Psychologie

Comment survivre à Noël?

Comment survivre à Noël?

istockphoto.com Photographe : istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Psychologie

Comment survivre à Noël?

«Noël, c’est l’amour», dit la chanson. Mais aussi (souvent!) stress, fatigue, culpabilité, déceptions et déficit budgétaire! Petit guide pour remettre du calme et du plaisir dans le temps des fêtes.



Noël me déçoit...

Inspirée par nos Noëls d'enfance, les somptueux réveillons de notre belle-soeur ou les célébrations féeriques dont nous gave la publicité, on tente de créer un temps des fêtes mémorable et, chaque année, on est insatisfaite? Le problème, c'est que plus nos attentes sont grandes, plus on risque d'être déçues. La solution: revenir à l'essentiel.

  • Bien avant que décembre ne s'affiche sur notre calendrier, on réfléchit à la façon dont on a envie de vivre ce temps de l'année. A-t-on besoin de repos? De temps de qualité en famille? De pratiquer notre activité hivernale de plein air préférée? Afin de rester centrée sur notre priorité, on lui réserve des journées. Il sera alors plus facile de décliner une invitation, le moment venu.
  • On révise notre vision du Noël idéal. Est-ce essentiel d'avoir la maison la mieux décorée du quartier, une montagne de cadeaux élégamment emballés, des biscuits maison pour toutes les occasions ET un menu cinq services pour la réunion familiale du réveillon? À moins d'avoir le loisir de s'y consacrer à temps plein tout le mois de décembre, on se condamne à la déception si l'on se met autant de pression. Mieux vaut abandonner ceux qui nous plaisent moins pour se concentrer sur ceux qu'on aime: au moins, on aura du plaisir à les préparer!
  • On dresse la liste des irritants qui minent notre bonheur tous les ans et on s'organise pour s'en libérer. Exit le brunch ennuyeux auquel on s'oblige à assister, la sempiternelle virée de dernière minute au centre commercial ou la dinde dont la cuisson nous stresse pendant deux jours... On décide à l'avance qu'ils ne seront pas au programme, et l'on s'y tient!
  • Difficile de se départir de cette nostalgie des Noëls d'antan, qui étaient tellement mieux qu'aujourd'hui? On en jase avec notre mère. Qui sait, peut-être que nos yeux d'enfant d'alors ne voyaient pas tout le travail que notre maman devait accomplir pour créer cette magie ou que notre mémoire a zappé ces Noëls où la chicane ou un plat brûlé a ruiné l'ambiance...
  • On se demande à quoi cette quête du Noël parfait répond réellement. Pourquoi ressent-on le besoin d'épater nos invités, d'offrir aux enfants de la magie digne de contes de fées, de recréer le temps des fêtes de notre enfance? Peut-être par pure envie de faire plaisir, peut-être en raison de motivations inconscientes qu'il vaudrait la peine de creuser...

Noël m'épuise!

Les fêtes nous épuisent juste à y penser? L'aménagement d'un horaire réaliste et une meilleure planification des tâches à accomplir pourraient grandement nous simplifier la vie et nous permettre d'avoir encore de l'énergie quand viendra le temps de crier «Bonne année!».

  • Première évidence: s'y prendre à l'avance pour faire ses préparatifs change tout. On se le promet chaque année sans y arriver? Cette fois, on met l'achat de cadeaux et la mise au point du menu au calendrier à la mi-novembre... et l'on s'y tient mordicus!
  • Dans la mesure du possible, on regroupe les achats et l'on fait des provisions: une douzaine de cadeaux passe-partout (hôtesse, enseignants, etc.), des réserves d'alcool pour les réceptions à venir, des fournitures d'emballage en grosse quantité... L'objectif est d'éviter les virées au magasin à la dernière minute qui peuvent drainer toutes nos énergies en une demi-heure.
  • Si ce n'est pas déjà fait, on apprivoise les achats en ligne. Ce n'est pas toujours moins long, car le choix y est tellement vaste qu'on peut y magasiner pendant des heures si l'on n'a pas une idée précise de ce qu'on cherche. Mais si les stationnements remplis et les centres commerciaux bondés nous fatiguent juste à y penser, on économisera certainement beaucoup d'énergie en comparant nos options dans notre salon plutôt qu'en magasin.
  • Tant qu'à y être, on s'organise pour que les cadeaux soient emballés et les tourtières, mises au congélo avant que la saison des partys ne commence. On aura plus de temps pour récupérer notre sommeil et l'esprit bien plus tranquille pour célébrer de façon sereine.
  • Deuxième évidence: plus l'horaire est rempli, plus on risque de terminer les vacances plus épuisée que reposée. Difficile d'alléger? On peut voir nos réserves d'énergie comme un compte en banque. Si l'on dépense sans compter pour des occasions qui comptent plus ou moins à nos yeux, il n'en restera plus pour les moments vraiment importants. On peut choisir de répartir nos «dépenses» de façon modérée, tout au long du mois, ou bien économiser pour se payer la traite quelques jours. On peut aussi faire des dépôts: se coucher tôt les soirs libres et faire une sieste les jours de party. Mais comme notre argent, notre énergie n'est pas sans fond!
  • Si l'on a du mal à refuser une invitation, on commence par celles qui comptent le moins ou qui ne nous apportent plus de plaisir depuis belle lurette. En constatant les bienfaits que ça nous apporte de dire non, on sera tentée de le faire davantage... Et on se rappelle en tout temps, durant la période des fêtes, qu'on a le droit de décliner une invitation. Ce sont des vacances après tout!

Noël me cloue aux fourneaux!

Un temps des fêtes réussi, ça se passe beaucoup à table! Menus festifs, plats réconfortants, desserts décadents, on veut mettre la gomme pour faire le bonheur de nos invités. Mais attention de ne pas y laisser sa santé mentale...

  • On élabore notre menu dès novembre et l'on évalue en même temps nos besoins matériels pour ne pas manquer de chaudrons ou d'espace sur la cuisinière et dans le four au moment de la cuisson des plats.
  • On demeure réaliste quant à nos objectifs, nos forces et nos faiblesses. Si l'on n'est pas du type aventurière, on s'abstient d'essayer une nouvelle recette, le jour venu. Ça nous évitera bien du stress et sûrement des déceptions.
  • Plutôt que de cuisiner des bouchées pour faire patienter les invités jusqu'au repas, on prépare un plateau dégustation composé de pâtés, de charcuteries, de saumon fumé, etc.
  • On prévoit dans notre menu des plats pouvant être faits à l'avance et réchauffés à la dernière minute. Des accompagnements attendant sagement au frigo nous permettront de nous concentrer sur le plat de résistance sans perdre la tête.
  • Pour réduire les préparatifs du repas au minimum, on mise sur les braisés et les confits. La raclette et la fondue sont aussi de bons choix. Ces repas sont non seulement gourmands, mais ils nous permettent de prolonger le temps passé à table et de réduire au minimum la quantité de vaisselle utilisée.
  • La solution parfaite: le potluck! Chacun des invités apporte un plat qu'on partage. Pour égayer le tout, on donne une thématique qui guidera le choix des plats: un pays, une lettre, une couleur, etc.
À LIRE AUSSI: Potluck: quelques règles de savoir-vivre

 

Noël vire toujours à la chicane

Vieilles rancunes, conversations qui s'enflamment, personnalités toxiques... les festivités de Noël nous obligent parfois à jongler avec des relations familiales tumultueuses qui risquent de gâcher nos fêtes. Comment éviter ça et rester sereine?

  • En chicane avec notre belle-soeur? On peut préparer le terrain en lui envoyant un courriel pour demander une trêve ou tenter une réconciliation. L'écrit nous permettra de peser nos mots et d'éviter les élans émotifs.
  • Plus il y a d'invités, plus il est possible d'éviter les personnes désagréables, comme la cousine narcissique ou le beau-père qui fait des blagues déplacées. Sinon, on met de l'eau dans notre vin et on s'intéresse à ces personnes en leur posant des questions sur leur travail ou le sport qu'elles pratiquent. Leurs réponses pourraient nous surprendre!
  • Lorsque la discussion s'envenime autour de la politique, du sport ou de l'argent, on s'éclipse pour jeter un coup d'oeil aux enfants ou pour aller donner un coup de main en cuisine. On préservera notre calme tout en rendant service!
  • Rien ne nous oblige à participer à une réunion de famille qui risque de déraper. Toutefois, si l'on décide de rester à la maison ou de partir dans le Sud, on aborde la question à l'avance avec nos proches, afin d'atténuer le choc et le sentiment de rejet que notre décision peut provoquer. On en profite pour leur proposer une solution de rechange qui nous conviendra davantage.

Noël me ruine

Noël coûte cher. Malgré les bonnes intentions, il n'est pas rare qu'on se laisse prendre dans le tourbillon de la consommation et que la facture totale soit plus élevée que prévu. Comment ne pas trop ouvrir les cordons de sa bourse?
  • Avant de commencer les achats des fêtes, on établit notre budget en pensant à l'ensemble des dépenses à venir: cadeaux, vêtements, alcool, nourriture et décorations.
  • Plus on s'y prend à l'avance, moins on risque de succomber aux achats impulsifs ou aux emplettes de dernière minute qui nous obligent à défoncer notre budget. Si l'on est organisée et que notre espace le permet, on répartit l'achat des cadeaux de Noël sur 12 mois. Non seulement prend-on de l'avance, mais ça nous permet aussi de profiter des périodes de soldes.
  • Si l'on veut respecter notre budget, il est conseillé de dresser la liste des cadeaux à acheter et de fixer des montants maximum. On ne trouve pas? Alors on change d'idée cadeau. On tenait vraiment à ce présent fantastique? Alors on raie quelqu'un de notre liste. Oui, c'est radical... Mais non, Noël ne sera pas ruiné si l'on choisit l'option la moins chère et, oui, la santé de notre budget mérite qu'on fasse ces choix.
  • Si l'on peine vraiment à éviter de succomber aux tentations, une solution draconienne: laisser nos cartes de crédit à la maison. Il n'y a rien comme de payer en argent comptant pour tenir nos dépenses à l'oeil.
  • La parenté vient réveillonner? On peut opter pour un menu pas trop cher, proposer un potluck, recevoir en soirée avec quelques bouchées... Il est possible de le faire sans dépenser une fortune, même si ça implique parfois de repenser certaines traditions (et de combattre notre envie d'épater la galerie...).
 

Pour leurs précieux conseils, merci à Jonathan Garnier, chef et copropriétaire de la Guilde culinaire, à Montréal, Valérie Gosselin, psychologue et fondatrice de la clinique Amis-Maux à Québec, Geneviève Langlois, agente de développement et conseillère budgétaire à l'ACEF Rive-Sud de Québec, Sophie Legault, organisatrice professionnelle et auteure du livre Vaincre le désordre dans sa tête et dans sa maison et Nadine Ménard, créatrice d'événements et fondatrice de la boîte Suite 22 Événements.

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