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Maux de tête: tension, mal de cou ou vraie migraine?

Maux de tête: tension, mal de cou ou vraie migraine?

? iStockphoto.com Photographe : ? iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

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Maux de tête: tension, mal de cou ou vraie migraine?

Mal de tête, céphalée de tension, mal de cou, migraine avec ou sans aura… Comment faire la différence?

Tout ce qui fait mal au dessus des épaules n'est pas nécessairement une migraine. Ce que l'International Headache Society (IHS) nomme «Tension-type headache» est une sorte de fourre-tout où sont regroupés des maux de tête autres que la migraine, la céphalée dite de tension aussi bien que le mal de cou, et dont les caractéristiques suscitent encore beaucoup de débats.

Depuis quand le mal de tête est-il présent, quelle est son intensité, est-il associé à de la fièvre ou des vomissements? Y a-t-il des troubles visuels associés? Quels sont les impacts de ce mal de tête sur les activités, le travail et la vie en société? Sur la question, un médecin a-t-il donné son avis, une infirmière a-t-elle mesuré la tension artérielle? Autant de questions qui servent à déterminer la nature du mal.

Autres types de maux de tête que la migraine

Les gens ont souvent tendance à assimiler tous les maux de tête à la migraine, mais il existe plusieurs autres types de maux de tête que la migraine.

Ceux qui se présentent tout d'un coup: par exemple, on peut subitement avoir mal à la tête lors d'un rhume ou parce qu'on s'est cogné la tête.

Pendant des mois ou des années, on peut aussi avoir régulièrement mal à la tête parce qu'on est tendu ou déprimé, ou parce qu'on souffre de glaucome ou de sinusite chronique; certains auront mal à la tête à cause d'un mauvais usage de médicaments, d'autres parce qu'ils souffrent d'une maladie plus rare appelée céphalée de Horton; enfin plusieurs souffriront de migraine, of course!

Mise à part cette foutue migraine dont on parlera plus loin, de toutes les entités reconnues pour donner périodiquement mal à la tête, il faut mentionner le mal de tête de tension, ou «céphalée de tension»: le «Tension-type headache».

Le mal de tête de tension

La société scientifique IHS, donne au «Tension-type headache», ou céphalée de tension, une définition à vous donner vraiment mal à la tête, regardez bien:  «Le mal de tête de tension est le mal de tête de type tensionnel épisodique de forme non fréquente ou fréquente, associé à de la douleur péricrânienne légère ou modérée, sans nausées ou encore de type tensionnel chronique ou probable avec tous les cas de figures, de durée ou de sévérité relatives». Je vous fais grâce du reste et de toutes les déclinaisons.

Pour les maux de tête explicables par la tension ou le stress, on intervient en permettant au patient de verbaliser sa douleur ou son conflit. Une hygiène de vie, des techniques de relaxation, au besoin un analgésique style acétaminophène ou une prise en charge continue par un psychologue sont tout indiqués.

Le mal de cou

Dans mon expérience, n'en déplaise aux psychologues, la majorité de ces maux de tête dits de tension présentent une composante de douleur cervicale, au cou donc.

Il y a une quarantaine d'années, Robert Maigne, un physiatre français, a décrit ces maux de tête qui prennent origine au niveau du cou et qu'il a qualifiés de «céphalée d'origine cervicale». Sa description définit et englobe très bien toutes les subtilités de l'IHS au sujet du «Tension-type headache». Et, en bonus, Maigne nous a donné des moyens pratiques de mettre en évidence l'origine et l'étendue de la douleur impliquée dans ce type de mal de tête.

Avec Maigne, nous dépassons le stade du repos, du retour sur soi ou de l'aspirine. Non pas qu'il y ait du mal à se faire du bien, mais parce qu'une intervention essentiellement concrète peut se faire soulageante. Un examen approprié de la tête et du cou nous permet, lorsque l'on applique les critères et la méthode d'examen de Maigne, de mettre en évidence la provenance et la projection de la douleur dans le mal de tête de tension d'origine cervicale.

Des traitements manuels, soit par manipulations selon la méthode de Maigne, soit par manipulations par un physiothérapeute utilisant une approche ostéopathique ou de médecine dite physique, permettent dans la grande majorité des cas de résoudre le problème douloureux.

 

La migraine

Pour bien comprendre à quel type de mal de tête nous avons affaire, il est important, d'abord, de bien comprendre ce qu'est la migraine, comme maladie. En effet, c'est en sachant tout sur la migraine qu'on peut mieux imaginer le reste. C'est la migraine qui ne peut pas se passer d'une intervention rapide, le reste passe ou peut toujours attendre un peu. La migraine a besoin qu'on sache la distinguer du mal de tête de tension ou de la douleur cervicale, a besoin qu'on la reconnaisse, sinon elle dégénère.

La migraine avec aura

Il y a d'abord la migraine avec aura. Ce type de migraine touche environ 20 % de l'ensemble des migraineux. La migraine avec aura est précédée ou accompagnée d'une aura. La migraine avec aura n'est pas systématique: les auras vont et viennent. On peut aussi avoir une aura sans mal de tête: c'est ce que l'on nomme «équivalent migraineux».

Le patient migraineux qui se présente au bureau suite à une première aura est souvent pris de panique: il craint l'accident vasculaire cérébral, surtout si son aura présente des symptômes sensoriels ou moteurs. Si l'aura est de nature visuelle, un patient peut croire qu'il est en train de perdre la vue... Il est très important de le rassurer sur le caractère essentiellement bénin et réversible de l'aura.

Qu'est-ce que l'aura?

Les adeptes des sciences paranormales vont tout de suite penser à un halo de lumière entourant la personne migraineuse... Non, c'est beaucoup plus prosaïque que ça! L'aura peut se présenter sous forme d'un événement soit visuel, soit sensoriel ou moteur.

Aura visuelle

L'aura visuelle est un phénomène lumineux qui se présente soit sous forme de points scintillants, soit sous forme de zigzags lumineux apparaissant d'un côté et progressant lentement vers le centre du champ visuel. En d'autres occasions, l'aura peut prendre la forme d'une perte de vision partielle qui commence aussi en périphérie et progresse vers le centre: ce que l'on nomme «hémianopsie». Ces phénomènes durent en moyenne de 15 à 60 minutes, rarement plus de 60 minutes, et précèdent la plupart du temps le mal de tête, ou se superposent parfois au début du mal de tête. C'est le type d'aura le plus fréquent.  

Aura sensorielle, aura motrice

Il y a aussi l'aura sensorielle qui se présente sous forme d'un engourdissement du visage ou d'un bras ou des deux en même temps. Le tout dure de 15 à 60 minutes. L'aura motrice, elle, se manifeste par des troubles d'élocution ou par la lourdeur passagère d'un membre. Il existe un type de migraine très rare nommée «migraine hémiplégique familiale», où la personne affectée devient complètement paralysée d'un côté durant plusieurs minutes, rarement plus d'une heure. Heureusement, cette paralysie est complètement réversible et sans séquelles.

Migraine sans aura

La migraine sans aura est tout simplement... une migraine sans aura. Comme la migraine avec aura, selon les critères de définition de l'IHS, la migraine sans aura dure de 4 à 72 heures et doit être accompagnée d'au moins deux des caractéristiques suivantes: localisation unilatérale au début, caractère pulsatile, intensité modérée à sévère et aggravée par l'exercice physique. De plus, un des symptômes suivants doit être présents: nausée et(ou) vomissement, photophobie et ou sonophobie (crainte ou intolérance à la lumière et ou au bruit). Souvent, aussi présente, l'on retrouve une grande sensibilité aux odeurs, particulièrement au parfum.

Prévenir les coups

Tension, mal de cou, migraine? La bonne caractérisation du type de mal de tête représente le gage le plus sûr de l'établissement d'un traitement efficace.

  

Lire aussi:  La migraine a-t-elle une origine génétique? et Comment prévenir la migraine.

Sources

«The International Classification of Headache Disorders.» 2e Édition. Cephalalgia 2004; 24 Suppl 1: 1-160.

 

BELLAVANCE, A., «Les céphalées d'origine cervicale: laisser sortir les démons.» Le Médecin du Québec, 2002; 37 (4): 113-121.

 

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