Sport qui combine à la fois randonnée et plaisirs maritimes, le kayak de mer connaît un succès grandissant. Mais l’exploration des beautés marines nécessite une bonne préparation. Et ce, que l’on prévoie une sortie sur l’eau d’une demi-journée ou une excursion de plusieurs semaines.

Le kayak de mer permet de découvrir le milieu marin et d'accéder à des côtes escarpées ou à des endroits inaccessibles du littoral. L'activité attire certes les aventuriers, mais aussi les amateurs plus tranquilles puisque les sorties peuvent prendre la forme de longues explorations. Facilement manœuvrable et écologique, cette silencieuse embarcation permet d'atteindre les réserves sauvages et de contempler la faune et la flore.

Le kayak de mer se pratique à proximité des côtes, lesquelles sont soumises à des marées qui peuvent largement modifier les conditions de navigation (courant, éloignement de la limite terre-eau). Il est donc indispensable de bien connaître le milieu marin ou de s'adjoindre les services d'un guide expérimenté avant d'entreprendre une sortie.

Conception et propulsion

Fabriqué en fibre de verre (pour les plus performants) ou en polyéthylène, le kayak de mer biplace ou monoplace est effilé, rapide et a un faible tirant. Sa conception doit le rendre insubmersible, même une fois plein d'eau. Il existe aussi des kayaks conçus avec une armature en bois recouverte de toile. Ces embarcations de moins bonne qualité ont l'avantage d'être démontables, ce qui peut être utile pour voyager.

Le kayak de mer est propulsé par une pagaie double. Lors des longues expéditions, on utilise des pagaies à surface réduite pour limiter la prise au vent et plus légères pour éviter de trop se fatiguer.

L'équipement du pagayeur a aussi son importance. La jupette assure l'étanchéité de l'embarcation et évite l'infiltration d'eau, alors que le gilet de sauvetage, élément de sécurité important, permet au kayakiste de flotter en cas de dessalage (chavirement). 

L'équipement

Il ne suffit pas d'un kayak et d'une pagaie pour se lancer sur l'eau. Quatre autres éléments sont obligatoires dans les embarcations de moins de six mètres, selon les règlements de la Garde côtière canadienne, soit:

• une écope ou une pompe à main;

• une corde flottante de 15 mètres;

• un vêtement de flottaison individuel (VFI);

• un sifflet ou un appareil de signalisation sonore.

Les embarcations qui circulent après le coucher du soleil doivent être dotées d'un feu de signalisation. Une lumière blanche visible sur 360 degrés est conseillée, mais une lampe de poche ou frontale est aussi acceptée.

Sachez que la Garde côtière patrouille régulièrement les endroits fréquentés par les petites embarcations, qu'elles soient motorisées ou non, et qu'elle n'hésite pas à interpeller les kayakistes qui sont en infraction.

Sans être obligatoires, ces quelques accessoires sont souvent très pratiques sur l'eau, entre autres pour les sorties en milieux sauvages ou de longue durée:

• une jupette;

• un ballon de pagaie;

• une pagaie de secours;

• une carte marine ou topographique;

• une trousse de premiers soins;

• un nécessaire de réparation

• un compas;

• un compas (boussole marine)

• des jumelles;

• de l'eau et de la nourriture;

• des vêtements de rechange.

Formation

La formation en kayak de mer n'est pas nécessaire, mais elle permet d'apprécier davantage le sport et de parcourir de plus longues distances en évitant la fatigue et les blessures. La Fédération québécoise du canot et du kayak (FQCK) offre une formation en cinq niveaux. Le premier permet de faire une sortie sécuritaire d'un jour sur un plan d'eau tranquille, alors que le cinquième consiste en la maîtrise de l'embarcation en environnement marin dans des conditions extrêmes.

Bien se vêtir

En kayak de mer, l'habillement est fonction de la température de l'eau. Ainsi, le kayakiste peut s'habiller selon la température extérieure si cette dernière, additionnée à celle de l'eau, donne un résultat supérieur à la température du corps. Par contre, si ce même calcul donne un résultat inférieur à 37,5 °C, il est préférable de revêtir une combinaison isotherme (wet suit) ou étanche (dry suit) pour tenir compte de la température de l'eau.

Le vent, la pluie, la neige et les conditions maritimes peuvent cependant influencer le choix des vêtements. Une eau très froide pourrait donc amener le kayakiste à opter pour une combinaison isotherme même si la température extérieure est élevée, en raison des risques d'hypothermie liés à un dessalage. Dans tous les cas, il est préférable d'opter pour le multicouche, qui consiste à porter plusieurs épaisseurs de vêtements, sans qu'ils soient trop ajustés, pour emprisonner l'air et conserver la chaleur. Les tissus synthétiques (polypropylène, tissu polaire, velours) ont l'avantage de garder au chaud, de tenir l'humidité éloignée du corps et de sécher plus rapidement.

Quelques vêtements utiles en kayak de mer:

• un vêtement étanche ou isotherme;

• un anorak de pagaie;

• un haut étanche;

• un manteau de pluie ou coupe-vent avec chapeau ou capuchon;

• des bottillons isothermes;

• des gants isothermes;

• une cagoule isotherme;

• une tuque;

• un chandail synthétique chaud (tissu polaire);

• un chandail synthétique blanc ou pâle à manches longues;

• des bas synthétiques chauds.

L'important est de toujours avoir des vêtements en surplus au cas où les conditions météo changeraient. Ils peuvent être transportés dans un sac étanche à l'intérieur d'un des caissons du kayak. Et en laissant des vêtements de rechange au point d'arrivée, on s'assure de clore la sortie au sec!

Saviez-vous que

Le kayak de mer est issu de celui des Esquimaux. Le kevlar et le polyéthylène ont remplacé les peaux de phoque ou d'éléphant de mer, mais la forme de l'embarcation reste très similaire à celle de son ancêtre.

Sources

Plein-air Québec

EssaOnia Rivières du Monde