Vie de famille

Autisme: le témoignage d’un père monoparental

Autisme: le témoignage d’un père monoparental

Rachel C�t� Photographe : Rachel C�t� Auteur : Coup de Pouce

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Autisme: le témoignage d’un père monoparental

Monoparental, Marc Bélanger élève seul ses quatre enfants, dont l’une souffre d’un TDAH et deux sont atteints d’autisme. Le témoignage d’un père que la paternité a transformé.

«Mon histoire est celle d'une transformation. De pourvoyeur peu impliqué auprès de sa famille, je me suis métamorphosé en papa à temps plein. Avant le divorce, notre famille a vécu des années de chaos. Sur quatre enfants en bas âge, trois faisaient face à une condition particulière: Kim souffre d'un TDAH, tandis que Nicolas et Cédric sont autistes de niveau 2. C'était extrêmement difficile à gérer avant qu'ils soient diagnostiqués: crises, retards, mésadaptation... Ces différences ne les rendent pas moins aimables ni attachants, mais elles ont généré beaucoup de frustration et de stress au sein de notre couple, qui n'a pas survécu. Avant notre séparation, la mère des enfants restait à la maison, pendant que moi, je travaillais ou je m'isolais. Je partais travailler aux petites heures du matin pour revenir à 18 h, et je passais les soirées à jouer à des jeux en ligne. Je m'enfermais dans la cyberdépendance pour fuir les défis de mon quotidien.

«Lorsque la mère des enfants est partie, j'ai été obligé de faire face à la réalité: si je ne me prenais pas en main, je risquais de perdre mes enfants. Cette peur m'a sorti de ma torpeur. Je me suis donc retroussé les manches et j'ai fait ce que j'avais à faire: j'ai consulté un psychologue et j'ai mis toute mon énergie au service de mes enfants. Le fait que deux d'entre eux soient autistes ajoute évidemment des défis supplémentaires, mais je me suis outillé en conséquence. J'ai compris, à force d'essais et d'erreurs, que je devais m'adapter à eux plutôt que d'essayer de les changer. J'accepte leurs limites et leurs différences, je traite les problèmes avec humour, et je cultive l'art du lâcher-prise.

«Ce qui m'a aidé, notamment, c'est que la compagnie pour laquelle je travaille a mis en place un excellent programme de conciliation travail-famille. Lorsque j'ai expliqué ma nouvelle situation à mes patrons, ils ont allégé mes horaires de travail, le temps que je m'adapte. Cela a fait toute la différence. Avec le temps, j'ai réussi à m'organiser et à apprécier mon rôle de père: j'encadre mes enfants, je leur donne de l'amour sans compter, et je constate que cette prise de responsabilité a fait de moi une meilleure personne. Dans mon entourage, je suis même devenu une référence parentale alors qu'il y a deux ans, personne ne m'aurait cru capable d'autant de dévouement pour ma famille. Je me sens heureux et accompli depuis que je donne le meilleur de moi-même. Ma nouvelle vie est assez équilibrée - je me suis même fait une nouvelle amoureuse, elle-même maman de trois enfants!

«Si j'ai accepté de témoigner de ma vie de père monoparental, c'est pour encourager les pères qui doutent de leurs capacités. Trop d'hommes ont peur de ne pas être à la hauteur, privant leurs enfants de nouer des liens solides avec leur papa. Pour ma part, ce que je vis avec mes enfants, c'est une vraie belle aventure. Le temps et le dévouement que je leur donne, ils me le rendent en amour et en fierté.»

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