«Une patiente dont un des seins est cancéreux peut choisir de se faire retirer l'autre par mesure préventive», explique le Dr John Keyserlingk, chirurgien oncologue et directeur médical du centre du sein VM Médical. Une femme dont les antécédents médicaux révèlent de nombreux cas de cancer du sein pourrait aussi envisager une mastectomie préventive, mais c'est souvent une combinaison de facteurs qui amèneront une femme à considérer cette chirurgie radicale ou un médecin à la proposer, comme dans le cas de l'actrice, dont la mère est décédée relativement jeune du cancer du sein et qui est, comme sa mère, porteuse d'une mutation du gène BRCA1.

Des gènes... gênants!

En temps normal, les gènes BRCA1 et BRCA2, naturellement présents dans l'organisme, protègent du cancer du sein et des ovaires. «Dans le cas d'une mutation, leur effet protecteur s'annule et les risques de développer un cancer du sein peuvent grimper jusqu'à 80% (50% dans le cas d'un cancer de l'ovaire) alors qu'ils sont évalués à environ 11% dans la population en général», explique le spécialiste. Après une mastectomie préventive, ces risques chutent à environ 5%.

«Bien que seulement 1% des gens soient porteurs d'une mutation génétique, 90% de ceux qui le sont ne le découvrent qu'après avoir développé un cancer», déplore le Dr Keyserlingk. Ce dernier se réjouit toutefois des avancées médicales préventives et souligne le courage dont a fait preuve Angelina Jolie. «Les gens qui ont qualifié l'acte de Mme Jolie de coup publicitaire devraient venir voir comment les patientes doivent traverser cette épreuve. Ils changeraient sûrement d'avis!»