Argent et consommation

Vivre une faillite et s'en remettre

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IStock Photographe : IStock Auteur : Coup de Pouce

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Vivre une faillite et s'en remettre

L'accumulation de vos dettes vous empêche de dormir et vous ne possédez pas les moyens de vous en acquitter? Après une consultation budgétaire avec un syndic de faillite ou un conseiller budgétaire d'une association coopérative d'économie familiale (ACEF), la faillite apparaît peut-être comme la solution à vos cauchemars. Vous voilà soulagé? Pas tout à fait, cette pratique qui vous libère de vos dettes a aussi des contreparties.

Faire faillite n'est pas rare au Québec. Chaque année la province enregistre 30 000 faillites personnelles. « La plupart des gens dépensent leur revenu au complet, n'épargnent pas et utilisent le crédit à la consommation comme bouée de sauvetage en cas d'imprévu », déplore Anne-Marie Millaire, conseillère budgétaire de l'ACEF de l'Est de Montréal. Ce sont justement les imprévus tels qu'une séparation, une maladie ou une perte d'emploi qui entraîne la faillite en créant une importante hausse des dépenses de manière inattendue.

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Le rôle du syndic de faillite

Le processus de la faillite commence dans le bureau du syndic avec qui l'on dresse un bilan budgétaire: revenus, dépenses, actifs et dettes sont passés au crible. « Nous envoyons aux créanciers un avis de faillite et à partir de ce moment, ils doivent uniquement communiquer avec nous. Pour le débiteur, c'est la paix d'esprit retrouvée », explique Éric Lebel, syndic et associé chez Raymond Chabot Grant Thornton. Deux autres consultations budgétaires avec le syndic seront nécessaires pendant la période de la faillite.

La faillite peut durer de neuf à 36 mois, en fonction du revenu et dépendamment s'il s'agit d'une première ou d'une deuxième faillite. Pendant cette période, une partie de votre salaire peut être ponctionnée pour éponger vos dettes. Si votre salaire net excède le montant du coût de la vie déterminé par le surintendant des faillites (1836 $ pour un célibataire, 2286 $ pour un couple), vous devrez verser la moitié de cet excédent chaque mois. Par exemple, un célibataire qui gagne 2836 $ par mois devra payer 500 $, soit la moitié de l'excédent de 1000 $.

La liquidation de certains biens peut servir à payer une partie des dettes, mais les biens essentiels comme les meubles ou les instruments de travail ne sont pas saisissables. Les REER ne peuvent pas être saisis, à part les cotisations des douze mois précédant la faillite. Par contre, la voiture et la maison peuvent être liquidées, mais seulement si la majeure partie de la somme est payée. Au final, d'après Éric Lebel, il n'y a aucun actif à vendre dans 85 % des dossiers. Anne-Marie Millaire de son côté, voit aussi très peu de liquidation.

Se remettre d'une faillite

Au terme de la période de faillite, on est libéré de nos dettes. Par contre, les montants dus à l'aide sociale, les amendes ou les fraudes ne s'effacent pas. La faillite sera inscrite au dossier de crédit pendant sept ans (14 ans dans le cas d'une deuxième faillite), il sera donc plus difficile d'obtenir du crédit. Mais, il est aussi possible de se refaire plus rapidement. « Pour rétablir son crédit, il faut emprunter de nouveau, placer cette somme, puis payer le prêt pendant trois ans », conseille Éric lebel. De cette manière, notre banquier verra à notre dossier une cote R1 (paiements effectués dans les 30 jours d'échéance) à côté de notre faillite, ce qui a des chances de l'influencer positivement dans le cadre de la demande d'un prêt.

Finalement, il faut absolument changer ses habitudes selon Éric Lebel. « Il faut cesser d'acheter maintenant pour payer plus tard », martèle-t-il. À l'origine d'une faillite, il y aurait aussi beaucoup de fausses croyances. « Les gens pensent qu'il faut toujours rembourser en priorité la dette la plus élevée, alors que c'est le taux d'intérêt qu'il faut surtout considérer, peu importe la somme », explique Anne-Marie Millaire. À quand des cours d'éducation au crédit?

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Saviez-vous que?

L'endettement moyen des ménages canadiens atteint 147 % de leur revenu annuel brut, ce qui veut dire que chaque ménage doit 96 000 $. La somme s'élève à 25 000 $ si on soustrait le prêt hypothécaire.

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