Grossesse

Des histoires de prénoms

Des histoires de prénoms

Auteur : Coup de Pouce

Grossesse

Des histoires de prénoms

Derrière chaque prénom se cachent souvent de drôles d’histoires. Pour le prouver, nous en avons réuni 18 qui font tantôt sourire, tantôt réfléchir!

De «marie José» à Marie-Josée

«Chaque fois que je raconte l'origine de mon prénom, on ne me croit pas. Il faut dire que des Marie-Josée, il y en a des tonnes. Mais toutes ne s'appellent pas comme ça pour la même raison que moi! Lors d'un stage à Madrid, ma mère est tombée follement amoureuse de José, le réceptionniste de la pension où elle logeait - et mon futur papa! Une belle histoire qui a débouché, la veille de son départ, sur une demande en mariage. Complètement chamboulée, ma mère lui a réclamé trois mois de réflexion et, pendant ces trois mois, ses soeurs n'ont pas arrêté de lui répéter: "Allez, marie José! Marie José!" La suite est facile à deviner.» Marie-Josée, 27 ans

 

La roue de la vie

«Ma grande amie est morte dans un accident de voiture un mois avant la date prévue de mon accouchement. Lorsqu'on me l'a annoncé, le choc a été tellement violent que ça a précipité le travail. Ma petite puce est arrivée cinq jours plus tard et elle a poussé son premier cri pendant que Marie était exposée. Mon conjoint, qui n'est pourtant pas croyant pour une cenne, a alors décidé que notre fille devait absolument porter son prénom. Là où ça devient un peu ésotérique, c'est que notre Marie adore le poisson, le roquefort et les mets chinois... comme la marraine qu'elle aurait dû avoir. À quatre ans, il faut avouer qu'il y a de quoi se poser des questions.» Isabelle, 34 ans

 

Le retour d'un classique?

«Je ne sais pas ce qui se passe, mais, depuis quelques années, on dirait que les parents essaient de gagner un concours d'originalité côté prénoms. Nous, on a décidé de faire ça simple et court en optant pour Jean. Or, quasiment tous nos proches ont rué dans les brancards! Ils s'attendaient à quelque chose de plus "flyé" et leurs réactions ont souvent été blessantes. Pourtant, des petits Jean, il y en a nettement moins qu'on pense. Pas plus de 10 ou 12 par an. Alors en ce qui me concerne, j'estime qu'on a finalement été plutôt audacieux!» Lucie, 29 ans

 

Un choix stressant

«Sachant qu'on allait avoir un garçon, on a choisi d'avance trois prénoms. On s'était naïvement dit qu'en lui voyant la bette l'un d'eux s'imposerait forcément. Le problème, c'est que ça n'a pas été le cas. Notre bébé était trop tranquille pour s'appeler Martin, trop petit pour s'appeler Alexandre, trop brun pour s'appeler Émile. Bref, il a fallu qu'on lui trouve un autre prénom. L'enfer. Nos proches se sont mis à nous faire plein de suggestions en pensant aider et, trois semaines plus tard, on hésitait entre 15 prénoms! Pour finir, on les a tous notés sur des bouts de papier et mon chum en a pigé un au hasard. On a ouvert une bouteille de champagne - je n'en ai bu que deux gorgées! -, on s'est serré les mains très fort et on a lu le prénom qui y était inscrit. Benjamin. C'était un de nos préférés. On en a pleuré de joie.» Mireille, 36 ans

 

 

Pas assez original

«Pendant qu'elle était enceinte de moi, ma mère a fait un genre de fixette sur la chanson Nathalie, de Gilbert Bécaud. Il paraît qu'une voisine de palier a même porté plainte à la police tellement elle était écoeurée de l'entendre! Lorsqu'est venu le temps de me choisir un prénom, les dés étaient donc jetés. Aujourd'hui, je vis très bien avec ce prénom. Mais quand j'étais jeune, j'aurais donné n'importe quoi pour m'appeler Adélaïde ou Cassandre. Année après année, il y avait au moins cinq Nathalie par classe et, pour nous différencier les unes des autres, on nous attribuait un numéro. À l'adolescence, j'ai réglé le problème en me teignant les cheveux en vert.» Nathalie, 45 ans

 

Compromis culturel

«Je suis d'origine italienne et, si j'avais suivi les conseils de ma mère, mes fils se seraient appelés Giuseppe et Fortunato... Dubuc. Oui, ça fait presque mal aux oreilles! Quand un des deux parents appartient à un autre groupe ethnique, je pense qu'on n'a pas le choix de mettre de l'eau dans son vin pour trouver des prénoms qui fonctionnent aussi bien dans une langue que dans l'autre. C'est faisable, même si le choix est plus limité. Nous, après des semaines et des semaines de tergiversations, on a fini par s'entendre sur Bruno. Par contre, lorsqu'on a appris que notre petit deuxième allait aussi être un garçon, on a failli s'arracher les cheveux. Mais mon père nous a sortis du pétrin en suggérant Ugo. On n'a eu qu'à ajouter un H devant.» Daniela, 37 ans

Coup de théâtre

«Je sais qu'on est plusieurs à s'appeler Anne-Marie Cadieux, et ça me surprendra toujours parce qu'il me semble que ni les Anne-Marie ni les Cadieux ne courent à ce point les rues au Québec! Vers 1995, ça a cependant commencé à avoir un petit impact sur ma vie parce qu'il y en a une qui est devenue célèbre. J'ai ma propre entreprise et, quand les gens m'appellent, il arrive régulièrement qu'on me demande si je suis la Anne-Marie Cadieux qui joue à la télé. Une designer de mode m'a même déjà envoyé via Facebook un message dans lequel elle offrait de me prêter une de ses créations pour un prochain gala, précisant au passage que j'avais le physique idéal pour la porter! Comme j'aime vraiment mon nom, ce genre d'histoire me fait sourire.» Anne-Marie Cadieux, 51 ans

 

Cure de Jouvence

«Mes parents ont eu le flair de m'appeler Karine une quinzaine d'années avant que des milliers d'autres aient l'idée d'en faire autant. Et, si je leur en ai longtemps voulu parce que j'ai eu droit toute mon enfance à des sobriquets aussi sympathiques que narine, farine ou canine, je leur en suis aujourd'hui sincèrement reconnaissante. Avec une teinture fraîchement faite, des jeans et un sac à dos, on me donne souvent 10 ans de moins, en partie grâce à mon prénom. Une ex-collègue de mon âge est d'ailleurs convaincue que si, comme elle, je m'étais prénommée Lucienne, les choses seraient totalement différentes.» Karine, 43 ans

 

Hors des sentiers battus

«J'ai toujours été fascinée par Jean Rostand, qui était à la fois écrivain, homme de science, biologiste et moraliste. À l'époque de ma première grossesse, en feuilletant La Presse, je suis tombée sur un article dans lequel un type prénommé Rostand était interviewé. Ça a été le coup de foudre, même si les gens autour de moi disaient: «Ben, voyons, c'est un nom de famille, ça!» Dans ma grande naïveté, je ne m'attendais pas non plus à ce qu'on me fasse toujours répéter le nom de mon fils ou qu'on me demande sans cesse où j'avais été pêché un prénom pareil! Mais Rostand porte très bien son prénom, car il est assez spécial. Il a du caractère, il fait sa marque partout où il passe et il est très populaire auprès des filles. Ses amis l'appellent Rost.» Anne France, 50 ans

 

Quand l'air ne fait pas la chanson

«Comme le parolier, je m'appelle Luc Plamondon. Cependant, mes parents ne l'ont pas fait exprès. Je suis né en 1958 et mon homonyme n'est devenu populaire qu'à partir des années 1970. Cela étant, ça m'avantage essentiellement de deux façons: les gens retiennent facilement mon nom et... on m'attribue de plus belles chambres d'hôtel! Dans le passé, j'ai en effet voyagé un peu partout au Québec et, pensant qu'ils avaient affaire à l'autre Luc Plamondon, les hôteliers me réservaient parfois ce qu'ils avaient de mieux! Mais il n'y a pas eu que des côtés positifs. Une fois, dans un bar, j'ai fait la connaissance d'une dame. Et quand je me suis présenté, elle a pensé que je la niaisais. Même qu'elle s'est levée en disant: «"C'est ça. Et moi, je suis Farah Fawcett!"»  Luc Plamondon, 52 ans

 

Excellente devinette!

«À la naissance de mes deux premières filles, c'est moi qui ai choisi les prénoms. Alors, lorsque mon mari a suggéré Caroll Lynn - une combinaison de deux prénoms masculins - pour la troisième, je ne me suis pas obstinée. C'est sûr, ma fille a dû épeler son nom pendant tout le primaire. Mais ça ne la dérangeait pas, parce qu'elle était vraiment contente de la différence. Je me rappelle d'ailleurs qu'elle demandait souvent aux gens de deviner comment son prénom s'écrivait. Avec un K? Avec un Y? Avec deux R? Jamais personne n'a pu trouver!» Linda, 54 ans

 

Un nom formateur

«En Tunisie, toutes les filles de ma génération s'appellent Imen. Mais ici, puisque ce n'est pas le cas, mon prénom a été la cible de bien des jeux de mots. Au primaire, c'était surtout He-Man, comme le superhéros de la télé. À la puberté, c'était plutôt "hymen". L'un dans l'autre, je pense que ça a été très bon pour me forger le caractère! À force de me faire niaiser, j'ai appris à ne plus m'en offusquer et je suis vraiment capable d'entendre une joke sur moi. Sauf que pour mon fils, j'ai préféré Malik, un nom facilement mémorisable. J'ai souvent à me présenter dans le cadre de mon travail et, pour que les gens comprennent comment je m'appelle ou qu'ils retiennent mon prénom, je dois donner ma carte professionnelle.» Imen, 33 ans

Transmission intergénérationnelle

«J'ai le nom de ma marraine Hélène. C'est une femme extraordinaire et j'ai toujours été très fière de porter son prénom. Mais pour éviter toute confusion (on a le même patronyme!), ma mère a tenu à ce que le mien s'écrive Elaine. Quand j'étais jeune, je n'avais qu'à dire que je l'écrivais comme Elaine Bédard, une icône des années 1960, et c'était clair pour tout le monde. Quand elle est devenue moins connue, je me suis rabattue sur le personnage d'Elaine de la série Seinfeld. Et là, ô misère, on s'est mis à mettre des accents sur la majuscule... et moi, il n'y en a pas. Je trouve ça un peu embêtant, car ça trahit mon âge.» Elaine, 49 ans

 

Masculin ou féminin?

«Tant que je ne volais pas de mes propres ailes, je trouvais mon prénom ok. Après tout, c'est assez joli, Claude. Mais depuis que je suis en appartement, j'ai complètement changé d'avis. La moitié des lettres que je reçois s'adressent à un certain monsieur Claude X et quand des inconnus m'appellent, c'est encore à celui qu'ils veulent parler. Le jour où j'aurai des enfants, je me promets d'éviter les prénoms mixtes. Ça va leur épargner quelques frustrations.» Claude, 24 ans

 

Commun mais apprécié

«Durant mes études à l'Université de Sherbrooke, on était douze à s'appeler Julie Roy! Par la suite, il m'est aussi arrivé très souvent de ne pas être la "bonne" Julie Roy. Mais ça ne me dérange pas. En fait, je trouve mon nom hyper pratique. Tout le monde le comprend du premier coup et personne ne l'écrit mal. J'aime bien mieux qu'on me confonde à l'occasion avec une autre Julie Roy que de toujours avoir à répéter ou à épeler mon nom.» Julie Roy, 37 ans

 

Un accent particulier

«En 1983, mon prénom n'était pas populaire du tout et j'ai trouvé ça assez lassant de me faire appeler princesse Leia. Je passais mon temps à dire Léah avec un É et un H! Mon père est d'origine juive et, dans le milieu anglophone, Leah s'écrit fréquemment avec un H. Ma mère l'a francisé en ajoutant l'accent aigu. Maintenant, j'apprécie cette distinction. Plus on vieillit, plus on apprécie les différences! Mais j'ai longtemps trouvé que cet accent n'était pas pratique à cause de l'informatique. À l'époque, les accents aigus ne passaient pas et ils se ramassaient souvent en dièse ou en arobase. C'est pour ça que j'ai appelé ma fille Eva, sans accent!» Léah, 28 ans

 

Erreur de parcours

«D'aussi loin que je me souvienne, Christophe a toujours détesté son prénom. Quand il était petit, il n'arrivait pas à le prononcer correctement et, chaque fois qu'on le reprenait, il piquait des crises pas possibles. On a même dû l'emmener chez un orthophoniste afin de venir à bout de ce problème. Mais le mal était fait et, au fil des ans, il nous a souvent reproché de l'avoir nommé ainsi. Pour mon mari et moi, ça a été très dur. On pensait lui avoir donné un beau prénom, sauf qu'on s'est trompés. Il n'y a pas de mots pour décrire le désarroi et le sentiment d'impuissance qui en résultent.» Florence, 41 ans

 

Quiproquo

«J'ai perdu une de mes meilleures amies à cause du prénom de ma fille. Six jours après mon accouchement, elle m'a en effet appelée pour me dire que j'aurais pu trouver mieux que Camille. Je ne l'ai pas pris et je ne me suis pas gênée pour le lui faire comprendre en mettant un point final à notre relation. Bien plus tard, j'ai réalisé que c'était un prénom qu'elle se réservait, des fois qu'elle aurait eu une troisième fille. Si elle m'en avait parlé ouvertement, j'aurais peut-être appelé ma fille autrement. Une amie, même si elle est pleine de défauts, c'est beaucoup plus difficile à trouver qu'un prénom.» Lorraine, 42 ans

 

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