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Alcool: pouvez-vous vous en passer?

Alcool: pouvez-vous vous en passer?

Photo: S?stien Dallaire Photographe : Photo: S?stien Dallaire Auteur : Coup de Pouce

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Alcool: pouvez-vous vous en passer?

Une consommation excessive d'alcool a des conséquences néfastes sur la santé, mais également sur la vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle. Voici quelques solutions...

Le taux de consommation à faible risque recommandé est de quatorze consommations par semaine pour les hommes et de neuf pour les femmes, avec un maximum de deux consommations par jour. Faites-vous partie de ces buveurs qui, sans être alcooliques, dépassent régulièrement les doses prescrites? Souhaitez-vous réduire votre consommation? Pour savoir si vous avez une dépendance à l'alcool, lisez ce qui suit.

L'action de l'alcool
Une fois ingéré, l'alcool va droit à l'estomac, pour être rapidement absorbé par l'intestin grêle et passer dans le sang. Dans certains cas, il ne faut que 30 secondes pour que l'alcool atteigne le cerveau. Cette substance demeure dans le sang jusqu'à ce qu'elle soit éliminée par le foie. Environ 90% de l'alcool est métabolisé par le foie, le reste étant éliminé par les poumons et à travers l'urine. Les effets de l'alcool commencent à se manifester 10 minutes après son ingestion pour atteindre son maximum environ 40 à 60 minutes plus tard.

Le taux d'absorption de l'alcool dépend de plusieurs facteurs. Par exemple, si vous consommez de l'alcool à un rythme plus rapide que le foie peut l'éliminer, la concentration d'alcool sera plus élevée. La même chose si vous buvez sur un estomac vide ou si vous consommez des boissons alcooliques effervescentes. En général, il faut une heure pour que le foie élimine la valeur d'une consommation, c'est-à-dire 12 onces de bière ou de «cooler», 5 onces de vin ou 1,5 once de spiritueux.

Les effets sur la santé
Les effets de l'alcool sur la santé se développent graduellement et ne deviennent évidents qu'après une longue période de consommation. Le foie est le principal organe touché par l'alcool. La consommation chronique d'alcool entraîne une stéatose alcoolique, qui se traduit par une surcharge graisseuse du foie. La stéatose peut évoluer vers l'hépatite alcoolique. Les cellules du foie présentent alors des lésions, elles augmentent de volume, se nécrosent et leurs parois s'épaississent. L'hépatite peut être mortelle si la consommation d'alcool ne cesse pas. Enfin, une consommation excessive d'alcool pendant dix ou vingt ans peut entraîner le développement d'une cirrhose. De plus, l'alcool est le troisième facteur d'hypertension artérielle, après l'âge et le poids corporel. Une consommation chronique d'alcool peut aussi provoquer des troubles cardiaques (tachycardie, palpitations) et augmente les risques de certains cancers (bouche, pharynx, larynx, pancréas, œsophage). L'alcool est une des principales causes de gastrite et entraîne une mauvaise absorption des nutriments au niveau de l'intestin, ce qui expliquerait certaines carences en vitamines chez les buveurs excessifs. De plus, l'alcool a un effet négatif sur la qualité du sommeil et sur la vigilance.

Alcoolique ou buveur excessif?
L'alcoolisme est un syndrome dont les principales caractéristiques sont le besoin compulsif de boire, la difficulté de s'arrêter une fois que l'on a commencé, la dépendance physique (symptômes de sevrage lorsque l'usage de l'alcool cesse après une période de consommation), et la tolérance à l'alcool (nécessité d'augmenter les quantités d'alcool pour obtenir l'effet recherché).

Mais il n'est pas nécessaire d'être alcoolique pour éprouver des difficultés reliées à l'alcool. L'abus d'alcool peut aussi être problématique. La plupart du temps, l'abus d'alcool se manifeste par une ou plusieurs des situations suivantes:

  • Ne pas remplir ses obligations au travail, à l'école ou à la maison.
  • Consommer de l'alcool dans des situations potentiellement dangereuses, si l'on conduit une voiture, par exemple, ou si l'on opère de la machinerie.
  • Avoir des problèmes légaux reliés à la consommation d'alcool (être arrêté ivre au volant ou être impliqué dans un accident relié à la consommation d'alcool).
  • Continuer à boire même si les relations avec les autres sont souvent difficiles à cause de l'alcool.

    Comment savoir si vous avez un problème d'alcool?
    Les quatre questions suivantes devraient vous aider à déterminer si l'alcool représente un problème dans votre vie:
  • Pensez-vous souvent que vous devriez réduire votre consommation d'alcool?
  • Les gens qui vous entourent critiquent-ils votre consommation d'alcool?
  • Vous arrive-t-il de regretter certains gestes ou de vous sentir coupable après avoir bu?
  • Avez-vous besoin de prendre un verre le matin pour vous remettre d'une soirée bien arrosée?

    Si vous avez répondu oui à plus d'une de ces questions, il est probable qu'un problème existe. Et même si vous avez répondu non, rappelez-vous que si vous connaissez des difficultés au travail, à la maison et dans vos relations avec les autres ou que votre santé est affectée par la consommation d'alcool, il est peut-être temps de regarder la réalité en face.Alcool et médicaments
    Plus d'une centaine de médicaments interagissent avec l'alcool. Ces interactions augmentent les risques de maladie, de blessure et dans certains cas, peuvent causer la mort. Les effets de l'alcool sont en effet décuplés lorsqu'on le consomme en même temps que certains médicaments qui agissent sur le système nerveux central comme les somnifères, les antihistaminiques, les antidépresseurs et les anxiolytiques. De plus, certains médicaments utilisés dans les cas de diabète ou de maladie cardiovasculaire peuvent être dangereux en combinaison avec l'alcool. Les médicaments en vente libre peuvent aussi représenter un danger lorsqu'ils sont consommés avec de l'alcool. Par exemple, de larges doses d'acétaminophène prises en même temps que l'on boit peuvent affecter sérieusement le foie. Si vous prenez des médicaments, qu'ils soient prescrits ou en vente libre, demandez à votre médecin ou à votre pharmacien si vous pouvez boire de l'alcool en toute sécurité.

    Alcool au volant
    Au Québec, le taux d'alcoolémie permis lorsque l'on conduit est de 0,08. Mais certains pays comme la France et l'Australie ont fixé la limite à 0,05, la Suède à 0,02. Les études sur la vigilance au volant indiquent que certaines manœuvres sont déjà hasardeuses avec un taux d'alcoolémie aussi bas que 0,02, et que la capacité de conduire est affectée significativement dès qu'un conducteur atteint la moitié (0,04) de la limite actuelle.

    Comment savoir si on atteint la limite permise?
    À moins d'avoir recours à un alcoomètre, il est difficile de le savoir avec précision. Le taux d'alcoolémie dépend de plusieurs facteurs, comme le poids, le fait de boire sur un estomac vide, d'être un homme ou une femme ou de la vitesse de consommation. Quoi qu'il en soit, les chiffres de la Société d'assurance automobile du Québec sont désolants: environ 25% des décès, 18% des blessés graves et 5% des blessés légers sont reliés à la conduite avec les capacités affaiblies chaque année. En l'an 2000, ces pourcentages représentaient 200 décès, 1000 blessés graves et 2300 blessés légers!

    Les problèmes relationnels
    Plus vous buvez, plus vous vous exposez à subir certains problèmes interpersonnels, que ce soit au travail, à la maison, avec votre entourage et parfois même, avec de purs étrangers. Ces problèmes peuvent comprendre les disputes avec le conjoint ou les autres membres de la famille, l'éloignement, les tensions avec les collègues de travail, les retards et les absences au travail ou la perte d'emploi à cause d'une baisse de productivité. Les buveurs excessifs sont aussi plus susceptibles de commettre des actes de violence et même, de les subir.


    Trucs pour réduire votre consommation d'alcool
    Si vous voulez réduire votre consommation d'alcool, ces quelques trucs peuvent vous aider dans votre démarche:

  • Écrivez les raisons pour lesquelles vous voulez boire moins ou cesser de boire.
  • Fixez-vous une limite à ne pas dépasser par jour ou par semaine. Rappelez-vous que les quantités à faibles risques sont un maximum de deux consommations par jour (une pour les femmes). Et qu'une consommation équivaut à 12 onces de bière, 5 onces de vin et une once et demie de spiritueux.
  • Tenez un journal de votre consommation d'alcool. Chaque jour, inscrivez la quantité, le type d'alcool et l'endroit où vous avez bu. Essayez de tenir ce journal pendant trois semaines et comparez les résultats avec le but que vous vous êtes fixé.
  • Ne gardez pas d'alcool à la maison ou alors, en très petites quantités.
  • Buvez lentement et essayez de ne boire qu'une consommation à l'heure.
  • Alternez en buvant de l'eau, un soda ou un jus après une consommation alcoolique.
  • Ne buvez jamais sur un estomac vide et grignotez en buvant.
  • Une ou deux fois par semaine, abstenez-vous complètement d'alcool. Si vous réussissez, essayez pendant une semaine.
  • Apprenez à dire non.
  • Lorsque vous ne buvez pas, trouvez des activités agréables à faire avec votre famille ou vos amis.
  • Fuyez les tentations. Évitez les lieux où l'on boit de l'alcool ou les personnes qui pourraient vous inciter à boire.
  • Cherchez l'appui de votre famille et de vos amis.
  • Et surtout, n'abandonnez pas. Peut-être retrouverez-vous le plaisir de boire, sans ses inconvénients.
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