4 façons de contrer les troubles d'apprentissage à l'école

Coup de Pouce
Les troubles d'apprentissage étant «invisibles», ils peuvent être difficiles à détecter en très bas âge. Bien que certains retards dans les acquisitions de notre enfant puissent nous interpeller, certains enfants manifestent ces retards sans pour autant posséder de TA, et d'autres n'ayant pas ces retards en souffrent. C'est donc souvent quand Junior arrive à la maison avec ses devoirs que l'alarme se met en marche.
«Dès sa première année du primaire, mon fils n'aimait pas beaucoup les devoirs et les leçons. Il était agité, lunatique, il avait du mal à bien écrire... Il semblait oublier en 30 secondes la matière que je venais de m'évertuer à lui faire réviser. Au fil du temps, l'heure des devoirs - ou les heures - est devenue synonyme de tension extrême, pour lui comme pour moi», raconte France, une maman de 34 ans.
Retour en arrière. Si on allait tout d'abord voir comment a pu se passer la journée de l'enfant?
Ce que votre enfant a pu vivre aujourd'hui
Premièrement, sachons que l'enfant qui a un trouble d'apprentissage se donne à 150 % à l'école. Il est très intelligent, mais son cerveau ne reçoit ni ne traite l'information comme la majorité de ses pairs. C'est dire tous les efforts que cet enfant met pour assimiler la matière «comme les autres».
Votre enfant peut avoir diverses difficultés: lire les mots à l'envers, avoir des grosses difficultés avec sa calligraphie, mal comprendre les instructions données verbalement, peiner à ranger son bureau, etc. On parle ici de «cas par cas».
Quand il ne comprend pas ce que l'enseignant attend de lui, il peut faire face à des réactions très négatives, tant de la part de l'enseignant que de celle de ses «amis». Rapidement, il pourra être étiqueté: paresseux, lunatique, pas assez motivé, gaffeur, désordonné, même «attardé»...
Outre les remarques qui se veulent «constructives» du genre: «Avec plus d'efforts, tu y arriverais» ou «Concentre-toi et tu seras aussi bon que ton ami», il peut entendre bon nombres de moqueries, chuchotées dans son dos... ou criées vers lui. Quand il se trompe ou quand il pose une question «de trop», il reçoit parfois comme réponse de l'enseignant ou de ses pairs des regards sans équivoque ou des soupirs contrariés. Tout pour l'isoler de plus en plus et pour lui donner une image de lui-même pas très encourageante...
Quand il tombe sur un enseignant avec qui il a des atomes crochus, ou qui lui démontre beaucoup d'empathie, cela peut adoucir l'épreuve. Mais les enseignants ont des classes de plus en plus nombreuses à gérer et eux aussi peuvent être épuisés. De plus, un TA ne vient pas et ne repart pas comme ça. C'est un handicap permanent. Les choses ne se règleront pas toutes seules.
Moment béni par une majorité d'élèves, la période de la récréation peut se révéler cauchemardesque pour un enfant aux prises avec un TA. Quand il est doué en sport, ça peut aller, mais quand il a des problèmes de coordination, d'équilibre, de motricité... Qui n'a pas connu un enfant à qui on ne passe pas le ballon ou qu'on ne choisit jamais dans son équipe?
Railleries, mauvais tours, bousculades... Ça continue. De plus, l'enfant avec un TA peut se faire remarquer négativement par ses pairs pour d'autres raisons. Il peut arriver qu'il ait du mal à attacher ses chaussures, qu'il oublie de s'essuyer la bouche après le repas, qu'il semble ne pas se préoccuper de sa posture, de l'aspect de ses vêtements. Certains enfants avec un TA ont aussi du mal à bien écouter les autres, ils regardent ailleurs, ils coupent la parole, ils peuvent sembler narcissiques. Ils peuvent avoir du mal à adapter leur discours selon l'âge de leur interlocuteur. Si les adultes peuvent se permettre de juger un enfant qui a une telle attitude ou une telle allure, imaginez la perception que peuvent avoir les autres enfants. Perception qu'ils expriment souvent très spontanément et avec très peu de tact.
Si notre enfant a été diagnostiqué en TA et s'il a été transféré en classe d'adaptation scolaire, on se dit - et on se le fait dire souvent - que son estime personnelle remontra, qu'il sera moins harcelé... Selon Nadia Rousseau, docteure en psychopédagogie et auteure de nombreux livres sur le sujet, l'enfant en classe spécialisée ne sera pas à l'abri des moqueries. Son estime pourrait même se dégrader.
«En classe DGA (difficultés graves d'apprentissage), je me fais traiter de débile par tout le monde. En plus, on fait des travaux de bébés, ça doit vouloir dire que je suis trop nul pour autre chose», confie Jérémy, 10 ans.
Le retour à la maison
La journée d'école se termine. Votre enfant rentre à pied ou en autobus et les moqueries continuent, voire s'amplifient... Cela peut aussi avoir une répercussion sur ses temps libres, sur sa vie sociale en dehors de l'école. Les petits voisins qui l'ont «taquiné» à l'école ne s'arrêteront pas une fois dans la rue... Alors où trouver des amis?
1. Faire équipe
2. Être proactif
Dans les bottines de Benoit
3. Sensibiliser
Mais par où commencer?
Aqeta