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Déclenchement artificiel de l'accouchement: comment ça se passe?

Déclenchement artificiel de l'accouchement: comment ça se passe?

iStock Photographe : iStock Auteur : Coup de Pouce

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Déclenchement artificiel de l'accouchement: comment ça se passe?

Dans quels cas déclenche-t-on un accouchement? Comment s’y prend-on? Le travail est-il plus douloureux? Des experts nous éclairent sur cette procédure qui concerne une grossesse sur cinq.

Au Canada, le taux de déclenchement est passé de 12,9 % en 1991 à 21,8 % en 2005. Il est stable depuis. Plusieurs facteurs expliquent cette progression, comme la hausse du nombre de grossesses tardives ou l'augmentation de l'obésité chez les futures mères.

Pourquoi déclencher le travail

Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Québec, le déclenchement s'avère indiqué lorsque le risque associé à la poursuite de la grossesse pour la mère ou pour le fœtus est plus grand que celui lié au déclenchement du travail et à l'accouchement.

Dans la majorité des cas, on déclenche l'accouchement à la suite de problèmes de santé touchant la mère ou le fœtus. Parmi ceux-ci:

  •  Prééclampsie (hypertension associée à la grossesse)
  •  Maladie maternelle importante
  •  Hémorragie vaginale importante avant la naissance
  •  Infection du liquide amniotique
  •  Présence soupçonnée d'un danger grave pour le fœtus
  •  Perte des eaux avec streptocoque du groupe B chez la mère

La seconde cause la plus courante de déclenchement est le dépassement de la date prévue d'accouchement. On le pratique entre la 41e et 42e semaine de grossesse, car passé cette date, la morbidité fœtale augmente.

Autres cas où le médecin pourrait recommander un déclenchement:

  •  Grossesse multiple
  •  Diabète
  •  Retard de croissance intra-utérin
  •  Faible quantité de liquide amniotique
  •  Problèmes logistiques (ex.: antécédents d'accouchement rapide)

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Déclenchement de convenance
Exceptionnellement, le médecin peut déclencher le travail à la demande des parents. Pour ce faire, il faut que plusieurs conditions soient réunies et les risques infimes. «Si, par exemple, le futur père part pour plusieurs semaines en voyage d'affaires, que la mère a atteint 39 semaines de grossesse et que le col utérin est bien mature, il est possible que nous acceptions d'induire le travail après une discussion sur les risques de la procédure avec les parents», explique Fabien Simard, obstétricien-gynécologue, secrétaire de l'Association des obstétriciens et gynécologues du Québec.

Une fois la décision prise, le médecin inscrira la future mère sur la liste des déclenchements de l'établissement où elle accouchera. «Il ne s'agit pas d'une situation prioritaire. Si une autre femme arrive à l'hôpital souffrant de prééclampsie par exemple, elle passera en premier», précise Fady Mansour, obstétricien gynécologue, professeur associé au Centre universitaire de santé McGill.

Comment ça se passe?
Avant de procéder au déclenchement, le médecin effectuera une évaluation selon des critères précis comme le niveau d'effacement et la dilatation du col de l'utérus. Cet examen déterminera l'état du col (favorable ou non) et permettra d'évaluer les risques.

- Col utérin non favorable
Avec un col non favorable, les médecins opteront pour sa maturation de manière artificielle. Pour ce faire, il existe des options mécaniques, comme les dispositifs à ballonnet qui appliquent une pression sur l'orifice interne du col dans le but de le dilater. Ils pourront aussi choisir des moyens pharmacologiques, telles les prostaglandines synthétiques qui agissent comme agent de maturation.

- Col utérin favorable
Avec un col favorable, le traitement le plus couramment utilisé est l'injection d'ocytocine afin de produire des contractions. Présente naturellement dans le corps, cette hormone agit sur les muscles lisses de l'utérus sans toutefois exercer d'effet direct sur le col. Afin d'accélérer le travail une fois les contractions démarrées, le médecin pourrait rompre les membranes.

Balayage des membranes (stripping): une solution de rechange aux médicaments
Alors que certains gynécologues ou sages-femmes pratiquent le balayage des membranes régulièrement, d'autres n'en font à peu près pas. «Si on sait qu'un déclenchement est prévu et que le col est mature, on peut tenter le stripping à partir de la 38e semaine de grossesse afin de favoriser un début de travail spontané», déclare Dr Mansour.

Cette méthode consiste à glisser un doigt dans le col et à décoller les membranes de la paroi utérine dans un mouvement circulaire, libérant ainsi des hormones (les prostaglandines). L'intervention pratiquée dans le bureau du médecin ou de la sage-femme peut s'avérer inconfortable pour la mère. Chez certaines femmes, le travail débutera dans les heures suivant l'intervention alors que d'autres devront recourir aux méthodes traditionnelles de déclenchement, ou encore à un second balayage lors de la visite hebdomadaire suivante.

Le degré de douleur et la durée du travail
C'est le travail plus court qui intensifie la douleur liée à l'accouchement déclenché artificiellement, et non la force des contractions. Un travail qui commence naturellement comporte une phase de latence (dilatation du col de 0 à 4 cm) qui engendre des contractions d'intensité croissante et dure généralement plusieurs heures. En revanche, avec l'ocytocine, la phase de latence est plus courte. C'est donc dire que les futures mamans entrent plus rapidement dans la phase active du travail.

Règle générale, le déclenchement a lieu le matin, alors on prévoit le coup: on arrive bien reposée à la suite d'une bonne nuit de sommeil!

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