Loisirs et culture

Les visages du Chaînon

Les visages du Chaînon

Isabelle Cl�ment Photographe : Isabelle Cl�ment Auteur : Coup de Pouce

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Les visages du Chaînon

  • On offre au Chaînon quatre types d'hébergement: le service d'urgence (1 souper, 1 nuit, 1 petit-déjeuner et 1 lunch pour emporter), l'hébergement à court terme (jusqu'à 3 mois) ou à long terme (3 à 12 mois) et l'hébergement permanent. Les femmes peuvent revenir chaque fois qu'elles en ressentent le besoin. On les accompagne dans leurs démarches pour s'assurer un revenu et identifier différentes ressources. Le Chaînon compte 106 employés et 150 bénévoles, et peut accueillir 65 femmes à la fois. «Ici, ça sent bon, on mange bien, on s'entraide et il y a de l'amour et de l'amitié dans l'air», affirme Marcèle Lamarche, directrice générale.
  • Chantal L'Heureux accomplit une tâche titanesque: recruter, former, accompagner et soutenir les bénévoles. «Le Chaînon est un milieu de vie. Les bénévoles doivent comprendre qu'ils entrent dans l'univers privé des résidentes. Ici, nous sommes chez elles. On entre au Chaînon comme dans une famille.»
  • La solidarité est une valeur primordiale au sein de l'organisme. Résidentes, bénévoles et employées se donnent la main pour véhiculer un message clair: au Chaînon, nous sommes toutes les femmes.
  • Elle, c'est la voix cristalline qu'entendent les femmes qui adressent un appel de détresse au Chaînon. «J'ai moi-même lancé cet appel, dans les années 1980, dit Céline Rheault. Je sais tout le courage que ça demande de dire: "Je n'y arrive plus. J'ai besoin d'aide." Chaque fois que le téléphone sonne, c'est mon tour de remettre ce que j'ai reçu.»
  • Martine Bourgeois, Kateri Lyons, Karina Czech, Stéphanie Collard, Élodie Bigras-Fontaine et Lucie L'Heureux s'occupent de l'hébergement d'urgence. À 14 h, chaque jour, on ouvre les lignes téléphoniques. À 14 h 05, les 12 lits destinés aux itinérantes sont réservés. Parfois, on accuse autant de refus que d'admissions. Difficile! «Les femmes qui viennent ici sont de plus en plus âgées, dit Kateri. Vous les voyez, le jour, sur la rue, avec leur panier à roulettes. Vous croyez qu'elles reviennent de faire leurs emplettes. Détrompez-vous. Elles errent en attendant de se trouver un lit pour la nuit.»
  • Après quelques mois passés au Chaînon, Micheline sent le vent tourner en sa faveur. «J'ai trouvé des ressources, de l'orientation, des clés pour m'en sortir.» Elle n'hésite pas à dire tout le bien qu'elle pense de l'établissement et surtout des intervenantes comme Lise Lalonde, à ses côtés. «Quand tu sonnes ici, tu te sens comme pas grand-chose. Une fois que tu franchis le seuil, tout de suite, tu deviens quelqu'un.»
  • Sans famille au Québec et victime de violence conjugale, Ilhem, 20 ans, a trouvé refuge au Chaînon. «Ici, on me donne les moyens pour mieux mener ma vie. On m'a accueillie sans jugement, avec respect, comme le ferait une famille aimante.»
  • Quelques résidentes de la Maison Yvonne-Maisonneuve entourent une intervenante au nom prédestiné: Guylaine Labonté! La spécialiste en gérontologie accueille depuis 11 ans des femmes de 55 ans et plus victimes d'isolement social et ayant besoin d'assistance permanente. «Ici, on est une petite famille, note Guylaine. On souligne nos anniversaires, on joue au bingo, on s'inquiète les unes pour les autres. On recrée la famille que ces femmes ont perdu de vue ou n'ont jamais eue.»
  • La souriante assistante à la cuisine Heureuse St-Surin remercie Dieu tous les jours d'avoir une tête et dix doigts. «Avec ça, même quand on n'a rien, on peut cuisiner l'impossible», lance-t-elle.
  • Vénétia Mohammed, accompagnée d'un de ses aides, Gary Smith. Les cuisinières en chef (sa collègue Ginette Marois est absente sur la photo) voient à la préparation de 53 000 repas par année. Les menus sont principalement composés à partir de dons de nourriture. La créativité est donc de mise.
  • Johanne Saint-Pierre est bénévole à la cuisine du Chaînon depuis quelques années. «En trois heures, c'est un puissant gavage de chaleur humaine! On vient pour donner, et rapidement, on se rend compte qu'on reçoit.»
  • Les associées représentent le groupe fondateur du Chaînon. Elles étaient des dizaines de jeunes femmes à oeuvrer auprès d'Yvonne Maisonneuve, la fondatrice. Yvette Beaudoin y est depuis 60 ans; sa collègue Jeannine Gagné a été directrice générale du Chaînon et fait également partie du groupe de pionnières qui continuent à s'impliquer. «Tant qu'il n'y aura pas de véritable volonté politique d'enrayer la pauvreté, il y aura Le Chaînon, car devant le fléau, les femmes demeurent les plus vulnérables», affirme Jeannine Gagné.
  • Parmi les 80 femmes d'affaires, artistes et animatrices devenues marraines de l'organisme pour ses 80 ans, on compte l'astronaute Julie Payette et la présidente de Sunlife, Isabelle Hudon. «Lorsque les femmes s'unissent, elles ont la formidable capacité de changer le monde, dit Isabelle Hudon. Quand on m'a parlé de cette idée de réunir 80 femmes pour la cause des femmes, je n'ai pas hésité! Je tenais à faire partie du groupe.»
  • Faire un gâteau sans oeuf? Connie Cardoso, cuisinière à la Maison Yvonne-Maisonneuve, en a vu d'autres! «Oubliez ça, les oeufs! Ici, ça prend du coeur», affirme-t-elle en préparant une grosse salade de riz et de thon. «À force de manquer de tout, j'imagine qu'on devient meilleure.»
  • Le Coffre aux trésors du Chaînon a pignon sur rue. Et les Barbeau, Dubuc et Jacob s'y trouvent régulièrement. Le comptoir des cosmétiques recèle aussi des trésors que les compagnies offrent au Chaînon. Les premiers échantillons sont destinés aux résidentes, le reste est vendu à prix modique. «Il ne faut pas se sentir mal à l'aise de magasiner ici, note Ginette Rouleau, coordonnatrice de la boutique, car nos revenus assurent un tiers du budget de fonctionnement de la maison.» Au service à la voiture, on peut passer en tout temps pour déposer meubles, vêtements ou accessoires en bon état (4375, rue Saint-Dominique). Denis Jean-Legros, qui accompagne ici Ginette Rouleau, assure la réception des dons. pour la cause des femmes, je n'ai pas hésité! Je tenais à faire partie du groupe.»
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