Argent et consommation

10 faits sur notre relation à l’argent

10 faits sur notre relation à l’argent

  Photographe : istockphoto.com

Argent et consommation

10 faits sur notre relation à l’argent

Coup de pouce a mené un sondage pour sa voir quel rapport les femmes ont à l’argent. Analyse des résultats et conseils de nos experts pour enfin prendre nos finances en main.

1. L’argent, c’est plate!
27% des répondantes n’ont aucun plaisir à gérer leur argent et leur sécurité financière.

«Pas surprenant: il n’y a rien de plaisant là-dedans, pour personne! lance Pierre-Yves McSween. Mais pour s’aider à le faire quand même, j’aime rappeler que ne pas s’intéresser à nos finances, ce n’est pas seulement irresponsable, c’est carrément dangereux pour notre future indépendance financière. Surtout, il faut se rappeler que le soi d’aujourd’hui et le soi de demain, c’est la même personne! C’est de nous-même qu’on s’occupe quand on prépare notre retraite.»

Comment procéder quand on hait ça? En se simplifiant la vie!

  • On en fait le plus possible de la maison, sur internet, à un moment fixe, chaque semaine, pour créer une habitude (on se prépare un cappuccino pour adoucir la tâche!).
  • On automatise tous les paiements possibles: hypothèques, taxes, paiement des factures, etc.
  • On crée deux boîtes de courriel pour gérer les factures électroniques: celles à payer et celles qui sont déjà payées. On met aussi en place un système de classement fonctionnel (mais simple!) pour les factures reçues par la poste.
  • On fait prélever un montant chaque semaine (ou chaque paie) directement de son compte, pour épargner sans y penser.
 
2. L’argent, on n’en a pas assez!
36% des femmes sondées vivent de paye en paye.

On a de la difficulté à tenir sa tête hors de l’eau? C’est peut-être parce qu’on gagne trop peu d’argent, mais le plus souvent, c’est le signe que notre niveau d’endettement est trop élevé. «Attention aux mauvaises habitudes de consommation, dit Peter Tsakiris. Les gens ont peu de retenue, car ils veulent et peuvent tout acheter maintenant, et payer plus tard! Souvent, ils ont beaucoup de cartes de crédit. Les systèmes de points de récompense ont un effet pervers. Ils poussent les gens à utiliser de plus en plus leurs cartes parce qu’on a l’illusion que l’argent est là, à notre disposition.»

Comment freiner les achats impulsifs?

  • On n’a pas plus d’une carte de crédit... malgré les offres alléchantes.
  • Si on a du mal à contrôler nos achats, on laisse la carte de crédit à la maison et on paie comptant ou avec la carte de débit.
 
3. L’argent, c’est du travail!
51% des répondantes s’occupent elles-mêmes du budget familial, et 36% partagent cette tâche avec leur partenaire.

En amour, on ne compte pas? Archifaux! On doit discuter d’argent. Selon Hélène Belleau, en couple, on parle, bien sûr, des dépenses quotidiennes, mais peu de notre mode de gestion.

Quelles questions devrait-on se poser au sujet de l’argent dans notre couple?

  • À qui appartient l’argent? On observe: les sources de revenus du couple, l’apport de chacun, l’écart entre les revenus, etc.
  • Qui a accès à l’argent? On observe: l’accès des deux conjoints à l’argent et aux comptes, la liberté de chacun, etc.
  • Qui s’occupe de l’argent au quotidien? On observe: la gestion au quotidien des dépenses, des transferts et des paiements, qui juge des priorités, qui tient le budget, qui fait les transactions, etc.
  • Qui a le pouvoir de l’argent? On observe: le partage du pouvoir de négociation, qui est la personne qui tranche et prend la décision finale, qui a le droit de veto sur les plus grosses dépenses, etc.
 
4. L’argent, ça en prend dans un bas de laine!
Près de 45% de nos répondantes n’ont pas d’argent de côté ou à peine assez pour remplacer un appareil électroménager qui casse.

Comment se créer un coussin financier en trois étapes

1. Payer ses dettes les plus chères en premier. «Il ne sert à rien d’épargner 20$ à chaque paye si on paie du 22% d’intérêt sur notre carte de crédit», souligne Peter Tsakiris.

2. Avoir une marge de crédit personnelle. «En attendant de se faire un coussin, les gens devraient disposer d’une marge de crédit personnelle», propose Micheline Soucy. En effet, ce montant préapprouvé auquel on peut avoir accès rapidement nous permet de parer aux imprévus... à condition de ne jamais y toucher autrement.

3. Évaluer ce qu’on peut vraiment se payer. Quitte à faire de gros changements de vie... comme vendre la deuxième voiture, le chalet ou même la maison. «Être à loyer permet de contrôler les dépenses. Une maison, c’est aussi des taxes, des frais de condo, une hypothèque, des imprévus... mais aussi des rénos et des améliorations qui n’en finissent plus si on ne fait pas attention! C’est à nous de vivre selon nos moyens. Et si nos moyens n’incluent pas l’accès à la propriété, alors on prend les décisions en conséquence», rappelle Micheline Soucy.

 

5. L’argent, on en doit parfois plus qu’on en a!
25% des femmes sondées ont des dettes hors hypothèque plus importantes que leurs économies.

«Parfois, on n’a juste pas assez d’argent. Il y a aussi certaines périodes de notre vie où on est plus endettés!» constate Hélène Belleau. Les raisons sont multiples: instabilité en début de carrière, dettes d’études, achat de la première maison, perte d’emploi, tendance à être trop dépensière, etc. Toutefois, nul besoin de se blâmer à outrance. On passe à l’action pour réorganiser notre partage des dépenses, revoir notre mode de gestion et entreprendre un redressement de nos finances.

Quel est le premier pas à faire si c’est notre cas? Quantifier clairement les entrées et les sorties d’argent pour avoir un tableau clair (même si c’est un peu traumatisant) de notre situation. Ce n’est pas le moment de jouer à l’autruche! Ensuite, il est primordial de prioriser les dépenses en évaluant la nécessité de chacune.

Attention: l’augmentation des revenus n’est pas nécessairement la solution. «Souvent, on dépense autant, et à la fin de l’année, il ne nous en reste pas plus. Il faut plutôt travailler sur soi et sur les habitudes de consommation pour rééquilibrer le tout», note Annie Létourneau.

 

6. L’argent, c’est tabou!
Une femme sondée sur trois n’est pas à l’aise à l’idée de dévoiler son salaire.

Véritable tabou social, l’argent serait même associé à la corruption et à la dispute (en cas d'héritage ou de séparation). Considérant ces faits, on comprend mieux notre réticence à parler de notre chèque de paye. «Notre salaire représente nos efforts et notre travail, et peut même devenir un symbole de pouvoir... ou de faiblesse! C’est souvent pour cette raison qu’on a une certaine pudeur à le révéler.» estime Pierre Faubert.

Dévoiler son salaire peut en effet susciter de l’envie et de la jalousie. On n’a qu’à penser à ce qui se produirait si on révélait son salaire à ses collègues. Bonjour les comparaisons... et l’éveil de frustrations! Pourtant, moins de tabous sur les salaires permettraient peut-être de réduire les iniquités salariales. Qui sait, si on ne serait pas en meilleure position au moment de négocier notre salaire?

 
7. L’argent, c’est stressant!
59% des répondantes l’incluent dans leurs trois principales sources de stress.

L’argent, c’est plus que... de l’argent! Selon Pierre Faubert, une grande valeur émotive y est attachée. Et encore plus pour les femmes qui l’associent à la sécurité, la base même de la pyramide de Maslow qui hiérarchise les besoins humains.

Si l’argent reste une préoccupation, peu importe nos revenus, c’est qu’il est souvent relié à une expérience de notre passé. «L’argent peut être une préoccupation peu importe nos revenus et souvent reliée à une expérience déjà vécue, qui peut même remonter à notre enfance», note Pierre Faubert. Mais tout stress n’est pas nécessairement néfaste; c’est aussi signe que l’argent est important pour soi et qu’on s’en occupe!

 
8. L’argent, c’est plate (bis)!
35% des répondantes ne s’intéressent pas du tout à l’actualité financière.

Pourquoi s’informer? pour…

  • mieux comprendre la réalité économique de notre milieu... et de notre famille.
  • devenir plus critique. D’un côté personnel, on prend de meilleures décisions! À plus grande échelle, on devient une meilleure citoyenne.
  • être moins stressée. Quand on connaît peu quelque chose, on vit davantage de stress; on a peur de se faire avoir, de ne pas être à la hauteur, de ne pas prendre la bonne décision, etc.
 
9. L’argent, c’est notre affaire, surtout quand on vit seule!
27% des répondantes gèrent seules leurs finances.

En solo? quatre trucs pour tout gérer sans s’essouffler.

1. Dresser le bilan. Connaître notre actif et notre passif (nos biens et nos dettes) est le point de départ. «Parfois, on doit faire le deuil d’un certain train de vie», rappelle Micheline Soucy.

2. Faire un budget. «Si on ne met pas noir sur blanc nos dépenses et nos obligations, il est difficile de faire des ajustements», note Micheline Soucy.

3. Trouver un bon accompagnateur. On ne reste pas seule, autrement le stress augmente! Il est important de se trouver un conseiller financier qui va nous guider.

4. Chasser la honte. On n’a pas à avoir honte de nos finances ou à se sentir mal parce qu’on a peu de connaissances. Un conseiller financier n’est pas là pour nous juger, mais pour nous accompagner.

 
10. L’argent, c’est aussi pour la retraite!
73% des répondantes investissent dans des REER.

La planification de la retraite devrait commencer plus tôt surtout parce que l’espérance de vie des femmes dépasse 80 ans et que leur nombre d’années sur le marché du travail est moindre que celui des hommes. «Avec les grossesses et la conciliation travail-famille, elles diminuent leur temps de travail et, du coup, les cotisations à leur régime de retraite. Ces contrecoups de la maternité, ce sont elles qui en paient la facture!» constate Hélène Belleau. Malheureusement, beaucoup de femmes ont plutôt tendance à reporter la planification de leur retraite, mais vivent quand même avec l’angoisse de ne pas avoir assez d’argent pour assurer leur avenir. Comment y remédier? «Elles pourraient trouver un accord avec leur conjoint pour compenser durant ces années où elles travaillent moins (ou pas!), acheter des REER à deux, etc.», suggère la spécialiste.

 

 
Nos experts
  • Hélène Belleau, professeure agrégée au Centre urbanisation culture société de l’INRS et coauteure du livre L’amour et l’argent: Guide de survie en 60 questions (Les éditions du remue-ménage, 2017)
  • Pierre Faubert, psychologue
  • Annie Létourneau, coach personnelle et auteure du livre Les femmes, le succès et l’argent (Les Éditions Québec-Livres, 2010)
  • Pierre-Yves McSween, comptable professionnel agréé, chroniqueur et auteur du livre En as-tu vraiment besoin? (Guy Saint-Jean éditeur, 2016)
  • Micheline Soucy, fiscaliste et planificatrice financière
  • Peter Tsakiris, actuaire et planificateur financier

Notre sondage a été effectué sur le web au début de janvier 2017. Plus de 750 femmes, majoritairement âgées de 24 à 64 ans l’ont rempli. Parmi les répondantes, 64% ont terminé des études universitaires et 40% ont un revenu familial de 100 000 $ et plus.

 

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