Vie de famille

En vacances… sans les enfants

En vacances… sans les enfants

Anne Villeneuve Photographe : Anne Villeneuve Auteur : Coup de Pouce

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En vacances… sans les enfants

S’accorder un moment de répit rien que pour soi ou pour son couple, pas toujours évident quand on est maman! Des témoignages et l’avis d’une psychologue.

«Hé, que je partirais donc toute seule sur une île déserte!» On l'a toutes eue, cette pensée. Beaucoup dans un moment de grande fatigue ou quand on se dit que nos enfants vont nous faire virer folle. Certaines y ont même songé froidement, à tête reposée, ne serait-ce que pour se retrouver seule ou en couple, mettre leur switch maman à off un peu, voire s'ennuyer un brin... Pas si simple! Principal obstacle: la culpabilité et/ou la crainte du jugement des autres mamans. Sans compter le regard étonné des enfants, qui nous voient presque aussi mal partir en vacances sans eux que faire l'amour.

Quand j'ai annoncé à ma fille de 11 ans que je partais un week-end avec trois copines, elle m'a tout de suite demandé pourquoi, et si j'allais penser à elle. J'ai répondu: «Bien sûr!», mais dans ma tête, j'avais en mémoire ces paroles de mon amie Dominique: «Les premières fois que je suis partie sans les enfants, je me suis ennuyée d'eux en voyant d'autres petits avoir du plaisir sur la plage autour de moi... mais tellement moins quand je voyais leurs parents leur courir après!»

Il reste qu'il faut avoir une bonne réserve d'estime maternelle dans ses bagages personnels pour être capable de se dire: «Je fais assez un bon boulot comme mère pour mériter quelques jours de congé à m'occuper de moi.» Claudia Écrement, psychologue, nous rassure. Nul besoin de se justifier sans fin: si on recharge nos batteries, c'est tout le monde qui en profitera. «Et ça peut commencer par le fait que maman va au théâtre avec une amie et que papa a ses soirées de tennis, histoire de montrer aux enfants que tout le monde a besoin de temps pour soi et que c'est normal.»

Et puis, pourquoi on se sentirait coupable, après tout? Parce qu'on ne le mérite pas? Faux. Parce que ce serait comme si on les aimait moins? Ça ne tient pas la route. Et eux, alors, ils nous aiment moins quand ils passent le week-end chez grand-maman ou quand ils refusent de nous accompagner pour une balade à vélo? Non, il n'y a pas d'amour en jeu. Il y a seulement cette fâcheuse manie toute féminine d'avoir peur de s'accorder du temps pour soi, de peur de paraître égoïste.

Et puis, oser peut nous réserver de belles surprises. Quand elle est partie à Hawaï avec son amoureux, Chantal a laissé ses enfants à ses parents, qui en ont profité pour partir en voyage dans les Rocheuses avec leurs petits-enfants. Trois générations heureuses qui se sont échangé courriels et photos durant leurs séjours respectifs. «Ce voyage sans nous a permis de créer une complicité entre mes enfants. Les entendre rigoler lorsqu'ils parlent de la fois où grand-maman pensait avoir perdu sa caméra, ça n'a pas de prix!»

Bon, évidemment, quand on n'a que deux petites semaines de vacances dans l'année, on est moins tentée de les passer sans eux ou de les en priver, s'ils sont petits, en les laissant à la garderie pendant qu'on se dore au soleil. Qu'à cela ne tienne, on adopte la théorie des petits pas. «Pendant les vacances, les parents pourraient se réserver une journée ou deux en duo où ils pourraient se retrouver sans les enfants. On peut très bien flâner en famille à la maison une journée sur deux, aussi», suggère Claudia Écrement. Et on attend patiemment d'avoir pris de l'ancienneté!

 
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