13 ans et plus

Je n'aime pas le style vestimentaire de mon ado

Je n'aime pas le style vestimentaire de mon ado

Auteur : Coup de Pouce

13 ans et plus

Je n'aime pas le style vestimentaire de mon ado

Quand ils étaient petits, nous choisissions leurs vêtements. Maintenant, ce sont eux qui s’habillent. Et on ne trouve plus cela aussi mignon. Quand on n’aime pas l’habillement de notre ado, faut-il fermer les yeux?

Je n'aime pas son style

On ne discute pas des goûts et des couleurs, paraît-il. Mais c'est de notre jeune dont il s'agit. Comment peut-il s'accoutrer ainsi? «Les adolescents affirment leur personnalité avec les vêtements et leurs cheveux, explique la psychologue Sylvie Guay. C'est une façon de se différencier ou, au contraire, d'appartenir à un groupe». Comme parent, on peut trouver cela laid... des cheveux bleus, mais est-ce grave, en soi? Après tout, ce n'est pas dangereux comme la cigarette ou l'alcool! Quelques pistes.

Contenir notre réaction. Lorsqu'il s'agit uniquement d'une question de style, il vaut mieux réagir le moins possible. On peut donner à notre jeune notre opinion, sans le critiquer. Par exemple, on lui dit simplement qu'on préfère sa couleur de cheveux naturelle.

Mettre la situation en perspective. «Il est bon de s'interroger sur notre zone de pouvoir en tant que parents», selon Caroline Palardy, intervenante à Ligne Parents et à Tel-Jeunes. Peut-on vraiment obliger notre jeune à changer de style parce qu'on n'aime pas ça? Est-ce réaliste de croire qu'il nous obéira? Est-ce que cela vaut la peine qu'on en fasse un cheval de bataille? Est-ce la seule bataille qu'on doive mener ou y en a-t-il d'autres, plus importantes? Se poser ces questions nous aide parfois à lâcher prise. On réalise que ce n'est pas si important que ça, finalement.

Proposer des compromis. On a plus de chances d'obtenir la collaboration de notre jeune si on fait preuve d'ouverture. En matière de compromis, tout est possible, par exemple: la fin de semaine seulement, pas lorsque grand-maman nous rend visite, d'accord pour les accessoires mais non au look intégral, les vêtements, oui, mais pas les cheveux, etc. 

Ne pas insister. On n'insiste pas trop pour qu'il adopte un style plus conforme à nos goûts. Sinon, cela peut devenir pour lui une façon de s'opposer à nous.

Être patient. Enfin, on reste zen: notre jeune finira bien par passer à autre chose.

Mon jeune est gothique

S'il s'habille en noir de la tête aux pieds, porte du rouge à lèvres noir, du vernis à ongles noir... faut-il s'inquiéter? La plupart du temps, non. Ce n'est pas parce qu'un jeune adopte l'allure gothique qu'il broie du noir ou adhère à une philosophie morbide. Il s'agit la plupart du temps d'un simple style vestimentaire.

Par contre, si son comportement change, s'il est triste, s'il a des idées noires, si ses notes baissent, c'est plus inquiétant. «Le pouvoir du parent, c'est de communiquer avec son jeune», souligne Caroline Palardy. Alors, si on craint qu'il soit en difficulté, il faut partager avec lui nos inquiétudes. Peut-être nous rassurera-t-il, peut-être pas, mais chose certaine, ne pas en parler ne fait qu'alimenter nos peurs.

«Si ce n'est qu'une question de look, on laisse notre ado s'exprimer, conseille la psychologue Sylvie Guay. Mais si c'est le symptôme d'un mal de vivre, on consulte.»

Ma fille s'habille trop sexy

La jeune fille n'a pas toujours conscience que sa tenue donne d'elle une certaine image, ni du désir qu'elle peut provoquer. Notre rôle de parent est de le lui faire réaliser. On intervient avec respect et doigté. On ne lui dit surtout pas qu'elle ressemble à une traînée. C'est blessant et ça n'ouvre pas le dialogue. Interdire sans prendre le temps de discuter ne donne pas grand-chose non plus. Quelques pistes.

Pousser à la réflexion. On lui demande comment elle se sent quand elle porte un décolleté plongeant. Est-elle à l'aise? Quel impact croit-elle qu'elle a sur les autres, les hommes en particulier? Quel message lance-t-elle? Veut-elle vraiment montrer son corps à tout le monde? «Plusieurs jeunes filles souhaitent plaire aux gars de leur âge, mais ne réalisent pas qu'elles attirent aussi le regard d'hommes plus âgés», remarque Caroline Palardy. Or, notre fille doit savoir que certains hommes peuvent interpréter sa tenue vestimentaire comme étant une invitation sexuelle.

Faire part de nos craintes. On s'inquiète pour sa sécurité? On craint qu'elle ne soit mal jugée par les gens? On le lui dit!

Expliquer le protocole vestimentaire. On lui fait comprendre qu'on ne s'habille pas de la même façon pour aller à l'école que pour une soirée, par exemple.

Laisser une certaine latitude. Si notre fille s'obstine, on peut toujours ouvrir la porte à un compromis: «D'accord pour la camisole, mais je ne veux pas que ton string soit apparent.»

Refuser de payer. Évidemment, on a le droit de refuser de payer pour des vêtements qui contredisent nos valeurs.

Mon ado veut un tatouage ou un perçage corporel

«Les adolescents ont de la difficulté à se projeter dans l'avenir, constate Caroline Palardy. Ils vivent dans l'immédiat. Ils ne sont pas nécessairement conscients que les tatouages sont permanents, que les piercings laissent des marques. Le rôle des parents consiste à les faire réfléchir à tout cela.» On leur pose des questions ouvertes comme: «Penses-tu qu'un tatouage peut te nuire quand tu chercheras un emploi? Crois-tu que tu l'aimeras autant quand tu auras mon âge? Comment te sentiras-tu quand tu enlèveras ton anneau dans le sourcil et que tu auras une cicatrice?»

Par ailleurs, ces pratiques posent un danger pour la santé (infection, hépatite B ou C, etc.) si elles sont effectuées dans de mauvaises conditions hygiéniques. On exprime donc nos inquiétudes à notre ado et on insiste sur ces risques. Il se peut qu'il change d'idée.

Il n'en démord pas? Si on le lui interdit, on court le risque qu'il se fasse tatouer ou percer à notre insu. Peut-être vaut-il mieux l'accompagner dans sa démarche et s'assurer qu'il fasse affaire avec un studio sérieux. On pourra aussi fixer des limites pour minimiser les «dégâts»: pas trop gros, pas à tel endroit, etc. À nous de voir.

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