Nutrition

Recevoir au temps des intolérances alimentaires et des régimes spéciaux

Recevoir au temps des intolérances alimentaires et des régimes spéciaux

  Photographe : Fotolia

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Recevoir au temps des intolérances alimentaires et des régimes spéciaux

Les intolérances alimentaires et les régimes spéciaux peuvent compliquer les choses quand vient le temps de recevoir. Pistes de solutions pour rester zen et ne pas perdre le goût des soupers en bonne compagnie.

Le neveu qui évite les produits laitiers, la conjointe de notre père qui est végétalienne, la belle-sœur qui est intolérante au gluten... Qu’on se le dise, l’art de recevoir n’est plus ce qu’il était! Est-il encore possible d’être une bonne hôtesse, en respectant les spécificités de chacun sans perdre la tête?

«Bien sûr, affirme Stéphanie Léonard, psychologue. Pourvu que nous révisions nos attentes à la baisse et que nous acceptions de ne pas recevoir cinq étoiles de la part de tous nos invités pour le repas. C’est l’écart entre les attentes et la réalité qui est source d’anxiété.»

Plus facile à dire qu’à faire. Je veux inviter une amie célibataire et sa fille adulte, qui seront seules le soir du réveillon. Mais je me suis souvenue que cette amie était très, très difficile et que sa fille, qui a des allergies et des intolérances alimentaires, l’était tout autant. C’est déjà assez compliqué de recevoir avec quatre enfants, alors gérer des becs fins, des allergies mortelles et une intolérance au gluten, non merci!

«Mais qu’est-ce qui est important? m’a demandé Stéphanie Léonard. L’essence de la fête de Noël, c’est de passer du bon temps avec ceux qu’on aime, non?»

D’accord, mais comment me simplifier la tâche? Le secret est dans la planification, répond mon amie Lucie. «Je demande à l’avance à mes invités s’ils ont des intolérances, des allergies ou des aliments qu’ils détestent vraiment, et on décide ensemble de la formule à adopter. Certains proposent d’emblée d’apporter un lunch, d’autres me disent quelles précautions prendre ou me donnent des alternatives à certains ingrédients.»

«Il ne faut pas porter seule la responsabilité des allergies et autres particularités alimentaires, souligne la psychologue. À partir du moment où l’on n’est plus le seul porteur, on mobilise les autres et on s’assure que chacun peut manger quelque chose qu’il aime.»

Pour ne pas être rayée des listes d’invités et ne pas ajouter au stress de son hôte, Nadia, dont la fille a des rigidités alimentaires liées à son autisme et à son hypotonie, préfère toujours apporter un lunch. Brigitte, qui est végétalienne, a également trouvé son truc pour ne pas compliquer la vie de ses amis. «Quand je suis invitée, je dis simplement aux gens de séparer les aliments d’origine animale du reste quand c’est possible et j’ai toujours des noix sur moi, il n’y a donc aucun problème. Certaines personnes trouvent que cela enlève quelque chose au caractère amical de la fête quand tout le monde ne mange pas la même chose. Personnellement, je crois que la convivialité ne se trouve pas dans ce que l’on mange, mais dans l’ambiance et la cordialité des liens entre les personnes réunies.»

Pour Alex, qui adore recevoir, composer un menu avec des contraintes alimentaires prend la forme d’un défi. Il en profite pour dénicher des recettes et explorer de nouveaux ingrédients. «Si on est nombreux, je fais des plats que je mets au milieu de la table et il y en a pour tous: sans gluten, végé et tralala. Si on est deux, trois ou quatre, je mise sur une option qui convient à tous.»

Geneviève, qui vit la réalité d’une famille recomposée, y voit aussi un certain plaisir. «Je demande la liste des aliments auxquels ils sont allergiques et je prévois des recettes en conséquence. Si les gens sont végétariens ou qu’ils n’aiment pas un aliment, je vais planifier quelque chose pour eux. À mon avis, c’est une preuve d’amour pour les gens qu’on reçoit et ce n’est pas si compliqué à faire.»

Question de s’enlever du stress, on peut planifier un maximum de plats, cuisiner quelques semaines avant et congeler certains trucs. «Pour le reste, on utilise l’humour. C’est encore ce qu’il y a de mieux pour dédramatiser les manques ou les maladresses, suggère la psychologue. Par contre, ce n’est pas le moment de régler les problèmes et de débattre des bienfaits du véganisme ou de la viande.»

Pour mon propre réveillon, je pensais me simplifier la vie en refilant la problématique des intolérances et des allergies alimentaires à un traiteur. Avec une formule du type: «n’apportez pas de cadeaux, mais déboursez 20 $ pour le repas», je me disais que tout le monde serait bien heureux! Mais avant de mettre mon plan à exécution, j’ai osé demander à mon amie comment m’y prendre pour les recevoir. «Une viande rouge et une salade pour moi, et ma fille apportera sa propre pizza», m’a-t-elle lancé le plus simplement du monde. Comme quoi, les choses sont souvent moins compliquées qu’elles ne le paraissent.

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