Vie de famille

9 pistes pour élever des enfants heureux

9 pistes pour élever des enfants heureux

9 pistes pour élever des enfants heureux Auteur : Nathalie Vallerand

Vie de famille

9 pistes pour élever des enfants heureux

Les enfants sont naturellement doués pour le bonheur, mais ils perdent parfois cette aptitude quand ils grandissent. Comment aider les nôtres à préserver cette étincelle?

Quand on demande à des parents ce qu’ils souhaitent pour leurs enfants, ils répondent généralement qu’ils les veulent heureux et en bonne santé. Mais le bonheur est un concept difficile à définir et plus compliqué à enseigner que le laçage des souliers. Si seulement on pouvait offrir à nos petits une clé pour le bonheur, bonne pour toute la vie... Il s’avère que c’est peut-être moins utopique qu’on ne le pense. Selon les recherches scientifiques, à défaut d’une seule clé magique, il en existe plusieurs qui favoriseraient le bonheur. En les transmettant à nos enfants, on peut influencer le regard qu’ils posent sur la vie et contribuer à ce qu’ils soient plus heureux une fois adultes. Voici 9 pistes de réflexion.

1. Leur apprendre à vivre leurs émotions

On est d’accord: c’est dur pour un coeur de parent de voir son chérubin vivre de la tristesse, de la jalousie, de la déception, de la colère... Pas étonnant que certains parents essaient de soustraire leurs enfants aux émotions difficiles en «les mettant dans de la ouate» pour reprendre les mots du psychologue Nicolas Chevrier. «Cela part d’une bonne intention, d’un désir de les protéger contre les situations stressantes, dit-il. Mais si on les empêche d’éprouver ces émotions, ils n’apprendront pas à les gérer.» Or, les gens qui savent composer avec leurs émotions sont mieux dans leur peau et ont plus de facilité à passer à travers les difficultés. Ils ont aussi de meilleures relations avec les autres. Dès le plus jeune âge de notre enfant, il est essentiel de lui montrer à reconnaître les émotions. «On met des mots sur les émotions et on décrit ce qu’on observe pour qu’il fasse le lien avec ce qu’il ressent, conseille la psychoéducatrice et auteure Stéphanie Deslauriers. On lui dira par exemple: “Tu es en colère parce que ton frère t’a enlevé ton jouet. Tu peux le lui dire.” On lui accorde aussi le droit de vivre des émotions difficiles tout en l’aidant à les exprimer d’une façon acceptable.» Enfin, et c’est peut-être le plus important, on donne l’exemple. «Quand on est fâchée, on peut dire à voix haute qu’on est en colère et qu’on a besoin de prendre de grandes respirations ou de sortir pour nous calmer», suggère Hélène Fagnan, coach familiale.

2. Les aider à se faire des amis

«L’un des ingrédients essentiels au bonheur, c’est la capacité à établir des relations harmonieuses avec les autres, soutient la psychothérapeute Stéphanie Deslauriers. Être aimé, apprécié, respecté, compris, avoir des gens sur qui compter en cas de difficultés, tout cela favorise le bienêtre émotionnel.» Aider notre enfant à se faire des amis, cela passe d’abord et surtout par le développement de ses habiletés sociales. Partager, coopérer, gérer ses émotions et reconnaître celles des autres, attendre son tour, accepter un refus, résoudre des conflits, faire des compromis, développer son empathie, etc., ce n’est pas inné. Pour apprendre à socialiser, notre enfant a besoin de notre soutien. On lui rendra ainsi service pour toute sa vie, car les jeunes ayant de bonnes habiletés sociales risquent moins de souffrir plus tard d’isolement, d’anxiété et de dépression.

3. Ajouter de la joie partout

Pour les jeunes enfants, tout est prétexte à s’amuser, mais nous, les adultes, sommes souvent trop sérieux, d’après Isabelle Filliozat, psychothérapeute et auteure des Chemins de la joie (JC Lattès, 2016). «On a tendance à casser la joie de l’enfant, déplore-t-elle. On lui dit par exemple: “Fini la rigolade, maintenant, c’est l’heure du repas.” Pourquoi cette distinction entre des activités joyeuses et d’autres, soi-disant sérieuses? On peut très bien accomplir des tâches dans la joie!» Prendre conscience de cela est déjà un bon début. «Et la joie naît également dans la réussite d’une tâche un peu difficile», souligne la psychothérapeute. Pensons à la fierté et au bonheur que notre enfant ressent quand il parvient à maîtriser une notion scolaire qui lui donnait du fil à retordre! Se réjouir de ses succès avec lui peut être très positif.

4. Bouger en famille

Bouger est un élément essentiel du bonheur, selon Isabelle Filliozat. « Les enfants sont trop souvent assis. Or, que ce soit courir, sauter ou grimper, toute activité physique stimule la sécrétion de dopamine, une hormone du plaisir et de la joie.» D’ailleurs, plusieurs études démontrent l’effet antidépresseur de l’exercice. Plus encore, l’exercice muscle le cerveau en améliorant la mémoire et la concentration. Bouger peut donc favoriser aussi l’apprentissage.

5. Protéger sans surprotéger

Les parents «hélicoptères» tournoient constamment autour de leurs enfants pour les surprotéger, leur éviter des ennuis et leur paver le chemin. Si l’expression est chouette, le résultat l’est beaucoup moins. Au début de l’âge adulte, les jeunes ayant de tels parents auraient une faible estime de soi et adopteraient plus de comportements risqués, comme l’abus d’alcool, selon une étude américaine. «Ils vivent aussi plus de stress et d’anxiété, ajoute Nicolas Chevrier. Parce qu’on les a surprotégés, ils ont eu peu d’occasions de surmonter de petites difficultés et donc de bâtir leur confiance en eux. Ils sont alors moins outillés pour affronter les situations de la vie qu’ils ne contrôlent pas.» Les enfants ont besoin de protection, pas de surprotection. On évite donc de faire à la place de notre rejeton ce qu’il pourrait lui-même effectuer. On le laisse explorer, vivre ses propres expériences, résoudre ses conflits, commettre des erreurs parfois et prendre des risques calculés. C’est ainsi qu’il acquerra des compétences qui lui permettront d’aborder les défis et les difficultés avec la dose d’optimisme nécessaire à une vie heureuse.

6. S’occuper de notre propre bonheur

«On est un modèle pour nos enfants, dit Hélène Fagnan, coach familiale et fondatrice de Nanny Secours. Si on s’efforce de voir le bon côté des choses, ils auront probablement une attitude plus positive eux aussi.» On doit aussi prendre en main notre propre bonheur. En tant que mère, on a souvent tendance à s’oublier pour notre famille. Mais il est important de prendre du temps pour soi en faisant régulièrement des activités qu’on aime. On est ainsi plus reposée et de meilleure humeur, ce qui se reflète dans nos interactions avec nos enfants. De plus, on leur inculque alors l’idée que chacun est responsable de son bien-être. «Ça les incitera plus tard à prendre soin d’eux-mêmes et à ne pas toujours dépendre des autres pour être heureux», affirme la coach.

7. Partager des repas en famille

On savait déjà que manger en famille, c’était bon pour la santé, puisque cela incite les enfants à consommer plus de fruits et de légumes. Mais les repas familiaux sont aussi bénéfiques pour la santé mentale. Les ados qui soupent souvent en famille sont en effet moins susceptibles de souffrir de dépression et d’anxiété, selon une étude de l’Université McGill. Ils affichent aussi moins de comportements délinquants. Sans compter que les repas en famille favorisent les échanges et améliorent la cohésion familiale. Alors, on les met plus souvent au menu? Pour s’assurer que notre ado n’avale pas sa ration en deux minutes et qu’il ne quitte pas la table juste avant qu’on ait eu le temps de s’asseoir, on apporte toutes les assiettes d’un seul coup, ou on demande à tout le monde de mettre la table et d’y déposer les plats de service. Se passer les plats permet également de créer une ambiance d’échanges et de proximité.

8. Y aller mollo avec la performance

Même s’ils sont sans doute prêts à jurer le contraire, certains parents ont des attentes trop élevées envers leurs jeunes. «On vit dans une société de performance et on veut que notre enfant se distingue, qu’il soit meilleur que les autres, remarque Nicolas Chevrier. Et il faut bien l’admettre, on cherche souvent à se réaliser à travers lui. Trop d’enfants ont des agendas surchargés et portent le poids des aspirations parentales.» Les conséquences possibles sont nombreuses: peur de décevoir, tristesse, stress, sentiment d’incompétence, anxiété de performance. «L’enfant peut aussi croire que l’amour de son parent dépend de ce qu’il fait et non de ce qu’il est, souligne le psychologue. Et cette idée nuit à son estime de soi et à tout son développement affectif. Il a besoin, au contraire, de sentir l’amour inconditionnel de ses parents, de se sentir aimé, peu importe ce qu’il fait.» Bref, entre encourager notre enfant et trop le pousser, il y a un équilibre à trouver. Et ça commence par valoriser davantage les efforts et la persévérance que les résultats. À méditer…

9. Enseigner la gratitude

Les personnes qui ressentent et expriment régulièrement de la gratitude sont plus optimistes et plus satisfaites de leur vie en général, selon des études récentes. Une bonne habitude à prendre pour enseigner à manifester de la gratitude à notre marmaille: au souper, chacun nomme à tour de rôle la personne ou le bienfait pour lequel il est reconnaissant aujourd’hui. Cette habitude permet aussi d’apprendre aux enfants à trouver le bonheur non pas dans les choses matérielles, mais dans les expériences, les amitiés, le partage, les beautés de la nature... En somme, dans tout ce qui ne s’achète pas.

Bougon de nature?

Les enfants naissent avec un tempérament qui influence leur manière d’être. Et, c’est vrai, certains ont le bonheur moins facile que d’autres. Toutefois, même si la génétique entre en ligne de compte, le tempérament est malléable. «Ce n’est pas une fatalité, soutient le psychologue Nicolas Chevrier. Le tempérament d’un enfant peut s’améliorer en fonction des expériences de vie. Par exemple, si notre enfant est anxieux et qu’on l’encourage à affronter diverses situations au lieu de le surprotéger, on peut l’aider à gagner en confiance.» De la même façon, on peut apprendre à un petit bougon à être un peu plus optimiste!

 

 

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