Grossesse

Première grossesse: des femmes témoignent

Première grossesse: des femmes témoignent

Auteur : Coup de Pouce

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Première grossesse: des femmes témoignent

Qu'on la vive dans la spontanéité de ses 20 ans ou dans la maturité de ses 40, la maternité représente une étape majeure dans la vie d'une femme. Voici comment six d'entre elles l'ont vécue.

Dans la vingtaine

Une adaptation naturelle
Estelle Morin, 28 ans. Maman d'Éloïse (5 ans), Laurence (3 ans), Cédric (1 an) et d'un petit dernier prévu, pour septembre 2008.

«La boutique de maternité (La Mère Hélène, à Lasalle) que j'ai ouverte a été mon premier bébé. Il n'était donc pas question que je la laisse aller. Mais à chaque femme enceinte qui entrait, j'avais hâte que ce soit mon tour! Et puis, c'est arrivé… Tout au long de ma grossesse, je me suis sentie en pleine possession de mes moyens. Je ne me suis pas vraiment questionnée quant au fait d'être enceinte alors que j'étais encore très jeune. En fait, ce n'est qu'au moment d'accoucher que j'ai réalisé que j'étais vraiment plus jeune que les autres mamans! Cependant, sans doute parce que j'étais déjà une entrepreneure, je me sentais déjà "ailleurs", comparativement aux autres filles de mon âge. D'ailleurs, l'aspect le plus difficile de la maternité a été de perdre mon cercle d'amies. Nos vies étaient rendues vraiment trop différentes. Elles voulaient bien entendre parler de mon bébé pendant une ou deux heures, mais la semaine suivante, elles avaient l'impression d'entendre le même discours sur les couches et l'allaitement!

Aussi, avec le bébé qui vieillit, tu reçois de moins en moins d'invitations et quand tu es de la fête, tu n'es pas sûre si c'est vraiment ta place. Les intérêts changent. Ça m'a amenée à me faire d'autres amies avec des activités liées aux enfants, comme les cours de massage pour bébé, par exemple. Dernièrement, mon chum et moi sommes sortis avec des amis dans un bar. On s'est vite demandé ce qu'on faisait là! On ne connaissait plus les chansons, les derniers trucs à la mode, etc. Comme femme d'affaires, j'ai encore plein de projets. La clé pour moi actuellement, c'est que j'ai une nounou à la maison. En tant que propriétaire, manquer une journée de travail est très coûteux. Et puis, je me suis fixé des moments pour voir mes enfants: je débute tôt ma journée, et je ferme boutique à 17 h. Je crois que l'avantage d'avoir un enfant quand on est jeune est qu'on a moins l'impression de se priver. Lorsque je suis tombée enceinte à 22 ans, on n'avait pas grand-chose: pas de dépenses importantes, pas beaucoup de temps passé juste ensemble, mon conjoint et moi… On s'est donc adaptés naturellement.»

Un bonheur qui prend le dessus sur les craintes
Mélanie Labelle, 29 ans. Future maman de Louis.

«Devenir maman, c'est avant tout une grande joie, au point où il est difficile de trouver les mots pour bien exprimer ce que je ressens. Je suis super heureuse, mais en même temps un peu inquiète face aux changements et aux nouvelles responsabilités que ça va amener. En fait, je crois que cette peur est davantage liée à l'inconnu, à une certaine perte de contrôle sur ma vie. Mais ce n'est pas négatif. Le bonheur que j'ai d'être enceinte, de sentir mon bébé bouger dans mon ventre, de vivre ça avec mon chum, dépassent largement les craintes que je peux avoir. Je n'aurais pas voulu tomber enceinte avant parce que j'avais envie d'avoir une certaine stabilité professionnelle, d'avoir atteint les objectifs que je m'étais fixés. Cela dit, je crois qu'on n'est jamais prête à 100 %, il faut juste se lancer à un moment donné! Je n'ai pas peur que le fait d'être mère m'empêche d'avancer par la suite.

J'ai la chance d'avoir autour de moi des exemples de femmes qui ont eu des enfants et qui ont été capables, non seulement de concilier travail et famille, mais aussi de progresser dans leur carrière. De plus, l'entreprise pour laquelle je travaille est ouverte d'esprit et soutient les valeurs familiales. La chose que je trouve agréable, c'est que je peux partager mon expérience avec plusieurs de mes amies qui en sont aussi à fonder leur famille.»Dans la trentaine

Se sentir plus femme que jamais
Geneviève Beauchamp, 31 ans. Future maman d'un petit garçon qui s'appellera probablement Loïc.

«Je suis avec mon conjoint depuis l'âge de 18 ans. Nous avons attendu avant d'avoir notre premier enfant, car nous voulions vivre des choses avant. La vingtaine a été consacrée à nous deux, pour voyager, atteindre nos objectifs de carrière, etc. Notre âge butoir pour acheter une maison et fonder une famille, c'était 30 ans. Cela a pris un peu plus de temps, car je ne suis devenue enceinte qu'après un an et demi d'essais. Mais les choses sont bien ainsi et je vis une très belle grossesse.

J'étais un peu inquiète au début par rapport aux répercussions que la maternité pourrait avoir sur ma carrière, entre autres parce que j'évolue dans un milieu plutôt masculin. Heureusement, je trouve que les choses ont évolué et que les employeurs se montrent plus ouverts sur les questions de conciliation travail-famille. Mon patron, par exemple, attend son troisième enfant, alors il sait très bien ce que ça implique. De plus, personne ne m'a mis de pression quant à mon retour, et on m'a rassurée sur le fait que je retrouverais ma place. Et déjà, je sais que j'aurai accès au télétravail. Dans mon cercle d'amies, je suis probablement la dernière à être enceinte. J'ai donc eu la chance d'hériter de plein de choses: parc, poussette, lit d'enfant, etc. J'ai aussi eu droit à plein de conseils. Un désavantage toutefois: les prénoms que j'aime sont déjà pris! Je trouve que la maternité me permet de me réaliser pleinement comme femme. C'est une chance que nous avons de vivre ça, c'est quelque chose de magique. Ce qu'on vit en dedans de soi, sentir son bébé pendant neuf mois, fait qu'on se sent vraiment femme.»


Des changements inattendus
Natasha Olivier, 34 ans. Maman de Philippe (2 ans et demi).

«Je suis devenue maman lorsque le timing et les conditions étaient propices. J'étais arrivée à un échelon intéressant dans ma carrière, et j'avais atteint une certaine stabilité dans ma vie. J'envisageais éventuellement une réorientation de carrière, mais je me disais que me lancer dans cette voie aurait retardé beaucoup mon projet de fonder une famille et c'était celui-là que j'avais envie de prioriser. Je me sentais prête et mon conjoint aussi.

Je savais que je pourrais aisément reprendre mon travail là où je l'avais laissé et ce fut le cas. Dans mon cercle d'amies, j'ai été la première à être enceinte et ç'a changé quelque peu la donne. Dès que tu sais que tu es enceinte, ta vie change. On a de nouvelles préoccupations, de nouveaux sujets de conversation avec les amies, etc. C'est sûr que lorsqu'elles ne se sentent pas concernées, un certain fossé se crée. Heureusement, plusieurs ont eu des enfants à leur tour, et nos priorités sont de nouveau similaires. Un enfant, ça change une vie! Malheureusement, mon couple n'a pas survécu à ce passage. Chacun a sa façon de s'adapter à cette nouvelle situation, mais ça ne fonctionne pas sur tous les plans, et on s'est séparés deux ans après la naissance de notre fils. Cela dit, je ne regrette pas du tout cette décision. Elle était pleinement assumée. Un enfant, c'est un amour tellement incroyable et inconditionnel. Je n'étais pas une fille très maternelle, du genre qui adore tous les bébés, mais la minute où j'ai reçu mon fils sur mon ventre après l'accouchement, j'ai compris ce qu'était l'instinct maternel! Le lien s'est créé automatiquement, c'est une sensation qui m'a transportée! Et on dirait que ç'a même renforcé les liens avec mes parents, qui étaient déjà excellents.»Dans la quarantaine

La maturité bénéfique à l'enfant
Domenica Filleti, 41 ans. Future maman d'un premier garçon.

«Plus jeune, avec les études, la carrière et les voyages que je voulais faire, disons que la grossesse ne faisait pas partie de mes plans immédiats. De plus, j'ai rencontré mon âme sœur plus tard dans la vie… mais ça valait la peine d'attendre! Aujourd'hui, nous attendons notre premier enfant, moi à 41 ans et lui, à 43. Je vis une très belle grossesse. On a décidé d'avoir un enfant et, deux mois plus tard, j'étais enceinte.

Le fait que je sois en bonne santé, que je mange bien et que je fasse du sport y ont certainement contribué. Personnellement, je crois que je peux apporter plus à mon bébé grâce à ma maturité et à mon expérience de vie. Je suis mieux installée pour accueillir un enfant, par exemple, parce qu'on a déjà une maison. Je préférais avoir cette sécurité pour vivre le plus sereinement possible cette expérience, qui est un cadeau de la vie. Et puis, j'ai l'impression d'avoir beaucoup profité de mon temps avant pour faire des sorties, de longs voyages, etc. Aussi, je n'ai pas de regrets de passer plus de temps à la maison. Je suis prête à être maman. Physiquement, j'ai encore autant d'énergie qu'à 25 ans. Je pense que le destin a bien fait les choses. Et de nos jours, comme on vit plus longtemps, l'écart d'âge avec mon enfant ne me préoccupe pas. Je ne m'inquiète pas non plus du retour au boulot. Je me dis qu'avec l'expérience que j'ai, j'arriverai toujours à me trouver quelque chose. D'autant plus qu'avec la diminution de la main-d'œuvre (attribuable au vieillissement de la population), les employeurs devront se montrer de plus en plus conciliants envers les parents. D'ailleurs, si tout va bien, on ne fermerait pas la porte à concevoir un autre enfant ».

Une expérience au-delà de nos attentes
Louise Marchand, 51 ans. Maman d'une fille qui a maintenant 9 ans.

«J'ai eu ma fille à 42 ans et ce fut une très belle expérience, calme et sereine. J'avais bien sûr lu tous les ouvrages sur les risques potentiels liés à une grossesse tardive, mais je trouvais que ça ne correspondait pas à ce je vivais. Tout s'est déroulé normalement, sans aucun tracas. Le plus long fut plutôt de trouver l'homme avec qui avoir un enfant (rires)! En fait, avant 30 ans, je n'envisageais vraiment pas la maternité. Mes études en chirurgie maxillo-faciale étaient ma priorité. Je ne vois pas comment j'aurais pu faire ma résidence et élever un enfant. Ça aurait été tout à fait inapproprié.

Les premiers mois après l'accouchement ont été les plus difficiles puisque ma petite pleurait beaucoup et que je devais l'allaiter très souvent. Je n'ai pas eu de peine à retourner au travail, mais j'ai adapté un peu mon horaire. Je ne voulais pas que ma fille souffre de mon travail et du temps que j'y consacrais… quitte à froisser certains collègues. Malgré les petites difficultés, je considère l'expérience de ma grossesse très belle. C'est au-delà de ce que j'avais imaginé! Je pense que tant qu'on ne l'a pas vécu, on ne peut pas comprendre jusqu'à quel point attendre un bébé est un grand bonheur. En plus, avoir un enfant nous garde jeunes. On a envie de tout faire pour demeurer en forme, pour continuer à aller skier ensemble, faire de la musique, etc.»
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