Psychologie

Ma première visite chez le psychologue

Ma première visite chez le psychologue

Auteur : Coup de Pouce

Psychologie

Ma première visite chez le psychologue

Ça y est: on a pris un rendez-vous avec un psy et, depuis, les questions et les craintes s'amoncellent. Est-ce que ça va marcher? Où cela va-t-il nous mener? Ces questions sont tout à fait normales. «Le désir et la peur se côtoient souvent, constate Lise Denis, psychologue. Malgré le désir de moins souffrir, il y a la peur de soi et de l'autre. On a l'intuition que notre souffrance cache quelque chose de grave et on redoute ce qu'on va découvrir à l'intérieur de soi. On craint aussi d'être jugée et de souffrir encore plus.»

Comment savoir précisément ce qui nous attend? Mission impossible ou presque, car il existe à peu près autant de thérapies que de personnes. On compte quatre orientations principales en psychothérapie, mais le psychologue veille toujours à s'adapter à son client. (Pour bien choisir, on consulte l'article Trouver le psy qui nous convient, où on trouvera des conseils pour dénicher le thérapeute qui nous convient.) En somme, notre thérapie sera faite sur mesure pour nous et progressera à notre rythme.

Psychothérapie: la première rencontre

Comment se passe une première rencontre? «Habituellement, la première séance sert principalement à prendre contact, explique la psychologue Brigitte Hénault. Le client aime savoir qui nous sommes, quelle est notre approche, nos spécialités, nos champs de pratique, etc. Elle sert aussi à définir les besoins du client, qui ne sont pas toujours clairs ou qui sont camouflés par l'anxiété et le stress de cette première rencontre.»

C'est le moment de poser toutes nos questions: Combien ça coûte? À quelle fréquence devrait-on se rencontrer? Émettez-vous des reçus? Combien de temps ça dure? Que se passe-t-il si je ne peux pas me présenter? Est-ce confidentiel? Qu'est-ce qui sera consigné à mon dossier?

Enfin, on évalue si on a des atomes crochus avec ce psychologue. Est-on à l'aise avec lui? Est-il gentil? Semble-t-il nous comprendre? Parviendra-t-on à nouer une relation de confiance avec lui? Si on répond non à la majorité des questions, il vaut peut-être mieux en essayer un autre.  

Psychothérapie: des interactions diverses

Pour ma part, j'écris simplement parce que je vieillis et que ma mémoire est moins bonne, s'esclaffe Sylvie Boucher, psychologue. Je prends en note ce que me raconte le client. Pour le reste, j'essaie de décortiquer ce qui se passe, c'est-à-dire: Qu'est-ce que le client me révèle verbalement? Qu'est-ce qu'il ne me dit pas et que je lis entre les lignes? Qu'est-ce que je perçois de son émotivité? Quelle question pourrais-je lui poser pour lui faciliter la tâche?»

Et si les rencontres nous fatiguent, c'est tout à fait normal. Il faut garder en tête qu'une psychothérapie, ce n'est pas reposant. «Certaines personnes s'attendent à être prises en charge, mais ça ne fonctionne pas comme ça, prévient Lise Denis. C'est le client qui doit faire le gros du travail.»

Quant au fameux silence qu'on redoute tant, il semble qu'il n'y ait pas lieu de s'en faire. «La plupart du temps, s'asseoir dans le silence durant une heure n'est pas très intéressant», note Sylvie Boucher.

Alors, le psychologue pose des questions pour aider son client. Cela dit, c'est correct qu'il y ait des moments de silence. On apprivoise le silence: les psys s'arrangent pour qu'il devienne productif. Seulement, il y a des psychologues plus interactifs que d'aures.

Il ne faut donc pas hésiter à poser la question au thérapeute dès le premier contact: «Si je ne dis pas un mot parce que je ne parle pas beaucoup, qu'est-ce qui va se produire?»

Psychothérapie: quand les émotions sortent

Rien ne sert d'entretenir des remords si on a perdu patience avec notre thérapeute. «Ça fait partie de notre travail et on ne le prend pas personnel. On comprend bien que le client est rempli d'émotions lorsqu'il vient ici. Or, s'il ne peut pas les exprimer dans notre bureau, où va-t-il le faire? Sûrement pas au bureau de poste!» lance Sylvie Boucher.

«Si, après la rencontre, on éprouve toujours un malaise, on devrait en reparler avec notre psy, poursuit-elle. Souvent, on tend à reproduire dans son bureau ce qui se passe dans notre vie quotidienne. Revenir sur notre sentiment de culpabilité après cet éclat peut permettre de lever le voile sur un problème d'affirmation de soi, par exemple, et d'avancer davantage dans la thérapie.»

Psychothérapie: une démarche parfois difficile

Vivre des émotions négatives au cours de la thérapie est normal. «Consulter peut faire du bien et améliorer rapidement la vie du client, souligne Brigitte Hénault, mais ça peut aussi faire ressortir des squelettes du placard et rendre temporairement sa vie encore plus inconfortable.»

Qu'on se console: dans bien des cas, cette aggravation n'est pas mauvaise. Au contraire: «Ça peut signifier que les blocages tombent, et c'est très positif, croit Lise Denis. Certaines personnes sont complètement blindées, protégées par une épaisse cuirasse. Or, la psychothérapie, c'est comme un oignon auquel on enlève des pelures. On consulte en croyant n'avoir qu'une pelure à enlever, mais plus on avance, plus on réalise qu'il faudra en enlever davantage. Ces choses-là peuvent prendre du temps. C'est pourquoi il faut respecter son rythme et cesser de penser en termes de performance et d'efficacité.»

Et si on a l'impression que le problème, c'est le psy? «C'est important d'écouter nos émotions, mais il faut mettre la tête au service du coeur et chercher à comprendre d'où vient ce sentiment, dit Sylvie Boucher. Qu'il n'y ait pas d'atomes crochus au début, c'est une chose. Si cela se produit en cours de route, peut-être est-ce plutôt le processus qui pose problème. Cette volte-face peut être liée à une question difficile que le psychologue nous a posée. Ou à la crainte de la souffrance à venir. Il faut essayer d'identifier ce qui a pu la déclencher.» Et, bien sûr, faire part de notre malaise à notre thérapeute.

Psychothérapie: la fin de la thérapie

Comment sait-on qu'on est guérie ? «Ça dépend des approches et des motifs de consultation, explique Sylvie Boucher. Il arrive qu'on ait des objectifs très nets, clairs et concrets, comme apprendre à parler en public. Quand on y parvient, on considère le problème réglé. Dans le cas d'un malaise généralisé, on doit sentir qu'on n'a plus besoin de thérapie. C'est pourquoi il importe de dresser de petits bilans en cours de route afin d'évaluer où on en est et, le cas échéant, de rectifier le tir. Si le psychologue croit que le client devrait poursuivre sa thérapie, il va le lui mentionner. À l'inverse, s'il croit les objectifs atteints, il aidera le client à en prendre conscience. En fin de compte, c'est toujours le client qui décide à quel moment il cesse de consulter.»

Psychothérapie: quand consulter?

«Il y a bien des problèmes qu'on résout soi-même ou avec l'aide d'un ami ou d'un parent, de telle sorte que ce n'est pas trop pénalisant, dit le psychologue Alain Dumas. Mais il y a des malaises qui persistent et qui finissent par peser lourd, par gruger beaucoup de notre énergie ou par avoir un impact fonctionnel significatif. Lorsque ce type de problème perdure et qu'on ne parvient pas à le régler, il est temps de consulter.» On devrait donc se demander:

  • Est-ce que mon problème me fait souffrir?
  • Entraîne-t-il des conséquences concrètes sur ma vie personnelle, professionnelle et/ou financière?
  • Entraîne-t-il des répercussions sur ma santé physique (problèmes de sommeil, brûlures d'estomac dues au stress)?
  • Mon malaise est-il récurrent?

 

Si on répond oui à l'une ou à plusieurs de ces questions, une psychothérapie pourrait sûrement nous être utile.

Quelques infos pratiques

Les tarifs d'un psychologue du secteur privé varient entre 80 $ à 120 $ l'heure. Ces frais sont déductibles d'impôts et en partie remboursables par les assurances collectives. En cas de difficultés financières, il est possible de négocier un arrangement avec notre psy en espaçant les rencontres ou en différant les paiements. Il suffit d'en discuter.

Certains psychologues font signer un contrat ou un formulaire de consentement éclairé, d'autres non. Ce document spécifie la façon de travailler du psychologue, la durée des rencontres, les honoraires et les conditions pour l'annulation et le retard.

«Si le thérapeute ne se sent pas capable d'aider son client pour une raison ou pour une autre, il doit le diriger vers un autre psychologue qui pourra le faire», dit Brigitte Hénault. Notre thérapeute a des commentaires déplacés ou suscite des rapprochements physiques inadéquats? On peut déposer une plainte au syndic de l'Ordre des psychologues via son site Internet. Si on se demande s'il est pertinent de porter plainte, on peut en parler avec un autre psychologue ou une personne en qui on a confiance.

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