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Trois femmes passionnées de danse

Trois femmes passionnées de danse

Istockphoto.com Photographe : Istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

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Trois femmes passionnées de danse

En troquant, le temps d’une danse, la veste pour des tenues époustouflantes, trois femmes de carrière nous montrent qu’elles peuvent à la fois s’accomplir sur le plan professionnel et vivre une passion inusitée.

La danse sociale, c'est la part du rêve. Un univers de paillettes, de sueur et de plaisir où l'on croise des gens animés par une flamme commune: celle de danser en couple au rythme des mambos tout en pratiquant un art qui les maintient en bonne santé physique et mentale. «C'est le sport parfait», assure Mireille Veilleux, qui tient depuis 10 ans l'école du Studio 2720 avec son mari, Pierre Allaire. Ensemble, ils produisent la compétition Danse Sport Montréal, qui a lieu chaque année depuis 2004. «Quand on participe à une compétition ou à un spectacle, on doit faire attention à sa ligne et se tenir en forme, poursuit Mireille Veilleux. Et il y a l'aspect costume puisqu'on doit choisir ce qui nous sied le mieux, la robe, les bijoux, les chaussures...»

La transformation

Que ce soit en compétition ou dans un simple studio, nos trois danseuses se métamorphosent dès qu'elles posent le pied sur un plancher de danse. De nature réservée, elles sortent de leur coquille, ce qui peut être en soi une thérapie. Elles qui ont l'habitude de mener leur vie de front apprennent à se laisser guider (gros contrat!) et à s'abandonner. «La danse est un monde où les femmes peuvent exprimer leur féminité, explique Tony Santana, professeur à l'école de danse Quartier Latin, à Montréal, qui enseigne depuis 15 ans à des élèves de tous les âges. Quel que soit leur métier ou leur parcours, elles prennent confiance en elles.» Selon Myriam Pearson, pionnière du phénomène ballroom au Québec qui a formé bon nombre d'aspirantes, la danse favorise le bien-être. «On est entourée de gens sains, il n'y a pas d'abus de drogue ni d'alcool (impossible de performer avec des facultés affaiblies!) et la courtoisie est de mise. Les femmes s'y sentent respectées.» D'ailleurs, Myriam Pearson observe que le nombre de clientes d'âge mûr a augmenté au cours des dernières années. «Une fois les enfants élevés, elles décident de penser à elles. Nous avons même fêté les 90 ans d'une compétitrice l'été dernier.»

La danse ballroom au québec

«Avec l'arrivée de YouTube et des émissions de danse à la télé, plus personne n'ignore cet art qui est aussi un sport», explique Jean-Marc Généreux, champion mondial et animateur de l'émission Tout le monde danse (canal Évasion). Au Québec, on comptait 11 compétitions amatrices et pro-am (couples composés d'un professionnel et d'un amateur) pour la saison 2012-2013. Il existe 15 écoles membres de Danse Sport Québec, un regroupement affilié au Conseil canadien en danse et danse sportive, lui-même rattaché au World Dance Council. Ce dernier a vu le nombre de ses adhérents quadrupler depuis 40 ans. Il réunit aujourd'hui 92 associations dans le monde. La danse ballroom se pratique en amateur ou en pro-am dans plusieurs écoles du Québec.

 

Nicole, planificatrice financière

Nicole a toujours aimé danser et se souvient d'avoir valsé avec son père quand elle était petite. Devenue adulte, elle s'est consacrée à l'éducation de ses trois enfants. «Quand ils ont grandi, j'ai entrepris des cours en finances, puis j'ai commencé à travailler.» C'est en cherchant une activité à partager avec sa fille qu'elle a suivi son premier cours de tango argentin. «Ensuite, j'ai eu envie d'essayer la danse ballroom et je me suis offert des cours pour ma fête.» Elle a ainsi pratiqué allègrement les danses appelées «standard» ou «smooth», deux catégories qui regroupent les valses lente et viennoise, le fox-trot et le tango. Après un an de cours, elle a assisté à une compétition. «J'ai su que c'était pour moi. Je ne suis pas exubérante dans la vie, mais l'aspect spectaculaire de cette épreuve m'a attirée.» Elle a fait un premier essai à la Classique du Québec, une populaire compétition qui se tient tous les hivers. «J'ai adoré! J'attendais avec fébrilité le moment d'exécuter ma première danse, et dès que j'ai mis le pied sur le plancher, wow! Ç'a été fantastique!» Depuis, la jolie valseuse se laisse emporter dans le tourbillon entre les bras de son partenaire, Sylvain Trottier, à Montréal, Toronto et Las Vegas. À la blague, elle avoue ne vivre que pour sa prochaine compétition. «Quand je danse, je me sens plus féminine. La musique, les couleurs, le maquillage, la robe, tout me donne l'impression de jouer un rôle.» Nicole a voulu inciter ses filles à l'imiter. «Je leur ai offert de venir au cours, mais c'est mon fils qui a accepté l'invitation.»

Jane, psychologue

Démonstrative et enjouée, Jane a toujours voulu essayer la danse ballroom. «À mes débuts, j'ai été ébahie de voir tant de gens qui aimaient cette discipline. J'ai eu l'impression d'entrer dans un univers parallèle.» Elle a nettement eu la piqûre après sa première compétition. «C'était comme recevoir une sacrée dose d'adrénaline!» Pour l'exécution de son numéro, que ce soit à Montréal ou à Toronto, Jane ne laisse rien au hasard: coiffure, bijoux, spray tan (le bronzage fait ressortir le maquillage et les couleurs de la robe), entraînement rigoureux. «J'ai autant de plaisir à danser qu'à m'y préparer.» Se sent-elle plus puissante et sexy sur scène, comme bien d'autres danseuses? «Ce n'est pas le cas pour moi. Même si j'adore la danse, j'avoue qu'elle exige beaucoup de concentration. Mais, chose certaine, grâce à elle, j'ai acquis une plus grande confiance en moi.» Ce qui surprend Jane? «L'espace qu'occupe la danse dans ma tête. Quand je n'arrive pas à dormir, je pense à mes chorégraphies, à ce que je vais porter. Ça peut devenir une idée fixe. Mais peut-être que ça touche ceux qui ont un caractère obsessif? Donc, OK, je suis un peu obsédée!» Son seul regret: « J'aurais dû commencer il y a 20 ans. Je ne savais pas que j'aimerais ça autant. Bien sûr, je n'aurais pas fait d'études, ni eu ma famille...» Ses proches l'appuient dans cette passion, même si son fils hésite encore à assister à ses compétitions. «Il a de la misère avec le costume, le maquillage. Ça lui fait drôle de voir sa mère comme ça.»

Faye, professeure universitaire en économie

Faye évolue dans un environnement perçu comme austère. «Quand j'ai été engagée au département, en 2003, j'étais l'unique femme. Mes ongles étaient longs et vernis et mes cheveux, teints en blond. On doutait parfois de mon sérieux.» Si le milieu dans lequel elle travaille s'est modernisé depuis, Faye avoue qu'il lui a fallu développer sa confiance en elle tout en restant féminine. Après une série d'épreuves personnelles et familiales, dont une séparation, elle a découvert la danse. «J'ai ressenti le besoin de redécouvrir le plaisir. Alors, je me suis inscrite à des cours et, peu de temps après, à des compétitions.» Ça lui a plu: «Les endorphines, le rush! Et puis, j'ai un côté fille très fort que la danse me permet d'exprimer. » Aujourd'hui, Faye participe à de nombreuses compétitions au Québec, à Toronto, aux États-Unis et en Angleterre. Dans le feu de l'action, elle dit se sentir «comme un oiseau de paradis, exotique, coloré, chatoyant». Oui, les résultats lui importent, mais ce qui la rend heureuse, c'est quand le numéro devient magique: «La musique est bonne, je suis en contrôle, la connexion avec mon partenaire est harmonieuse, c'est vraiment un moment fort.» Et surtout, la danse lui a permis de rencontrer l'âme soeur. «Un homme merveilleux qui est devenu mon partenaire de vie et de danse. Nous avons aujourd'hui une superbe fille de trois ans.» Elle dit n'avoir ni vacances ni loisirs. «À part mon travail, je danse tout le temps. Mais je suis plus en forme que jamais.»

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