Roland Kirk, alias Rahsaan Roland Kirk, musicien de jazz américain né en 1935 et décédé en 1977. Vous avez déjà entendu parler d'un musicien aveugle qui jouait de trois saxophones en même temps? C'est lui. Du gars qui pouvait souffler dans ses instruments pendant 20 minutes sans s'arrêter pour respirer? C'est lui. Du gars qui chantait dans sa flûte en même temps qu'il jouait? C'est lui. Mais si vous n'avez entendu que ça, vous pensez peut-être qu'il s'agissait là de tours de passe-passe ou, pire, d'une fumisterie quelconque. Eh bien, non. Kirk est un vrai musicien, un infatigable créateur de mondes magiques tantôt calmes, tantôt véhéments, mais toujours inspirés.

Pour le découvrir et l'apprivoiser en douceur, je vous invite à écouter les pièces suivantes: Serenade to a Cuckoo. Il existe plusieurs versions de cette pièce. Celle que je préfère se trouve sur l'album I Talk With the Spirits, et il la joue à la flûte, comme toutes les pièces de cet album d'ailleurs — pour faire plaisir à sa femme, dit-on, qui trouvait qu'il n'y avait pas assez de disques de jazz mettant la flûte en vedette! Serenade to a Cuckoo a été reprise par le groupe Jethro Tull sur son premier album. Vous avez trouvé Ian Anderson impressionnant? Attendez d'entendre Kirk. [On trouve plusieurs versions de cette pièce sur YouTube. En voici une: Kb3UlZ5dbEs.] The Black and Crazy Blues. Superbe pièce mélancolique qui ouvre l'album The Inflated Tear. On dirait la marche funèbre pour un de ces enterrements joyeux, façon New Orleans. A Laugh for Rory. Pièce composée pour sa fille. Énorme explosion de joie et de bonheur, tout l'inverse de la précédente qu'elle suit immédiatement sur The Inflated Tear. Je vous souhaite d'être aussi charmés que moi par ce musicien atypique qui disait entendre le soleil et pour qui le vent soufflait en si bémol. Et si jamais vous entendez quelqu'un siffloter Serenade to a Cuckoo sur la rue, dites-moi bonjour, c'est probablement moi.

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APOCRYPHE Un train vaut mieux que deux Toyota.