Psychologie

Je veux des amis!

Je veux des amis!

Auteur : Coup de Pouce

Psychologie

Je veux des amis!

À l'adolescence, c'est généralement: les amis d'abord! Mais avec les années, le boulot, l'amoureux, les enfants, la maison... les amis filent, déménagent, sont perdus de vue. On n'a plus le temps d'en rencontrer de nouveaux, mais on se console en se disant que notre vie amoureuse et familiale nous comble. C'est une erreur.

 

En effet, l'amitié est à la fois un havre et une richesse. «Avoir des amis nous préserve de l'isolement, c'est un facteur de bonne santé mentale, soutient la psychologue Jalène Allard. Avec une amie, on peut prendre une pause de nos obligations et parler du reste de notre vie. S'arrêter deux heures pour jaser avec une copine, ça fait un bien immense.» Sans compter que, si un coup dur survient dans le couple ou dans la famille, il fait bon pouvoir compter sur une épaule amie.


«L'amitié répond à un besoin que ne peuvent combler notre amoureux ou nos enfants, et ce besoin-là est aussi important qu'un autre», affirme Lucie Mandeville, professeure de psychologie à l'Université de Sherbrooke. Il faut donc le nourrir. «C'est quand on est soi-même heureuse qu'on est le plus apte à rendre les autres heureux. Et l'amitié compte beaucoup dans la balance du bonheur.»  



Se faire de nouveaux amis, mais où?
Des gens, on en croise partout, et tous les endroits sont bons pour se faire des amis: l'épicerie, un cours d'aérobie, un 5 à 7. Certains lieux semblent pourtant plus propices à rencontrer des gens qui nous ressemblent. «Partir de soi, de ses intérêts et de ses passions est la meilleure façon d'entrer en contact avec d'autres. On est plus susceptible de connecter», souligne Lucie Mandeville.

Quelques idées en vrac.
Sportive? On visite les clubs de notre région, on s'inscrit à une soirée d'escalade intérieure, on fréquente le gym à l'heure de grande affluence.

Timide? On oublie les bars et les 5 à 7 et on opte plutôt pour un cours de dégustation de vins ou une ligue sportive amicale.

Militante? On cerne notre cause et on se joint aux bénévoles qui partagent notre passion.

Fervente de plein air? On s'abonne à un club d'ornithologie ou d'excursions pédestres.

Adepte de bonne chère? On s'inscrit à un cours de cuisine pour rencontrer d'autres épicuriennes.

Amateure d'échange d'idées? On s'informe auprès de nos collègues ou de nos belles-soeurs; l'une d'elles fait peut-être partie d'un club de lecture auquel on peut se greffer.

Artiste dans l'âme? On jette un coup d'oeil aux cours de peinture, de scrapbooking ou d'artisanat offerts dans notre quartier.

Bientôt maman? On note les numéros de téléphone des copines des cours prénataux. Une fois bébé né, on prend un café ensemble. On peut aussi s'inscrire à un cours maman-bébé (cardio-poussette, yoga mère-enfant, etc.) ou à des activités d'éveil pour tout-petits; on s'informe auprès de notre CLSC ou notre bibliothèque municipale.

Fredonneuse compulsive? Pourquoi ne pas joindre les rangs d'une chorale?

Au boulot: bonne ou mauvaise idée?
Dans un contexte de travail, les liens d'amitié sont délicats parce qu'ils peuvent être perturbés par l'évolution de notre situation professionnelle: ainsi, si un collègue se confie à nous et qu'on devient un jour sa supérieure, ça peut devenir embêtant. À tout le moins, on gagne alors, selon Lucie Mandeville, à éviter les confidences concernant le travail. «Au travail, on est une gang vraiment chouette, témoigne Marie-Ève, 27 ans. On a presque tous le même âge. On a beaucoup de plaisir à se voir en dehors du bureau. Pourtant, c'est clair pour moi que ce sont des collègues avant tout. Ce n'est pas à eux que je me confie.»

 

 

 

 

Trois trucs pour attirer les autres à soi

  • Sourire! C'est simple, mais on l'oublie. Peu probable que les gens aient envie de découvrir qui se cache derrière un air bête!
  • S'intéresser aux autres. On pose des questions, sans tomber d'emblée dans les sujets trop personnels. Selon le degré de réceptivité, on saura s'il faut poursuivre.
  • Adopter une attitude positive. Si on se plaint toujours que notre vie va mal, les gens ne risquent pas d'avoir le goût d'en faire partie.

Quels amis cherche-t-on?
On a décidé de se lancer? Parfait! Avant tout, on identifie le besoin qu'on souhaite combler. «Il y a plusieurs types d'amitié, insiste Jalène Allard. On n'est pas intime de la même façon avec tout le monde, et c'est très bien ainsi. On peut avoir une grande confidente avec qui il est agréable d'aller souper et une amie avec qui on aime aller jouer au tennis. De la même façon, on peut déguster une limonade en compagnie de notre voisine à l'occasion sans qu'elle devienne une complice de tous les instants.» «Tous nos amis ne répondent pas aux mêmes besoins, acquiesce Lucie Mandeville. C'est l'ensemble de ces liens qui fait la richesse d'un réseau social.»

Oser... petit à petit
Si on est vraiment timide et qu'on a du mal à aborder les inconnus, on peut commencer par se lancer de petits défis. On se dit par exemple: aujourd'hui, je sourirai à quelqu'un qui me semble sympathique. La fois d'après, on dit bonjour à un inconnu. Ensuite, on pique une jasette sur la météo (ou tout autre sujet banal) avec une personne dans la file d'attente à l'épicerie. Et ainsi de suite. À force d'accumuler ces petits exploits, on gagnera en confiance, jusqu'à pouvoir entamer une discussion avec une personne qu'on ne connaît pas.

Une belle histoire d'amitié
Geneviève et Danielle sont de grandes amies depuis trois ans. Leur amitié a débuté au salon d'esthétique. «Une amie m'avait référée Danielle. J'ai pris rendez-vous avec elle pour mes ongles. D'un rendez-vous à l'autre, on a appris à se connaître», résume Geneviève, 32 ans. Pour elle comme pour Danielle, ça n'a pas cliqué tout de suite. «On s'appréciait, mais au début, nos discussions étaient strictement professionnelles. Une manucure, c'est long, alors on jasait. Peu à peu, on a découvert qu'on avait des points en commun», explique Danielle, 42 ans. Leur passion pour le ski a été l'occasion de se connaître davantage. Geneviève a pris part au voyage organisé que planifie Danielle chaque année. D'autres voyages ont suivi, ainsi que de nombreux soupers gourmands, chacune étant un cordon bleu. Au-delà de leurs hobbys communs, elles savent qu'elles peuvent compter l'une sur l'autre. Quand Danielle s'est séparée de son conjoint, Geneviève a été là pour elle. «Danielle n'a pas d'enfants, mais elle aime beaucoup mes deux filles, qu'elle gâte et vient parfois chercher pour une activité», note Geneviève.

Étoffer l'amitié... à l'anglaise
«J'ai rencontré Marie au travail. Quand j'ai quitté cet emploi, on s'est promis de garder contact. Pour tenir parole, on s'est inscrites à des cours de conversations anglaises avec un prof privé. Pendant quatre ans, chaque semaine, on a jasé de nos vies dans notre langue seconde. Il y a bien des soirs où la prof était quasiment de trop et où on attendait de sortir pour continuer à jaser davantage! On s'est aussi inscrites au même gym. Sans y aller toujours ensemble, on avait souvent la surprise de s'y croiser. Une différence d'âge nous sépare, mais je m'en fous complètement.» Josiane, 34 ans

Une bonne idée
Pour faire de nouvelles rencontres sans sortir de chez soi, on invite. Soirée de poker, souper thématique, soirée cocktail ou dégustation de vins, tous les prétextes sont bons pour rencontrer des gens. On rassemble amies, collègues, voisines, et chacune doit amener une bonne amie. Pour lancer la conversation, il suffit souvent d'une petite touche amusante: chacune porte un vêtement vintage, apporte son plat préféré, raconte une anecdote rigolote à son sujet... Elles copinent dans le voisinage «Lorsque j'ai déménagé à la campagne, ma voisine s'est présentée en m'offrant des oeufs de son poulailler et un gâteau. Ça m'a énormément touchée. Je me suis sentie accueillie, elle est devenue une bonne amie. Maintenant, quand quelqu'un emménage près de chez moi, j'ose lui souhaiter la bienvenue en lui apportant une douceur que j'ai cuisinée.» Johanne, 43 ans

«On n'avait jamais été très "voisineux" avant de déménager dans notre nouveau quartier, où les rapports sont vraiment cordiaux. Ma voisine garde parfois mon bébé quand j'ai une course imprévue à faire. Mon voisin déneige notre entrée si on est absents une fin de semaine. C'est précieux de pouvoir compter sur un réseau comme ça près de chez soi.» Josée, 34 ans


D'autres bonnes façons de connaître ses voisins

  • On profite des ventes de garage pour faire le tour du quartier.
  • On organise un barbecue auquel on convie les voisins.
  • On ose aller emprunter un oeuf ou une pelle au voisin.
  • On saisit l'occasion de rendre service à quelqu'un du voisinage.

 

Monde virtuel, amitié réelle
On ne fait pas que des rencontres amoureuses sur Internet. On peut aussi y tisser de précieux liens. Les forums autant que les sites de réseautage social peuvent mener à de réelles rencontres: Facebook, Bebo, Orkut ou MySpace ne sont pas que pour les ados. On aime aussi le site www.bougex.com, qui organise des activités extérieures chaque semaine, à la façon d'un club. Renouer avec d'anciens copains Parfois, il est plus facile de reconnecter avec d'anciennes connaissances que de repartir de zéro. Une amie du secondaire qu'on a perdue de vue et qu'on retrouve peut devenir une bonne copine. Surtout qu'avec des outils comme Facebook il est facile de retracer nos amies du passé. Ça nous tente? Pourquoi ne pas lancer l'idée d'une journée de retrouvailles avec des copines du secondaire ou du cégep?

7 trucs pour solidifier les liens naissants
1. On ose proposer une activité: un souper, une sortie au cinéma, un café, n'importe quoi qui donnera l'occasion de se voir et de jaser.

2. Occupée? On prend quand même le temps d'appeler pour prendre des nouvelles.

3. On souligne les moments importants: un coup de fil à son anniversaire, une carte à Noël, un verre pour fêter sa promotion.

4. On instaure une tradition annuelle: une journée au spa ou un souper autour d'une bonne bouteille de vin.

5. Timide? On invite notre nouvelle amie à passer lors d'une fête ou d'une activité où d'autres personnes seront présentes. On enlève ainsi de la pression de part et d'autre.

6. Si notre copine travaille tout près, on dîne ensemble au resto, on pique-nique dans un parc ou on fait une petite marche digestive.

7. Si nos horaires sont compatibles, on jumelle tâches et rencontres amicales, en faisant l'épicerie ou en visitant la coiffeuse au même moment, par exemple.

À lire

L'Amitié, par Francesco Alberoni, Pocket, 1995, 158 p., 7,95 $.

L'Amitié un jour à la fois, par Hervé Desbois, Modus Vivendi, 2007, 384 p., 9,95 $.

Les Secrets de l'amitié - Comment créer des amitiés durables, par Ernie J. Zelinski, Stanké, 2006, 224 p., 19,95 $.
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