6-12 ans

Aider son enfant à apprivoiser le déficit de l’attention

Aider son enfant à apprivoiser le déficit de l’attention

? iStockphoto.com Photographe : ? iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

6-12 ans

Aider son enfant à apprivoiser le déficit de l’attention

Agité, rêveur, voire considéré comme dérangeant, l’enfant atteint du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA-TDAH) est souvent mis à l’écart à l’école. Voici quelques trucs pour l’aider à apprivoiser ce syndrome.

Le trouble de déficit de l'attention est un syndrome neurologique qui entraîne de la difficulté à maîtriser et à freiner les idées (inattention), les gestes (bougeotte) et les comportements (impulsivité). Il affecte de 3 % à 5 % des enfants, et trois fois plus de garçons que de filles. La plupart présentent des problèmes d'apprentissage et de comportement. Ils se tortillent sur leur chaise, se lèvent quand ce n'est pas le moment ou coupent la parole à leurs camarades. D'autres, au contraire, se font oublier tellement ils sont discrets. En fait, ils rêvassent. Et quand vient le temps d'exécuter un travail ou une activité, ils sont distraits et ont besoin qu'on les pousse.

Ces symptômes ont tendance à attirer l'attention sur ces enfants qui peuvent parfois paraître gauches ou bizarres en raison de leur difficulté à comprendre les conventions sociales. Il en découle des problèmes dans les relations avec les amis et la famille ainsi qu'un manque d'estime de soi. Sans compter les problèmes scolaires. Les enfants atteints d'un TDA-TDAH sont aussi plus susceptibles de présenter d'autres désordres psychologiques comme l'anxiété, la dépression et les troubles de comportement. En revanche, ils sont souvent très créatifs et ont tendance à aborder les problèmes de manière unique.

Les causes du TDA-TDAH

Le TDA-TDAH semble résulter d'une insuffisance de substances chimiques cérébrales spécifiques (neurotransmetteurs) qui aident le cerveau à organiser et à régir la pensée et le comportement. À ce jour, les études de l'Institut Douglas ont permis de démontrer que la majorité des personnes atteintes de TDA-TDAH avaient une prédisposition génétique à ce désordre, même si aucun gène spécifique n'a encore été identifié, souligne le Dr Ridha Joober. Le médecin et chercheur au Douglas ajoute que des facteurs environnementaux comme le tabac et l'alcool pendant la grossesse, le manque d'oxygène à la naissance ou un stress grave au cours de la grossesse expliqueraient 20% des cas.

Le diagnostic du TDA-TDAH

Ce n'est pas parce qu'un enfant bouge beaucoup qu'il est hyperactif, souligne Colette Sauvé. Selon l'auteure d'Apprivoiser l'hyperactivité et le déficit de l'attention, c'est une question de rythme. «Il y a des gens qui parlent et qui marchent vite, alors que d'autres semblent vivre au ralenti», illustre-t-elle. Il faut donc parfois un certain temps pour distinguer un enfant rêveur et actif d'un autre qui est atteint d'un désordre psychologique. Et seuls les médecins et les spécialistes en santé mentale ayant une expertise en TDA-TDAH peuvent le faire et poser un diagnostic. Dans ce cas, il peut s'agir de trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), de trouble déficitaire de l'attention sans hyperactivité (TDA) ou d'hyperactivité sans déficit de l'attention.

Les principaux symptômes

Selon le Diagnostic and statistical manual of mental disorders (DSM-IV), la référence en santé mentale, publié par l'Association américaine de psychiatrie, un enfant a un trouble du déficit de l'attention s'il présente au moins six symptômes d'inattention, d'hyperactivité et/ou d'impulsivité. Ceux-ci doivent se manifester avant l'âge de sept ans, pendant au moins six mois et à un degré qui ne correspond pas au développement mental d'un enfant de cet âge.

Quelques symptômes du TDA-TDAH.

L'inattention:

  • Difficulté à écouter quand on lui parle
  • Difficulté à se conformer aux consignes
  • Difficulté à prêter attention aux détails
  • Difficulté à maintenir son attention au travail ou dans les jeux
  • Pertes et oublis fréquents de matériel
  • Difficulté majeure à s'atteler à la tâche
  • Tendance à se laisser facilement distraire par des stimuli externes
  • Désorganisation générale (matériel, effets personnels, sac d'école, etc.)

L'hyperactivité:

  • Tendance à remuer souvent les mains ou les pieds ou à se tortiller sur son siège
  • Difficulté à rester assis
  • Tendance à courir ou à grimper partout, dans des situations peu adéquates
  • Difficulté à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisirs
  • Tendance à parler souvent trop

L'impulsivité:

  • Difficulté à attendre son tour
  • Tendance à interrompre souvent les autres
  • Tendance à faire irruption dans les conversations ou les jeux (ne prendre ce critère en considération qu'en fonction de sa fréquence et de l'âge de l'enfant)

Aider son enfant à apprivoiser le TDA-TDAH
Bien que le nombre d'ordonnances pour le TDA-TDAH ait augmenté au cours des dernières années, le Dr Joober déplore que de nombreux enfants ne reçoivent encore aucun traitement médicamenteux. Selon lui, les psychostimulants comme le Ritalin, le Concerta ou le Strattera permettent aux enfants de mieux se concentrer et entraîne une réduction des conséquences négatives du TDA-TDAH. «Pour avoir un diagnostic de TDA-TDAH, il faut que l'enfant soit dysfonctionnel, qu'il ait des problèmes dans ses relations à l'école et à la maison, par exemple. À ce moment-là, les médicaments sont utiles. Il faut ensuite voir ce qu'on considère comme dysfonctionnel comme parent et en discuter avec le médecin.»

Environ 80% des enfants atteints de TDA-TDAH réagissent de façon positive, parfois même spectaculaire, à ces médicaments. Les 20% restants n'en retirent aucun bienfait ou ressentent des effets secondaires - perte d'appétit, insomnie, anxiété - qui les obligent à interrompre le traitement.

La psychoéducation, l'apprentissage des habiletés sociales et un encadrement scolaire spécialisé font aussi partie des traitements proposés pour les enfants atteints d'un trouble déficitaire de l'attention. Quant à leurs parents, ils peuvent recevoir de l'aide pour améliorer leur compréhension du TDA-TDAH et leurs habiletés parentales.

De petits trucs pour les parents
Pris entre le besoin de discipliner et d'encadrer leur enfant et celui de continuer à l'encourager pour soutenir ses efforts et renforcer son estime de soi, les parents n'ont pas la tâche facile. Ils peuvent cependant l'aider à apprivoiser le TDA-TDAH avec ces quelques trucs de gestion du temps et d'organisation.

S'en tenir à une routine. L'enfant hyperactif a de la difficulté à faire ce qu'on attend de lui. Maintenir un horaire fixe fera en sorte qu'accomplir certaines tâches deviendra automatique pour lui.

Établir des règles claires. On rédige une liste des comportements acceptables et de ceux qu'on attend de l'enfant et on l'affiche bien en vue.

Dresser des inventaires de choses à faire. L'enfant hyperactif est désorganisé. Pour l'aider, on crée un tableau où on inscrit les gestes à poser dans chaque pièce. Par exemple: enlever ses bottes et ranger son manteau dans l'entrée de la maison.

Être flexible. Un enfant hyperactif n'aime pas les règles qui changent. Ça l'insécurise. Par contre, trop de rigidité peut créer de l'opposition et engendrer de l'anxiété chez lui. On essaie de ne pas trop lui en demander, sans jeter l'éponge, car il a besoin d'aide pour s'organiser.

Donner des instructions simples et courtes. On évite les longues explications qui risquent de créer de la frustration chez enfant et parents. On donne des consignes brèves et concises en regardant l'enfant dans les yeux et on lui demande de répéter pour vérifier sa compréhension.

Accorder des récompenses. Mettre en place un système de récompenses en fonction de règles définies ou de défis qu'on fixe à l'enfant: ramasser ses jouets tous les jours, ne pas faire de crise un après-midi, etc. De cette façon, on met l'accent sur ses réussites et on contre son sentiment d'échec.

Réduire les stimuli. La télé et l'ordinateur sont souvent des sources d'excitation. Il est important de bien choisir les émissions et les jeux d'un enfant hyperactif qui a tendance à s'énerver s'il y a trop de bruit ou de mouvement autour de lui.

Utiliser son besoin de bouger. On transforme les corvées en moments plaisants en organisant une course contre la montre pour lui faire ranger ses jouets ou l'amener à se préparer pour la nuit. On fait en sorte qu'il réussisse les défis qu'on lui lance lorsqu'il fait des efforts.

Le laisser bouger. Prévoir des moments dans la journée pour permettre à votre enfant de dépenser son énergie physique.

Suggestions de lecture

POUR LES ADULTES:
Le trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité
, Dr Stacey Bélanger, en collaboration avec le Dr Michel Vanasse, Éditions du CHU Sainte-Justine (collection pour les parents), 2008, 212 pages.

Aider son enfant à gérer l'impulsivité et l'attention: Attentix à la maison, Alain Caron, Chenelière Éducation, 2006, 116 pages.

Apprivoiser l'hyperactivité et le déficit de l'attention, Colette Sauvé, Éditions du CHU Sainte-Justine (collection pour les parents), 2007, 128 pages.

Le déficit de l'attention et l'hyperactivité en 32 questions, Dr François Raymond, Germain Duclos et autres, Enfants Québec, 2005, 52 pages.

Mon cerveau a encore besoin de lunettes (le TDAH chez les adultes), Dre Annick Vincent, Impact, 2007, 94 pages.

Turbulent, agité, hyperactif: vivre avec un enfant tornade, Emmanuelle Rigon, Albin Michel, 2008, 197 pages.

POUR LES ENFANTS:
Le lion dans la tête de Ludovic: une histoire sur... l'hyperactivité
, Kristien Dieltiens, Enfants Québec (série Une histoire sur..., trois ans et plus), 2007, 26 pages.

Mon cerveau a besoin de lunettes: vivre avec l'hyperactivité, Dre Annick Vincent, Impact (collection Psychopratique, six ans et plus), 2004, 43 pages.

Champion de la concentration: un guide pour les enfants sur le déficit de l'attention et l'hyperactivité, Kathleen G. Nadeau et Ellen B. Dixon, Enfants Québec (collection J'apprends la vie, six ans et plus), 2006, 96 pages.

  


Sites de référence

Institut universitaire en santé mentale Douglas: Déficit de l'attention: réponses d'experts

Institut universitaire en santé mentale Douglas: Trouble du déficit de l'attention: causes, symptômes et traitements

PANDA de la MRC l'Assomption: Comment savoir si mon enfant a un déficit d'attention ou est hyperactif?

Société canadienne de pédiatrie: La médecine parallèle pour les troubles de déficit de l'attention avec hyperactivité

Regroupement des associations de parents PANDA du Québec

Centre d'évaluation neuropsychologique et d'orientation pédagogique: Le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité

 

TDAH.ca

Partage X
6-12 ans

Aider son enfant à apprivoiser le déficit de l’attention

Se connecter

S'inscrire