Vie de famille

Le rôle du pénis dans l’identité des enfants

Le rôle du pénis dans l’identité des enfants

iStockphoto Photographe : iStockphoto Auteur : Coup de Pouce

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Le rôle du pénis dans l’identité des enfants

Vers le milieu de sa deuxième année de vie, l’enfant commence à conscientiser certaines différences sexuelles, et sait s’il est un garçon ou une fille.

Avant ses deux ans donc, il se forme chez le petit, le noyau de son identité de genre, c'est-à-dire l'impression psychique d'être un garçon ou une fille.  Pour s'assurer de se faire comprendre, le petit Olivier pourra préciser: «Moi je suis un garçon et pas une fille».

Par ailleurs, la société assigne généralement à chaque sexe (garçon et fille), des manières d'être; ce sont les rôles de genre, ou rôles sexuels. L'identité de genre («je suis un garçon» ou «je suis une fille») est en relation étroite avec ces rôles sexuels assignés («tu fais comme un garçon» ou «tu fais comme une fille»).

Ainsi, la virilité est une manière d'appartenir au monde des hommes et la féminité, au monde des femmes. L'identité, masculine ou féminine, implique aussi la reconnaissance et l'acceptation de sa réalité corporelle. Il peut néanmoins y avoir discordance entre l'identité de genre et la réalité corporelle: c'est le cas des transsexuels.

S'éloigner de maman pour devenir viril

Tous les enfants sont mis au monde par une femme. Sauf exception, après sa naissance, le bébé sera entouré de féminin. Pour devenir un garçon, l'enfant devra donc sortir de ce «cocon féminisant». Il lui faudra «s'éloigner» de la mère et s'approprier des éléments de virilité ailleurs. Ici le père ou le substitut paternel aura un rôle important comme facteur virilisant. D'où l'importance de l'existence d'un modèle social masculin dans l'environnement de l'enfant.

L'autonomie associée au pénis

La réalité corporelle du garçon lui permettra aussi de se distinguer de la mère. Le pénis, investi par l'enfant, sera pour lui une manière de prendre une distance par rapport à sa mère, comme s'il se disait: «J'ai un pénis, je peux donc me passer de ma mère».

À l'adolescence, l'érection, l'éjaculation et la capacité coïtale deviendront finalement les signes réels de la puissance virile du garçon. Les comportements machos de certains adolescents auraient pour objectif la déféminisation. Ces comportements normaux permettent à l'adolescent d'éviter de sentir une ambivalence de l'identité de genre.

La fille n'a pas à trouver d'autre modèle d'identification pour solidifier son identité de genre: elle sera femme, comme sa mère. Ce n'est pas le cas du garçon. La virilité serait donc plus difficile à acquérir que la féminité. 

La fonctionnalité du pénis: un gage de virilité chez l'homme

Il n'est pas nécessaire d'être spécialiste pour constater que la sexualité attire davantage le genre masculin. Investir le pénis pour se déféminiser mène inévitablement vers le besoin de le toucher, de le caresser, d'avoir une érection, de le faire éjaculer et donc, de l'utiliser. La fonctionnalité pénienne rassure ainsi le garçon sur sa virilité. 

Inversement, quand plus rien ne fonctionne, l'homme sent une perte importante de sa virilité. Chez l'adolescent, les réussites sexuelles, les conquêtes, les orgasmes permettent donc de confirmer qu'il est sur la bonne voie: qu'il devient homme.

En fait, on doit comprendre que l'histoire de l'homme et de son pénis en est une d'alliance pour éviter la féminisation.

Lire aussi: La longueur du pénis

L'homme pénètre, la femme est pénétrée

Deux réalités physiques bien différentes: pénétrer et être pénétrée. À cette réalité physique se superpose une réalité psychologique. Qu'exige donc, psychologiquement, le fait de pénétrer? Il faut aller vers l'autre, prendre le risque, avancer, oser... Il faut être intrusif. Il faut donc assumer son rôle d'homme, pénétrant. 

Malgré ce grand besoin de prouver sa virilité, les hommes peuvent-ils craindre de pénétrer? Oui. L'homme peut se convaincre qu'il n'a pas peur de la femme parce qu'il est plus fort qu'elle physiquement, mais c'est un leurre pour masquer ses angoisses véritables. L'homme peut craindre que la femme porte atteinte à sa virilité, il peut craindre la «castration».

Aussi, l'homme peut avoir peur de blesser la femme qu'il aime et qu'ensuite, elle le rejette. Dans la même veine, il peut craindre qu'elle n'apprécie pas la présence de son pénis en elle... Pour s'unir à elle, il a besoin de sentir que son pénis sera fort et solide, et que sa partenaire pourra l'accueillir sans le craindre et sans lui enlever ses attributs virils durement gagnés.

D'un côté, l'homme a besoin, pour solidifier son identité, de prouver sa force virile avec son érection, et de l'autre, cette «puissance» sexuelle ne doit pas nuire au lien qu'il souhaite établir avec la femme. Un dosage difficile à faire qui mènera à la maturité sexuelle.

Sources

Crépault, Claude, La sexoanalyse. À la recherche de l’inconscient sexuel. Paris, Payot, 1997.

Lederer W., La peur des femmes ou gynophobia, traduit de l’américain par Monique Manin, Paris, Payot, 1980.

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