auprès de familles représentatives de la population canadienne, 6,1% des enfants qui ont vécu le divorce de leurs parents se sont vu prescrire du méthylphénidate (mieux connu sous le nom de Ritalin®) comparé à 3,3% des enfants qui n'ont pas été impliqués dans une telle expérience.

D'après ces chiffres, la réponse à cette question est oui, mais plusieurs explications sont possibles.

Réaction émotive ou hyperactivité?
Le stress occasionné par un divorce peut avoir augmenté les problèmes de comportement d'un enfant déjà hyperactif au point où le recours à une médication sera jugé nécessaire. Sans compter que l'hyperactivité de l'enfant peut avoir contribué au divorce des parents. Les changements de comportement de l'enfant peuvent refléter tout simplement ses réactions au divorce de ses parents: dans ce cas, le diagnostic de déficit d'attention et d'hyperactivité pourrait être erroné, et la prescription de méthylphénidate, non pertinente.

Le divorce, révélateur d'une trouble existant?
Des parents en cours de divorce se préoccupent naturellement de l'impact que peut avoir ce bouleversement sur leur enfant. Ainsi, on s'intéresse davantage au comportement de celui-ci et on consulte davantage les professionnels de la santé: c'est peut-être ce qui permet de mettre en lumière un problème déjà présent. Dans le contexte de la tendance familiale de l'hyperactivité, il est possible qu'un des parents ou les deux en souffrent, ce qui augmente la probabilité qu'ils divorcent. Toutes ces réponses contiennent sans doute une part de vérité, mais bien d'autres études seront nécessaires avant d'en arriver à des conclusions définitives. Il importe cependant de retenir que la très grande majorité des enfants ayant vécu le divorce de leurs parents ne prennent pas de méthylphénidate.Réactions différentes au divorce des parents
Cette étude soulève la question des réactions d'un enfant au divorce de ses parents. Le divorce n'est pas qu'un événement isolé. Il est plutôt l'aboutissement d'un processus plus ou moins long qui a débuté bien avant l'éclatement du couple. Certes l'enfant réagit quand la séparation se concrétise mais il a aussi pris conscience du malaise et des conflits qui prévalaient avant la rupture et qui lui ont fait vivre bien des émotions. Les enfants ont toutes sortes de réactions face au divorce. Tristesse, colère, sentiment d'insécurité, peurs, anxiété, comportement régressif ou perturbateur, difficultés d'interactions sociales ou baisse du rendement scolaire sont autant de réactions parmi tant d'autres.

Plusieurs facteurs peuvent également moduler les réactions de l'enfant et son adaptation à la situation. Les garçons semblent être davantage dérangés par le divorce des parents. L'âge de l'enfant, son tempérament, son niveau de développement, ses réalisations personnelles, tout cela joue un rôle dans sa façon de réagir. Mais on ne peut oublier tous les facteurs extérieurs à l'enfant: le niveau de conflit entre les parents, leur état émotif et leur stabilité, les conséquences économiques d'un divorce, les changements engendrés au niveau de la résidence familiale ou de l'école, les modalités de garde, le soutien apporté à la famille et bien d'autres.

Le devoir des parents qui divorcent
Le défi, pour les parents, est de régler leurs divergences, de préserver leur lien avec l'enfant, d'agir avec transparence, de l'accompagner tout au cours de ce processus, de continuer à assumer leur rôle parental et d'assurer un milieu de vie stable.

Le divorce est une réalité contemporaine bien établie. Et c'est à juste titre que l'on s'inquiète de ses effets sur l'enfant. Que l'hyperactivité de l'enfant en soit un phénomène précurseur, associé ou consécutif, que le recours à une médication psychostimulante s'avère nécessaire, cela ne doit pas nuire à une approche globale au problème de l'éclatement familial.

Source
Strohschein, Lisa A. "Prevalence of methylphenidate use among Canadian children following parental divorce", Canadian Medical Association Journal;176(12):1711-4, 2007.
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