Guide des maladies

Infection vaginale / Vaginite / Vulvite / Vaginose

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Infection vaginale / Vaginite / Vulvite / Vaginose

Guide des maladies Photographe : iStock Auteur : Coup de Pouce

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Infection vaginale / Vaginite / Vulvite / Vaginose

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Cause fréquente de détresse et d’inconfort, les infections vaginale sont souvent associées la vaginite.

Les infections vaginales sont une cause fréquente de détresse et d'inconfort chez les femmes. Elles sont souvent associées à la vaginite, une inflammation (enflure et irritation) du vagin, caractérisée par des pertes et/ou du prurit (démangeaisons). La cause de la vaginite ne peut pas être déterminée uniquement en se basant sur les symptômes ou l'examen physique. Les symptômes peuvent masquer une infection transmise sexuellement ou des infections mixtes ou multiples. Des tests de laboratoire permettant une évaluation des sécrétions vaginales à l'aide d'un microscope sont nécessaires pour obtenir un diagnostic précis.

On estime qu'environ 75 % des femmes auront au moins une infection vaginale au cours de leur vie et que de 40 à 45 % des femmes auront plus d'un épisode. Heureusement, moins de 5 % des femmes souffriront de plus de quatre infections à champignons par année. Parmi la population adulte féminine nord-américaine, c'est la raison de consultation la plus fréquente.

La prévalence et les causes de la vaginite sont incertaines, en partie parce que l'infection est très fréquemment auto-diagnostiquée et auto-traitée. De plus, la vaginite est fréquemment asymptomatique ou encore, on peut la relier à plusieurs causes.

La plupart des experts croient que près de 90 % des cas de vaginite sont secondaires à la vaginose bactérienne (causée par la bactérie Gardnerella vaginalis), la vulvo-vaginite candidosique et la vaginite à Trichomonas (cette infection vaginale peut être transmise par contact sexuel). Une autre cause courante est la dermatite de contact ou allergique (chimique). Les causes non-infectieuses incluent l'atrophie vaginale, les allergies et l'irritation chimique.

La vulvo-vaginite candidosique (VVC), appelée parfois vaginite à Candida, infection à Monilia, ou infection vaginale à champignons, est une cause fréquente d'irritation vaginale. La VVC est causée par un surplus ou une croissance excessive de cellules à champignons (principalement Candida albicans) qui colonisent normalement le vagin. Plusieurs facteurs sont associés à un taux élevé de VVC chez les femmes: la grossesse, le diabète non contrôlé et l'utilisation de contraceptifs oraux ou d'antibiotiques. Les autres facteurs qui peuvent augmenter l'incidence de la VVC incluent l'utilisation de douches vaginales, de vaporisateurs parfumés, d'antibiotiques topiques, ou encore des vêtements et des sous-vêtements trop serrés ou qui respirent mal. Il n'y a pas de preuve que la VVC puisse être transmise pendant les relations sexuelles.

Les symptômes les plus courants de la vaginite sont le prurit (démangeaisons), les brûlements et l'irritation du vagin. Les douleurs à la miction et/ou durant les relations sexuelles sont fréquentes. Les pertes vaginales anormales ne sont pas toujours présentes et peuvent être peu abondantes.

Vulvo-vaginite candidosique (infection à champignons)

Les symptômes les plus courants sont:

Rougeurs sur les parties génitales externes (vulve, périnée - la partie entre le vagin et l'anus - et la peau péri-anale);

Enflure des organes génitaux externes;

Démangeaisons!!

Douleurs (peuvent être présentes ou pas);

Sensation de brûlure à la miction (assez fréquente);

Pertes blanchâtres épaisses, souvent décrites comme ayant la même texture que le fromage cottage (fréquentes, mais le volume peut varier de peu à BEAUCOUP trop abondant);

Odeurs (relativement rares);

Douleurs vulvo-vaginales occasionnelles au moment de la pénétration lors des relations sexuelles.

Vaginose bactérienne

Comprend les symptômes suivants:

Pertes vaginales (crémeuses et de couleurs variables);

Odeur de poisson (parfois plus prononcée après les relations sexuelles);

Sensation de brûlure (parfois plus prononcée durant ou après les relations sexuelles);

Crampes abdominales ou ballonnements;

Rougeurs des organes génitaux internes et externes;

Démangeaisons des organes génitaux (intensité variable).

Vaginite à Trichomonas

Comprend les symptômes suivants:

Pertes vaginales (souvent verdâtres);

Changement dans l'odeur des sécrétions vaginales;

Démangeaisons des organes génitaux (parfois très intenses).

Les symptômes allergiques non-infectieux peuvent provenir des spermicides, des produits hygiéniques vaginaux, des détersifs et des assouplisseurs. Les infections cervicales sont souvent associées à des pertes vaginales anormales, mais ces infections peuvent être différenciées des infections vaginales par des tests appropriés. Finalement, les femmes peuvent avoir des pertes vaginales durant la période de l'ovulation, qui peuvent devenir très abondantes et préoccupantes, sans que ce soit nécessairement une infection.

Comme il y a fréquemment très peu de signes et de symptômes spécifiques, le diagnostic de la vaginite ne peut être posé uniquement à partir de l'historique et de l'examen clinique de la patiente.

Les infections vaginales sont souvent diagnostiquées par un examen des sécrétions vaginales au microscope à la recherche de champignons. Ce test s'appelle un «état frais». Lors de l'examen gynécologique, un coton-tige sera utilisé pour prélever un échantillon du liquide provenant de la paroi vaginale. Par la suite, le coton-tige sera frotté sur une lame vitrée et une petite goutte de salin sera ajoutée et mélangée au liquide vaginal. La lame sera observée au microscope, à la recherche de champignons (démontrant une infection à champignons), ou d'un petit parasite (démontrant une infection à «Trichomonas»), ou encore de cellules chargées de bactéries appelées «clue cells» (démontrant que les pertes sont causées par une «vaginose bactérienne» surnommée aussi «gardnerella»). En plus de l'état frais, un test sur bâtonnet à pH et le «whiff ou sniff test» peuvent être effectués en laboratoire. Tous ces tests aident à confirmer ou infirmer un diagnostic.

Un deuxième coton-tige peut être utilisé pour prélever un échantillon de cellules au niveau du col de l'utérus si votre médecin soupçonne la présence de la gonorrhée ou une infection à chlamydia. Ces échantillons seront acheminés à un laboratoire pour incubation.

* Évitez d'utiliser des crèmes ou des douches vaginales avant de subir ces tests. La tâche du médecin dans l'interprétation des résultats en sera facilitée. Tous ces tests sont impossibles à effectuer lors des menstruations. Dans un tel cas, il sera nécessaire de reporter votre rendez-vous.

Une variété de médicaments efficaces sont disponibles pour traiter les infections vaginales. Différentes crèmes, comprimés ou suppositoires antifongiques sont disponibles pour traiter la vulvo-vaginite candidosique. Certaines crèmes (miconazole, clotrimazole, butoconazole ou tioconazole) sont en vente libre pour utilisation intra-vaginale. Cependant, comme la vaginose bactérienne, le Trichomonas et la vulvo-vaginite candidosique (VVC) sont difficiles à distinguer en se basant uniquement sur les symptômes, une femme avec des symptômes vaginaux devrait consulter un médecin pour un diagnostic précis avant d'utiliser ces produits. D'autres produits en vente libre contiennent des antihistaminiques ou des produits anesthésiants topiques qui ne font que masquer les symptômes et ne traitent pas la cause sous-jacente.

Les femmes qui ont une VVC chronique ou récurrente peuvent avoir besoin d'être traitées sur une période prolongée et de prendre des agents antifongiques par la voie orale. Elles devraient collaborer avec leur médecin pour l'aider à déterminer les causes sous-jacentes possibles des infections chroniques. Parce qu'il n'y a pas de preuve à l'effet que les VVC sont transmises sexuellement, le traitement des partenaires masculins n'est pas indiqué pour diminuer les récidives. Les femmes atteintes du VIH peuvent souffrir d'infections à champignons sévères qui souvent ne répondent à aucun traitement.

Le traitement de la vaginose bactérienne nécessite un diagnostic précis et la prescription d'un antibiotique topique ou oral (par la bouche). De tels traitements incluent le métronidazole ou Flagyl et la clindamycine ou Dalacin. Votre médecin déterminera avec vous le traitement et le dosage qui sont le plus appropriés à votre situation.

Le traitement de la vaginite à Trichomonas requiert également un diagnostic précis et la prescription d'un antibiotique oral, habituellement le métronidazole ou Flagyl en doses variables. Les traitements topiques, lorsque prescrits seuls, ne sont pas efficaces. Cette infection est transmise sexuellement, donc vos partenaires sexuels doivent être informés et traités!! Votre médecin déterminera avec vous le traitement et le dosage qui sont le plus appropriés pour votre situation.

L'utilisation de médicament en vente libre augmente les chances que la vaginite ne soit pas traitée de façon adéquate.

Conseils généraux sur le traitement:

Consultez un expert pour éliminer une infection transmise sexuellement (ITS);

Assurez une bonne hydratation;

Envisagez l'utilisation d'antifongiques topiques - Monistat, Canesten, etc. en régime de 1,3,7,10 ou 14 jours. Ils sont disponibles en crème, suppositoires ou en formats combinés. Votre médecin peut aussi vous prescrire un traitement par voir orale si indiqué;

Modifiez les facteurs qui peuvent encourager l'apparition d'infections vaginales... prévenez les récidives.

Le traitement de votre partenaire n'est pas indiqué, À moins que d'avoir des épisodes fréquents et que votre partenaire ait des symptômes de la balanite (voir section sur la Balanite).

Pendant la grossesse

L'apparition vulvo-vaginite candidosique est souvent plus fréquente durant la grossesse et peut être responsable d'inconfort vulvaire ou vaginal. Elle n'est généralement pas dangereuse, mais il est important de faire preuve de prudence lors de traitements avec des agents topiques et des applicateurs intra-vaginaux. Les médicaments par voie orale (fluconazole ou Diflucan) doivent généralement être évités durant la grossesse. Si vous êtes enceinte, il serait plus prudent de consulter un médecin avant de vous traiter!

La vaginose bactérienne devrait être traitée avec des médicaments par voie orale et non par voie topique durant la grossesse. Le métronidazole doit généralement être évité durant le premier trimestre de la grossesse.

La vaginite à Trichomonas devrait également être traitée durant la grossesse. Comme le métronidazole doit généralement être évité durant le premier trimestre de la grossesse, les antifongiques topiques peuvent être d'un certain secours pour soulager les symptômes.

Plusieurs mesures préventives impliquant des changements au niveau vestimentaire (porter des sous-vêtements en coton blanc et non en tissus synthétiques, éviter les vêtements serrés), au niveau de l'alimentation (incluant un traitement au Lactobacillus), ainsi qu'au niveau de l'environnement (savons, shampooings, bains moussants...) ont été tentées avec parfois des résultats mitigés.

La vaginite à Trichomonas est une infection qui est transmise sexuellement - les mesures préventives contre les ITS devraient être suivies:

Utilisez un condom féminin ou masculin en tout temps;

Passez régulièrement des tests de dépistage pour les ITS - discutez de la fréquence avec votre médecin;

À part l'abstinence sexuelle, une relation sexuelle monogame avec un partenaire non infecté est aussi un moyen efficace de prévenir l'infection à Trichomonas ainsi que les autres ITS.

Hygiène

Toutes les femmes et les filles âgées de plus de 3 ans devraient nettoyer leurs organes génitaux au moins une fois par jour. L'objectif est de réduire la croissance des microbes à l'intérieur ou autour des plis génitaux (lèvres, périnée, etc.) en gardant les organes génitaux propres et secs.

Le meilleur moment et endroit pour effectuer cette tâche est lorsque vous êtes sous la douche ou dans un bain chaud ne contenant pas de savon. Si un savon doit être utilisé, privilégiez les savons non parfumés à pH neutre. Lavez soigneusement la peau sensible au pourtour de l'entrée au vagin et laissez les organes génitaux se nettoyer par le flot de l'eau. Ne frottez pas trop fort. Si vous ressentez un inconfort anormal, vérifiez auprès de votre médecin. Vous pouvez ajouter la moitié d'une tasse de sel (125 ml) à votre bain si vous le désirez. Si vous n'avez pas accès à un bain, un bol d'eau chaude propre (1 L) dans lequel vous laissez dissoudre une cuillère à thé de sel (5 ml) pourra suffire.

Après le nettoyage, asséchez complètement la région des organes génitaux externes en épongeant légèrement et non en frottant. Si vous avez des symptômes, et si vous en avez le temps, exposez vos organes génitaux à l'air libre et à la lumière pendant 10 minutes ou plus. Un séchage plus complet peut aussi être obtenu à l'aide d'un ventilateur ou d'un séchoir à cheveux - mais pas trop chaud! Une ou deux minutes suffisent.

* Important:

Lors que vous urinez, asséchez vos organes génitaux - essayez d'éviter l'humidité persistante.

Si vous êtes sujette à développer une vaginite quelques heures après une relation sexuelle, lavez vos organes génitaux tout de suite après une activité sexuelle.

Si vous souffrez de vaginites fréquentes malgré une hygiène adéquate, consultez votre médecin.

Certaines infections vaginales sont transmises sexuellement (vaginite à Trichomonas), mais d'autres comme la vulvo-vaginite candidosique (VVC) ne le sont pas. La majorité des partenaires masculins de femmes atteintes de VVC n'éprouvent aucun symptôme. Cependant, des rougeurs transitoires et une sensation de brûlure au pénis ont parfois été rapportées après une relation sexuelle, lorsque le condom n'avait pas été utilisé. Les symptômes disparaissent habituellement d'eux-mêmes.

La  VVC et la vaginose bactérienne deviennent symptomatiques lorsque la flore vaginale est altérée. La flore, c'est-à dire l'environnement vulvo-vaginal sain et stable (occupé par des bactéries et des champignons), est étroitement liée au pH ou à l'acidité locale. Les évènements, les produits ou les infections causant un déséquilibre du pH normal, peuvent entraîner une prolifération anormale des champignons ou des bactéries, résultant en une infection vaginale. Les causes les plus fréquentes sont les antibiotiques, les savons parfumés, les bains moussants, les shampooings, les détersifs et assouplisseurs, les serviettes sanitaires parfumées, les huiles à massage, etc... Comme vous pouvez le constater, si vous souffrez d'une infection vaginale, il est important d'évaluer votre environnement et d'identifier les causes potentielles. Certains produits peuvent détruire votre pH et votre flore, ou peuvent vous irriter directement (causant une réaction allergique). Les femmes ne sont pas toutes atteintes de la même façon, et certaines sont plus susceptibles que d'autres. Les mesures préventives incluent l'élimination de tous les produits potentiellement irritants qui peuvent déséquilibrer ou irriter l'environnement vulvo-vaginal.

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