Vie de famille

Comment encourager son enfant sans le bercer d'illusions

Comment encourager son enfant sans le bercer d'illusions

  Photographe : Anne Villeneuve

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Comment encourager son enfant sans le bercer d'illusions

«Aller à La Voix, ça doit être tripant, hein, maman?» une boule se forme dans mon estomac. D’un côté, je veux encourager mon garçon. De l’autre, je suis consciente que son talent est, disons-le, franchement limité.

En fait, je suis devant le dilemme de bien des parents, en cette ère où le succès semble instantané, facile et tellement accessible: comment encourager et soutenir son enfant sans le bercer d’illusions? Tout se passe vite dans ma tête...

«Un parent ne doit pas éteindre le rêve de son enfant tout de suite. Il doit profiter de l’occasion pour s’intéresser à cette nouvelle passion, faire parler son enfant sur sa propre perception de ses forces et de ses zones à améliorer», estime Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec. Les parents deviennent en quelque sorte la voix du gros bon sens. On reste à l’écoute, on creuse un peu et on guide notre jeune pour l’amener à regarder son rêve avec un peu de recul et avec des lunettes claires: ni trop roses, ni trop sombres. «C’est un travail de recadrage qu’il faut faire. Devant des idées irréalistes, on ne lui demande pas de faire le deuil immédiatement, mais on utilise cette ouverture pour discuter franchement avec lui des étapes à franchir afin de parvenir à son but et des raisons qui le motivent», poursuit la spécialiste. Suivre des cours de chant? Participer à une chorale? Débuter par un concours à l’école? Parfois, notre enfant réalisera, en cours de route, que son rêve n’est pas vraiment à sa portée. Notre rôle devient donc de relever les «autres» côtés positifs de l’aventure: il est assidu, il a un super esprit d’équipe, etc.

Plus encore, le parent doit refiler en douce à son enfant des outils lui permettant de construire autant son estime de soi que sa confiance en lui. Ce qu’on souhaite, c’est l’amener tout aussi bien à célébrer ses prouesses qu’à être capable de se relever de ses échecs. Travailler sa souplesse, sa capacité à travailler ses vraies forces et son aptitude à développer des «plans B». Parce que tous les rêves ne se réaliseront pas. Mais on peut toujours les rêver, apprendre sur soi au passage et découvrir une autre passion... qui sait?

Je chasse mon inquiétude et je questionne tout de suite mon fils: «Je ne savais pas que tu aimerais chanter... Tu as envie d’essayer ça?» Sa réponse est sans équivoque. «Chanter? Ben non ! Je n’aime même pas ça, et en plus, c’est loiiiiin d’être ma force! Mais j’aimerais ça aller assister à l’émission pour voir comment ça se passe dans les coulisses. Simple curiosité!» Ahhhh! J’ai peut-être sauté trop vite aux conclusions...

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