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Incontinence urinaire : au-delà du tabou

Incontinence urinaire : au-delà du tabou

Auteur : Coup de Pouce

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Incontinence urinaire : au-delà du tabou

Quoi de plus gênant que de sentir s’échapper quelques gouttes d’urine alors qu’on éclate joyeusement de rire. L’incontinence urinaire reste un sujet tabou, bien qu’elle touche une femme sur trois.

Rares sont les femmes qui osent parler ouvertement d'incontinence urinaire, ce qui les empêche d'y chercher une solution, déplore Claudia Brown, physiothérapeute spécialisée en gestion de l'incontinence. «Elles vont préférer changer leurs habitudes ou arrêter de faire du sport pour éviter le problème. Pourtant, il existe des traitements efficaces.»

Décrit comme une perte involontaire d'urine, ce trouble touche deux fois plus de femmes que d'hommes. Parmi les causes, on note l'accouchement vaginal, l'amincissement de la peau du vagin ou de l'urètre après la ménopause, la prise de certains médicaments, la constipation, les infections urinaires à répétition, une descente de vessie ou un problème de santé chronique, tel que le diabète.

On distingue six types d'incontinence urinaire:

• L'incontinence à l'effort est la plus courante chez la femme, environ un cas sur deux. Elle consiste en une perte accidentelle durant un exercice, une quinte de toux ou un éclat de rire. La majorité des femmes touchées ont entre 25 et 49 ans.

• L'incontinence d'urgence est une manifestation de la vessie hyperactive qui accompagne ou précède un besoin pressant d'uriner. Le simple fait d'y penser ou d'entendre de l'eau couler peut déclencher des pertes. Elle représente 25 % des incontinences féminines.

• L'incontinence mixte est généralement une combinaison de symptômes d'urgence et de stress. Elle représente 25 % des incontinences urinaires féminines.

• L'incontinence par regorgement se traduit souvent par une impression que la vessie n'est jamais vide. La miction (l'action d'uriner) s'amorce difficilement. C'est la forme la plus fréquente chez l'homme.

• L'incontinence fonctionnelle est liée à la difficulté, en raison de troubles physiques ou mentaux, à se déplacer assez rapidement pour se rendre à temps aux toilettes.

• L'incontinence totale consiste en un écoulement continu d'urine. Elle est souvent la conséquence de lésions physiques dues à un accident ou à une maladie qui atteint le système nerveux.

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Modifier son alimentation
Le traitement de l'incontinence commence par une modification des habitudes de vie. Parmi les mesures à envisager figurent la perte de poids, la diminution de la constipation, l'abandon du tabagisme et l'introduction de changements dans la façon de se nourrir. Certains aliments acides comme les agrumes, les mets épicés ou ceux contenant de la caféine peuvent irriter la vessie et sont donc à éviter. En revanche, les baies, sont conseillées puisqu'elles renferment des tanins qui préviennent les infections urinaires.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, boire des litres d'eau n'aggrave pas le problème d'incontinence, mais une trop grande consommation de liquide pourrait cependant causer une anomalie du globe vésical. À l'inverse, boire peu risque de rendre l'urine plus concentrée, ce qui irritera la vessie et entraînera des visites plus fréquentes aux toilettes!

Un peu d'exercice pour limiter les dégâts
Les médecins et les physiothérapeutes conseillent les exercices mis au point par l'obstétricien et gynécologue Arnold Kegel pour renforcer le plancher pelvien. Il suffit de s'asseoir ou de s'allonger, puis de contracter la région génitale, comme si on essayait de retenir un tampon pendant quatre à cinq secondes, et de relâcher. «Auparavant, on expliquait aux femmes d'aller uriner et d'arrêter une ou deux fois pendant le processus. Mais on s'est aperçu que cela pouvait provoquer des problèmes de rétention ou des infections urinaires», prévient Claudia Brown.

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Les physiothérapeutes proposeront également des exercices de rééducation de la vessie. Le principe consiste à retarder la miction lorsque l'envie d'uriner se fait sentir, l'objectif étant d'espacer les visites aux cabinets d'au moins deux heures. Normalement, on devrait uriner de cinq à huit fois par jour, avec des plages de deux à trois heures entre chaque passage aux toilettes.

Les exercices de Kegel sont efficaces pour la majorité des types d'incontinence, à l'exception de la totale, qui est causée par un accident, des lésions ou une maladie chronique. Chez près de 70 % des femmes, la physiothérapie apportera une disparition complète du problème, et plus de 20 % verront une amélioration partielle de leur état, indique Claudia Brown. Moins de 10 % ne constateront aucun progrès et devront se tourner vers d'autres solutions.

Médication et chirurgie
Si les traitements traditionnels ne fonctionnent pas ou que la femme juge leurs résultats insuffisants, elle peut recourir à des médicaments pour détendre les muscles de la vessie et diminuer le besoin d'uriner. Ils sont utiles en cas d'incontinence d'urgence. Les patientes en ménopause peuvent quant à elles bénéficier d'un traitement local aux œstrogènes, qui pourra aider à réduire les symptômes.

Il est toujours possible de recourir à la chirurgie, mais comme toute intervention de ce type, elle comporte des risques et son succès n'est pas assuré, souligne Claudia Brown. Elle consiste en général à restaurer le support de la base de la vessie et de l'urètre. Le taux de succès se situe entre 60 % et 90 %.

 

La version originale de cet article a été publiée sur vitamagazine.ca

 

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