Sexualité

La femme détient-elle plus de pouvoir sexuel?

Qui détient le pouvoir sexuel?

iStockphoto Photographe : iStockphoto Auteur : Coup de Pouce

Sexualité

La femme détient-elle plus de pouvoir sexuel?

Autrefois idolâtrée parce qu’elle donnait la vie, la femme fut ensuite contrôlée par l’homme pour préserver sa chasteté. Aujourd’hui, qui détient le pouvoir sexuel?

L'acte sexuel chez les adultes humains n'est plus destiné aux seules fins de la reproduction de notre espèce. L'avènement de la contraception a donné à la femme un contrôle et un pouvoir sur ses désirs de fertilité. Depuis, les moeurs sexuelles changent rapidement. 

Nos moeurs ne sont plus gérées par la religion, elles le sont par les médias et par le commerce lucratif du sexe, Bombardés que nous sommes d'images sexuelles, de vidéoclips chargés de chorégraphies érotiques, de pubs qui rendent un homme irrésistible en portant ce parfum devant des femmes modernes et avides de plaisir sexuel, ayant à la main, un verre d'alcool sur glace... Les hommes, comme les femmes, sont maintenant des objets de consommation sexuelle. Est-ce cela l'égalité des sexes?

Séduction, désir et sexe: besoin de reconnaissance?

La sexualité n'est pas seulement un besoin physique, elle comble aussi des besoins psychologiques. Le besoin d'être valorisé en est un. Le besoin d'être reconnu comme objet de désir par l'autre peut être comblé par le sexuel de la séduction, jusqu'à la rencontre intime et génitale. 

Chacun se veut désiré par l'autre. Chacun exhibe ses attributs et cherche la reconnaissance de l'autre. L'homme et la femme, dans le couple que l'on nous vend, tiennent éperdument à leur rôle d'acteurs et se font leur cinéma... parfois avec la webcam. La femme participe à l'égocentrisme érotique, l'homme à la schizophrénie hédonique. Chacun de leur côté, ils échafaudent des fantasmes où ils sont, évidemment, irrésistibles.

En finir avec le besoin de l'autre... Et si c'était l'objectif d'utiliser l'autre comme on utilise un objet sexuel? De cette manière, on se protège du jugement de l'autre, puisqu'aucune valeur réelle ne lui est accordée. En prime, il y a une protection de garantie contre l'abandon. L'anxiété d'abandon est plus vive si l'autre est émotivement investi, elle est donc réduite s'il n'y a pas d'investissement émotif. Existe-t-il une manière plus rassurante d'éviter de souffrir de l'abandon, que celle de ne pas donner d'importance à l'autre? Le dilemme pourtant est que l'autre, même réduit au stade d'objet sexuel, reste indispensable pour atteindre le plaisir. 

L'hypersexualisation des ados: une protection contre le l'abandon?

L'hypersexualisation chez les adolescents serait donc une forme de protection contre le risque d'être abandonnés par l'objet d'amour. En baisant, sans aimer, les enfants du divorce trouvent leur compte: ils restent sexuels, confirment leur identité de femme ou d'homme, sans s'exposer au rejet vécu et(ou) qu'ils vivent toujours dans la famille éclatée. Nos adolescents sont fragiles puisqu'ils sont encore à forger la base de leur identité. L'importance qu'ils accordent aux jugements de leurs pairs dévoile un narcissisme vulnérable. Cela peut rendre difficile l'établissement d'une intimité affective, par crainte de l'abandon. Nous, adultes, qui sommes-nous pour les juger?  La musique, le cinéma, la mode ne sont-ils pas des entreprises d'adultes? D'une main, on encourage et de l'autre on punit, on moralise. 

Qui a donc le pouvoir sexuel?

Le pouvoir sexuel est-il du côté de la femme mariée qui daigne bien dire oui au lit, ou du côté d'un homme qui l'oblige car il refuse d'entendre un «non»?

Le pouvoir est-il du côté du jeune «ado-nis» qui soulève des dizaines de kilos et qui fait l'envie de l'homme andropausé, marchant sur son tapis roulant? Ou de la femme fatale, du haut de ses seize ans, qui fait  frustrer les garçons de sa classe, car elle n'a d'yeux que pour son prof de gym, aux cheveux sel et poivre? 

Tant qu'il y aura un «marché du désir», il y aura la force du désirable et l'exploitation du désiré, tous sexes confondus

Source

Crépault Claude, Protoféminité et développement sexuel – Essai sur l’ontogénèse sexuelle et ses vicissitudes, Presses de l’Université du Québec, Québec, 1986.

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