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Mon fantôme d'amour: pourquoi est-ce si difficile de rencontrer l'âme soeur?

Pourquoi est-ce si difficile de rencontrer l'âme soeur?

� iStockphoto Photographe : � iStockphoto Auteur : Coup de Pouce

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Mon fantôme d'amour: pourquoi est-ce si difficile de rencontrer l'âme soeur?

Si la difficulté à rencontrer l’âme sœur venait d’amours contrariées ou d’un attachement à un amour de jeunesse interrompu par un départ inexpliqué?

Qu'il s'agisse d'une adoration platonique non déclarée pour un ancien camarade de classe ou d'une idylle amoureuse à laquelle les aléas de la vie, les parents, une dépendance ou la distance ont mis un terme, 10 ou 20 ans plus tard, cet amour de jeunesse envahit toujours notre espace mental. La mentore amoureuse et auteure du livre Autodiagnostic amoureux, Bénédicte Ann, fait le point sur ces fantômes d'amour qui nous hantent.

Pourquoi tant de gens chérissent-ils un fantôme d'amour en secret?

En formant un couple avec son fantôme, on s'évite des désillusions. Chérir en silence un être du passé nous nourrit. On en tire deux avantages: on biberonne à la demande un lait délicieux (le souvenir) et on se protège d'un éventuel rejet. On peut même vivre avec un partenaire, être marié, avoir des enfants et se réfugier mentalement dans cette relation fictive. S'endormir en se disant que quelqu'un, quelque part, nous est destiné, c'est réconfortant. Avoir un fantôme qui nous comble nous permet de tolérer une personne qui ne nous satisfait pas.

Est-on toujours conscient de vivre avec un tel fantôme?

Non. C'est souvent en effectuant le bilan, en analysant son CV sentimental, qu'on fait apparaître son fantôme. On comptabilise tous les partenaires importants de sa vie et on réalise qu'il y en a un ou une qui est mythique. Quand on dit avoir fait le deuil de son passé, de qui parle-t-on exactement? De son ex-conjoint, du père de ses enfants ou de l'être qui nous a brisé le cœur alors qu'on était jeune adulte?

Comment savoir si on est dépendant de son fantôme?

Dans un premier temps, on doit prendre conscience de la présence du fantôme et avoir le désir de ne plus se raconter d'histoires. La prochaine relation pourra alors s'amorcer sur des bases beaucoup plus saines. Est-ce qu'on garde inutilement des objets qui lui appartenaient? Pense-t-on à lui ou à elle une fois par jour ou plus? Se remémore-t-on le passé en se disant qu'on aurait dû se comporter de façon différente?

Aurions-nous tous un fantôme sans le savoir?

Pas nécessairement. Quand on est dépendant d'un fantôme, c'est qu'on revit les événements de l'enfance en quelque sorte. Il constitue un refuge. Par exemple, nous hante-t-il parce qu'on cohabite avec quelqu'un qui nous frustre, comme nos parents l'on fait? Si on vit dans l'attente de cette personne, est-ce parce que, plus jeune, on recherchait la reconnaissance d'un parent? Ce fantôme qu'on attend depuis toujours nous empêche-t-il de rencontrer un partenaire de façon à nous permettre de demeurer loyal à un parent?

Croyez-vous que les réseaux sociaux comme Facebook facilitent la résurrection de ces amours fantômes?

Par ces réseaux, certains retrouvent d'anciennes flammes, s'unissent et s'aiment, mais d'autres réalisent qu'il ne s'agissait que de fantômes, que tout est terminé.

Si l'occasion se présentait, devrait-on renouer avec son fantôme et vivre cette histoire?
Souvent, ce partenaire du passé n'existe pas vraiment. Son souvenir a été revisité par la mémoire, qui n'a sélectionné que les bons moments de la relation. Il s'agit davantage d'un modèle d'homme ou de femme idéalisé, et non pas de la personne réelle.
Pour être heureux en amour, vous dites qu'il faut se débarrasser de son fantôme. Comment faire?

Dans mon livre, je propose de couper le lien par des actions concrètes. Dans un premier temps, on doit prendre la décision de faire fuir son fantôme. Ensuite, on réduit les contacts, s'il y en a encore, on pardonne (à soi-même ou à l'autre) et on accomplit un exercice symbolique.

Quel type d'exercice symbolique?

On peut écrire une lettre dans laquelle on parle de soi: «Jean, aujourd'hui, je m'autorise à rencontrer un homme que j'aimerai et qui m'aimera dans la durée, et ce, à partir de telle date, ou avant 2013. Je te pardonne de m'avoir laissée sans explications, ou encore, je me pardonne de ne pas avoir été vers toi.» On se rend dans un endroit symbolique pour la relation, on lit la lettre à haute voix et on la brûle. L'idée est de poser un acte concret pour passer à autre chose.

  

Pour aller plus loin:

ANN, Bénédicte. Autodiagnostic amoureux - Je me réconcilie avec moi-même. J'analyse mon CV sentimental. Je trouve le bon partenaire de vie, Éditions de l'Homme, 2012, 192 pages.

  

Lire aussi: La rupture au masculin et La rupture au féminin
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