Grossesse

La sexualité pendant la grossesse

La sexualité pendant la grossesse

IStock Photographe : IStock Auteur : Coup de Pouce

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La sexualité pendant la grossesse

La sexualité subit de profondes transformations pendant la grossesse. On démystifie ici tabous et autres rumeurs.

Certaines femmes connaissent une baisse de désir sexuel, d'autres, une hausse du désir et des pulsions sexuelles.

 

La sexualité pendant la grossesse reste un sujet peu abordé et peu de femmes osent poser les questions qui les préoccupent à leur médecin, se tournant plutôt vers leurs amies et les forums de discussions pour trouver des réponses.

 

Avec un corps qui se transforme, la femme fait face à un changement dans sa sexualité, ce qui ne signifie pas qu'elle doit mettre fin à toute activité sexuelle jusqu'à l'accouchement... Au contraire! Les médecins sont unanimes à dire que les rapports sexuels ne présentent aucun danger pour la future mère et le bébé durant une grossesse normale. Ils représentent même un moment de complicité pour les futurs parents... et l'occasion de faire preuve d'imagination quand certaines positions deviennent inconfortables!

Voici quelques idées répandues sur la sexualité pendant et après la grossesse:

1- Les femmes enceintes ne pensent qu'au sexe!
Vrai et faux. L'intérêt sexuel peut diminuer ou, au contraire, augmenter, selon les femmes et le stade de la grossesse. Même chose chez les hommes. Certains gardent un désir intense, alors que d'autres prennent leurs distances.

Au cours du premier trimestre, la fatigue, la somnolence et les nausées entraînent souvent une baisse du désir. De plus, lors de l'excitation sexuelle, l'augmentation du volume des seins, ajoutée à la vasocongestion, peut créer des tensions mammaires désagréables chez certaines femmes. Ces malaises disparaissent au cours des deuxième et troisième trimestres de grossesse.

Pendant le deuxième trimestre, le désir varie d'une femme à l'autre. « Certaines auront un désir intense, lié aux hormones ou à la pression plus grande sur le bassin, explique la sexologue clinicienne Sylviane Larose. De plus, elles sont souvent plus à l'écoute de leur corps, d'où la hausse du désir. » La plus grande vascularisation de la zone du petit bassin peut aussi amener à ressentir des sensations plus voluptueuses.

Le troisième trimestre est souvent associé à un désintérêt sexuel, en grande partie à cause des changements corporels. Le volume de l'abdomen peut aussi amener un certain inconfort, mais les rapports sexuels sont toujours possibles. À ces malaises physiques s'ajoute, au dernier mois de la grossesse, la crainte de provoquer l'accouchement.

2- Faire l'amour peut déclencher l'accouchement
Il s'agit d'une crainte totalement infondée, à moins de présenter une grossesse à risque. Si c'est le cas, le médecin émettra des recommandations quant aux pratiques à éviter. Par contre, il est vrai que l'orgasme peut provoquer des contractions de l'utérus. L'orgasme déclenche chez la femme la fabrication d'hormones, comme l'ocytocine, qui peuvent amener l'utérus à se contracter. Le sperme contient pour sa part des prostaglandines qui auraient des effets comparables.

Ces contractions sont différentes des contractions du travail lors de l'accouchement et sans conséquence dans le cadre d'une grossesse qui se déroule bien.

 

3- On peut blesser le bébé pendant l'acte
La crainte de faire mal au bébé ou de le réveiller, que certains couples entretiennent, est totalement infondée et démontre une méconnaissance du corps humain. « Les futurs parents ne se rendent pas compte qu'ils sont très loin du bébé, même au 9e mois, et que le bébé est bien protégé par le sac amniotique dans l'utérus. En fait, ces craintes sont davantage une façon d'exprimer les angoisses liées à la grossesse », estime Sylviane Larose.

4- Les parents se sentent surveillés
Certains hommes ont l'impression que l'enfant est témoin de leurs ébats, ce qui entraîne une perte d'érection, raconte Sylviane Larose. On rencontre ces cas principalement chez des hommes qui ne sont pas à l'aise avec leur sexualité.

5- Après la grossesse, la libido disparaît
Rien de plus faux, selon Sylviane Larose. La prolactine sécrétée lors de l'allaitement est un inhibiteur du désir, mais ce n'est que passager. En fait, pour beaucoup de femmes, ça ne fait aucune différence.

Après la naissance, la priorité est de dormir pour bien fonctionner, explique Sylviane Larose. « Ce n'est qu'à cette condition qu'on peut être disposé à profiter d'une vie sexuelle. Mais si le désir était présent avant la grossesse et qu'il n'y a pas de problème de santé, le désir revient naturellement dès qu'une routine s'installe avec le nouveau bébé et qu'on a le temps de se reposer! »

La prise de poids après la grossesse peut amener la femme à se sentir moins désirable et à refuser le plaisir sexuel. Le changement de statut social - d'amants, on devient parents - peut aussi perturber l'un ou l'autre des conjoints.

Pour la majorité des couples, la sexualité reprend sept semaines après l'accouchement. Si les problèmes persistent, sans doute étaient-ils déjà présents avant la naissance, souligne Sylviane Larose. Il est très rare, selon elle, que de réels problèmes sexuels surgissent spontanément après une naissance.

Contre-indications médicales
Le médecin peut indiquer que les rapports sexuels ne sont pas souhaitables lors d'une grossesse difficile, mais les massages, les caresses et autres jeux sensuels sont toujours possibles et importants puisqu'ils maintiennent la complicité amoureuse qui sera profitable à la reprise des rapports après l'accouchement.

Les rapports sont contre-indiqués:
  • En cas de risque important d'accouchement prématuré (contractions utérines, par exemple);
  • Si le placenta est prævia, c'est-à-dire qu'il recouvre le col de l'utérus (risque de provoquer des saignements);
  • En cas de fissure de la poche des eaux (risque d'infection).

La prudence s'impose aussi si le partenaire est porteur d'herpès génital. Les préservatifs ne protègent pas totalement. Il est recommandé d'éviter les rapports qui pourraient présenter des risques de contamination de chlamydiæ ou d'autres maladies sexuellement transmissibles.

 

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